L'ART EN FUSION, FRIDA KAHLO/DIEGO RIVERA
JE PEINS MA REALITE (Frida Kahlo)
Et quelle réalité ! croyez-m'en, ce ne fut pas une fête perpétuelle, mais au contraire une histoire touchante de souffrance, mais aussi une histoire sublime de passion pour son pays, la peinture et surtout Diego Rivera, mais aussi pour la libération du Mexique, pour les origines indiennes, un amour qui se transcende bien au-delà des infidélités, des mesquineries, des trahisons.
Résumer la vie de Frida Kahlo et Diego Rivera est toujours réducteur, car ils ont vécu une existence si riche, si extraordinaire, bien ancrée dans l’histoire du 20ème siècle et du Mexique que j’aurais l’impression d’en mal parler.
J’aime Frida Kahlo d’amour depuis 40 ans, non seulement pour sa peinture douloureuse qui exprimera toujours son immense souffrance physique mais aussi personnelle en raison de l’amour-passion qui la lia jusqu’à la mort à Diego Rivera.
Dans les années 1980, une véritable « Fridamania » déferla sur l’Europe, après la réédition de la biographie écrite par Hayden Herrera, biographie considérée comme la meilleure à ce jour.
Qui inspira le film de Julie Taymor avec Selma Hayek et Albert Molina dans les rôles principaux.
Toutefois, sans dénigrer le livre d’Herrera, dont il cite d’ailleurs des passages, J.M. G Le Clezio a aussi écrit une excellente biographie pour qui s’intéresse à ces deux personnalités hors du commun et dans laquelle l’accent est bien mis non seulement sur sa vie de passionaria, mais aussi sur son amour pour Diego, qui fut à la fois son amour, son ami, son enfant. Pour cette femme qui rêvait d’être mère au point de s’abimer la santé, déjà fortement fragilisée par l’accident qu’elle eut jeune et qui lui brisa la colonne vertébrale.
Si l’amour de Frida étouffa parfois Diego, lui le dévoreur de femmes, il se savait perdu sans elle et deux ans après leur divorce, ils se remarièrent.
la peinture la plus poignante de cette femme hors du commun
"la colonne brisée" (ou st-sébastien selon frida)
l'horticulteur, un ami de Frida Kahlo
qui résume l'amour qu'elle portait à la nature,
mère nourricière au cycle se renouvelant sans cesse
henri de chatillon, couturier inspiré par les oeuvres de Frida
Je recommande la lecture de Le Clezio, car elle est moins dense que le livre d’Hayden Herrera, un résumé biographique complet de l’existence de ces deux êtres de dimensions extraordinaires.
Elle le rencontra peignant une fresque à 13 ans, et elle sut dès lors qu'il serait le seul amour de sa vie - il avait 20 ans de plus qu'elle et leur mariage fut surnommé "Le mariage d'un éléphant et d'une colombe" par le père de Frida Kahlo, peu emballé par la décision de sa fille.
J’ai eu le plaisir par cette exposition « l’Art en Fusion » (fusion des âmes complémentaires, des artistes et des engagés dans le communisme) de découvrir des œuvres de Diego Rivera que je ne connaissais nullement, car je le connais nettement moins bien que Frida Kahlo qui m’accompagne depuis que je la découvris lors de ma folle jeunesse militante et féministe.
L’exposition est une leçon d’histoire (photos, dessins), à la fois du début du 20ème siècle et de la peinture. Mais ne vous laissez pas tromper par mon expression « leçon », ce n’est jamais ennuyeux, et c’est positivement SUPERBE, comme cet autoportrait de Frida, intitulé « Autoportrait à la robe de velours », inspiré par la découverte de l’art de la renaissance italienne alors qu’elle était une fois encore clouée sur un lit d’hôpital.
Je vous recommande aussi le livre de Christina Burrus, dans la collection « découvertes-gallimard » (dont je suis une grande « fan » comme je crois l’avoir déjà exprimé ici), qui est un bon résumé, richement illustré.
source des illustrations de cette chronique = site de France24.
mes autres chroniques consacrée à Frida Kahlo = ici, ici, ici, et ici.