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mon bonheur est dans la ville
31 juillet 2013

L'ETE SE LIVRE - SOME TAME GAZELLE, de Barbara Pym

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SI DELICIEUSEMENT BRITISH

Les sœurs Bede sont deux – Belinda et Harriet – deux adorables vieilles filles, dans un petit village anglais, typique, avec afternoon tea, service religieux du dimanche avec sermons interminables de l’archidiacre Hoccleve dont Belinda est secrètement amoureuse… secrètement est peut-être exagéré car la gentille Belinda le chouchoute tant et plus, surtout en l’absence de son Agatha d’épouse – la femme qui lui souffla son grand amour il y a 30 ans.
L’une de ces parfaites épouses de responsable de paroisse, régentant, contrôlant tout, y compris les sermons de son époux.
La douce Belinda en souffre souvent pour lui, il mériterait une femme  l’admirant plus, mais soit !

La coquette Harriet, au franc parler,  la gourmande souvent sur sa manière de s’habiller, un peu plus d’élégance attirerait certes le regard du dear Henry, cela agace profondément la discrète Belinda.
Harriet est l’élégante de la famille, qui a un soupirant – Riccardo Bianco, comte italien lui ayant déjà fréquemment demandé sa main, et à chaque fois notre coquette lui répond que ce n’est guère le bon moment. Ce qu’Harriet refuse d’avouer c’est que finalement, elle est ravie d’être célibataire et de vivre dans le confort de leur petit cottage sa sœur et elle.
Et puis, Harriet n’aime rien tant que s’intéresser aux nouveaux vicaires. Même Mr. Mold, le si-amusant Mr. Mold, qui a éprouvé un total coup de foudre pour elle, ne peut la convaincre de l'épouser.

Ainsi s’écoule doucement la vie des sœurs Bede au sein de leur paroisse = l’une s’occupe du jardin, du tricot, de la couture, l’autre minaude et s’occupe des corsets supposés lui donner une taille de guêpe car elle est peu rondelette,  ainsi que des vicaires, en commentant l’existence au sein du village.
Lorsque revient d'Afrique, un évêque, ancien vicaire qu'Harriet prit sous son aile, l'ambiance se tend quelque peu - mais rien qui ne puisse s'arranger autour d'une tasse de thé avec des scones, du cake ou une meringue !

« Some Tame Gazelles » qui doit son titre à un poète anglais du 18ème siècle, Thomas Haynes Bayly (illustrement inconnu pour moi), est un roman d’un humour caustique, réellement ravageur.
Pour un peu, on se sentirait transporté dans ce village, assise sur un banc public et observant les sœurs Bede et leur entourage.

Je n’ai pas arrêté de glousser ou même de rire tout au long de ma lecture tant étaient vivants les portraits proposés.
C’est parfois touchant, émouvant – surtout la timide Belinda et son amour transi pour le pompeux archidiacre, un sacré caractère aussi dans son genre.

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Il paraîtrait que la plupart des personnages du roman soient inspirés par des relations de la romancière Barbara Pym, à commencer par les sœurs Bede, directement inspirées par elle Barbara (Belinda, la sentimentale) et sa sœur cadette Hilary (Harriet, la coquette).
L’archidiacre Hoccleve, la passion secrète de Belinda, serait inspiré par le premier amour de Barbara Pym.
Les deux sœurs Crampton, qui furent cependant souvent demandées en mariage au cours de leur jeunesse, finirent par vivre ensemble dans un joli village du Oxfordshire, exactement comme les deux héroïnes du roman, tellement habituées à être ensemble, à se soutenir affectueusement – malgré les petites piques qu’elles s’envoient parfois – qu’elles n’ont pas envie d’une autre existence.

Cette amusante et jolie  comédie de mœurs,  tout premier roman de Barbara Pym,  fut publiée en 1950 – l’auteure, à l’époque de l’écriture avant la 1ère guerre mondiale, était étudiante à Oxford et se projeta dans le temps, s’imaginant vivre à la campagne avec sa sœur. En fait le roman fut achevé en 1936, alors que Ms. Pym n’avait que 22 ans.
Elle essuya de multiples refus lorsqu’elle voulut le faire publier, ce qui ne la découragea nullement dans l’écriture – heureusement pour nous.
De part son métier d'assistante à divers anthropologues - profession qui apparaît fréquemment dans ses romans - Barbara Pym observe ses semblables telle une anthropologue, c'est réellement savoureux.

Deux autres personnages du roman, Nicholas Parnell, le bibliothécaire en chef, serait l’écrivain et critique littéraire Robert Liddell, grand ami de Barbara. Quant au  comte Riccardo Bianco, il  serait basé Roberto Weiss, un vrai comte et académicien, qui faisait partie de la clique d’amis de Barbara Pym à Oxford.
L’observation est souvent ironique, jamais méchante – si l’on rit, c’est dû au style caustique de l’auteure.

Célèbre dans les années 1950, Barbara Pym connut une sérieuse éclipse dans les années 1960-70;  c’est un article paru dans le supplément littéraire du Times qui la relança au devant de la scène. Dans cet article, lord David Cecil et le poète Philip Larkin exprimèrent leur mécontentement au fait qu’elle fût la romancière la plus sous-estimée de son époque.
Grâce à eux Barbara Pym fut nominée pour le prestigieux Booker Prize, avec un tout nouveau roman « Quartet in Autumn » - c’est en Amérique du Nord qu’elle trouva un regain de succès.

Merci à Manu pour cet épatant cadeau, qui m’a donné totalement envie de lire tous les romans de Barbara Pym (ça va améliorer ma pal tout ça =^-^=)
Son billet sur un autre roman de cette romancière ici.

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Commentaires
K
Coucou Niki<br /> <br /> Je ne désespère pas de dénicher un livre de cette auteur à la bibliothèque<br /> <br /> Bisous du dimanche<br /> <br /> Béa kimcat
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A
J'adore Barbara Pym, j'ai tout lu (enfin je crois) dans une vie antérieure ! (du moins ce qui est traduit en français) Je me souviens avoir adoré Adam et Cassandra.
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M
Je pense que Barbara Pym est meilleure que Mary Wesley mais ce n'est que mon humble avis ;-)
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M
Je suis étonnée que tu n'avais jamais lu Barbara Pym. J'adore cette romancière, pour moi une des meilleures romancières britanniques ! Elle vise juste dans son étude de ses contemporains mais avec cet humour tellement britannique. Un régal. Tu me fais penser que j'en ai encore quatre dans ma PAL :-p Ravie que ce cadeau t'ait plu (et de t'avoir fait découvrir une romancière anglaise que tu n'avais jamais lu hihi)
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K
Crois-le ou non, je n'ai jamais lu cet auteur. mais si tu is que c'est délicieusement british... I need it!
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