S'EXPOSER EN ETE - LES ETRUSQUES - 2
UNA STORIA PARTICOLARE
AU MUSEE GALLO-ROMAIN de TONGRES
Chronique en 2 parties, résumée par les informations du musée et les sources de ma bibliothèque personnelle (il n’y a pas de réel « fil conducteur » dans ma chronique, vu que j’ai arpenté l’exposition dans le désordre – en tout cas, cette exposition est – et de très loin – supérieure à celle du musée d’art et d’histoire « Etruschi in Europa », essentiellement virtuelle !)
Illustrations = photos prises au cours de la visite (manquant un peu de clarté malheureusement)
Hommes et femmes vivent sur un pied d’égalité
Les Etrusques ont une culture de la fête – également inspirée par le proche-orient. L’opulence se retrouve notamment dans leurs banquets mais aussi dans leur art. Au cours de ces banquets, hommes et femmes sont allongés côte à côte, différant en cela du « symposion », c.à.d. « banquet » en grec => traduction « politiquement correcte », car la traduction exacte signifie plutôt « réunion de buveurs » ! (d’après la sympathique prof de grec moderne que j’eus il y a quelques années).
Chez les Grecs, le banquet est plutôt réservé à l’élite masculine, les épouses en sont rigoureusement exclues, pour une présence féminine, il est fait appel à des danseuses et des courtisanes.
Au contraire, chez les Etrusques, hommes et femmes partagent la fête sur un pied d’égalité – même choses pour les rencontres sportives.
Certaines femmes étrusques jouent un rôle de premier plan dans la société. Par ailleurs, la femme étrusue a droit à un prénom (dans la société romaine, les filles portent le nom féminisé du père). On a même parlé d’un matriarcat étrusque, mais là les historiens pensent que c’est un peu exagéré.
L’élite étrusque est très riche et aime étaler leur richesse – l’aristocratie étrusque vit dans le luxe et elle imite les modes de vie grecque et d’Asie Mineure. Elle puise son inspiration dans les peuples du proche-orient (Assyriens notamment).
Palais, trônes, chars – tout est bon pour faire étalage de son statut, en de multiples occasions, afin de montrer sa puissance.
Les occasions, pour l’élite, d’étaler sa puissance sont les courses de chevaux (très prisées), les cérémonies et cortèges funéraires (très importants).
L’art étrusque – la terracotta (= terre cuite – surnommée le « marbre » de l’Etrurie)
L’origine de l’art de la terre cuite est corinthienne – Corinthe étant le centre grec de la terre cuite – toutefois les Etrusques développèrent cet art et passèrent maître dans l’art de la statuaire. Les statues de terracotta comptent parmi les plus belles de leur art.
L’argile cuite permet aux artistes de créer des représentations en relief, notamment dans les détails.
Les Corinthiens importèrent leur technique en Etrurie, technique qui fut rapidement réappropriée et améliorée par les artisans locaux – l’habileté des Etrusques en ce domaine est universellement reconnue (sarcophages, décors de temples, statues dédiées aux déités).
Dans la poterie, comme dans les autres domaines, les Etrusques suivent la tendance grecque – motifs, travail épuré, « impasto » et céramiques à figures rouges.
Influence aussi à chercher dans l’importation de poteries grecques, avec céréales, vins, huile d’olive et parfums.
L’impasto (civilisation villanovienne des 10ème au 7ème siècle avt notre ère) est une argile grossière, dans laquelle se trouvent encore des particules de pierres et minéraux. Les teintes vont du noir à l’orange, ainsi que des teintes intermédiaires, en fonction de la cuisson. Les décorations y sont gravées, soit incisées soit en relief (animaux et/ou humains).
Le bucchero est la technique qui suit directement celle de l’impasto (7ème au 5ème s. avt J.C.) – c’est la technique la plus typiquement étrusque, son but étant d’imiter le métal noirci.
