S'EXPOSER EN ETE - TRAITS DE GENIE - 2
L’INVITATION A
ERNEST PIGNON-