Sa couleur noire est le résultat d’une cuisson à très haute température dans des fours fermés (fumigation).
Son aspect brillant est dû au polissage de l’argile avant cuisson – tout comme la décoration représentant des figurines anthropomorphes surmontées de décors linéaires ou géométriques.
Le bucchero est généralement de faible épaisseur et se trouve principalement dans la région côtière.
C’est le bucchero le plus coûteux car le plus délicat.
Certains objets en bucchero ont des parois épaisses = vers le 6ème siècle, le bucchero aux parois épaisses remplace le bucchero plus délicat, la technique se « démocratise » - le bucchero « épais » permettait des décors plus exubérants. Il sera principalement produit dans l’Etrurie interne.
L’or – le grand secret des Etrusques – ils ont perfectionné la technique d’orfèvrerie importée de Syrie et de Phénicie.
Granulation = travail avec des granules d’or (technique aussi utilisée chez les Egyptiens), mais la technique des Etrusques était telle que l’on parlait de « poussière d’or » - dans son « Traité d’orfèvrerie », Benvenuto Cellini parle de cette technique d’une délicatesse exceptionnelle.
Filigranes = minces fils d’or à la surface des bijoux.
Parfois les parures associent les deux méthodes avec énormément de raffinement.
La langue étrusque – n’est pas d’origine indo-européenne (comme les langues celtiques).
Sa connaissance actuelle en est encore très incomplète – il existe 11.000 textes, consistant principalement en courtes inscriptions – l’alphabet a été rapproché de l’alphabet grec, en tout cas les Etrusques se servirent de caractères grecs pour leur écriture, les adaptant au passage, en fonction des variations locales.
Les inscriptions étrusques se lisent de droite à gauche.
le nom des fous s'écrivant partout
voici "niki" en étrusque
Religion & Mythologie – toute la vie des Etrusques est empreinte de religion – Tite-Live en parle d’ailleurs, les citant comme étant un peuple respectant plus que tout autre les rites religieux. Ces rites étaient très précis, faisant partie de différents traités, dans lesquels étaient compilés la divination, le culte de la fondation des cités, la consécration des sanctuaires.
La vie après la mort a pour les Etrusques autant d’importance que chez les Egyptiens de l’antiquité.
Selon les anciens, chez les Etrusques, une révélation aurait été faite par une nymphe et un génie. Leurs révélations sont également consignées dans le vaste corpus des rituels étrusques « Etrusca disciplina ».
Le panthéon étrusque comporte 12 dieux principaux – que l’on a rapproché des dieux de l’Olympe – issu de la mythologie grecque, il sera ensuite adopté par les Romains.
Etrusques et Celtes – on trouve des traces des Etrusques chez les Celtes = influence, interaction entre nord et sud, chefs locaux du nord et du sud échangent des biens de prestige.Intensification du commerce du minerai de fer, du bronze, de l’huile, du vin (apprécié par les « nouveaux riches » du nord). Les Etrusques importent non seulement des peaux, du textile, du sel, l’ambre et l’or, mais également des esclaves.
C’est par les Etrusques que les Celtes – qui fabriquaient l’hydromel et la bière – apprirent à connaître le vin.
L’art celte apparaît à partir de 450 avt J.C. – ses nombreux motifs subissent aussi l’influence du proche-orient et de la Grèce – les Etrusques jouent un rôle d’ « intermédiaire » dans les influences de ces différents types de motifs.
J’ai un regret à propos de cette riche exposition, c’est qu’il n’y ait pas eu de reproduction des superbes fresques des tombes étrusques. Dont un exemple ci-dessous =
(source = wikipedia - la tombe de tarquinia)
Je termine ma chronique sur cette image du célèbre « sarcophage aux époux », qui a toujours suscité en moi une forte émotion par la tendresse qui s’en dégage
(source wikipedia - musée du louvre)
A lire = Les Etrusques, la fin d’un mystère par Jean-Paul Thullier, chez Découvertes-Gallimard.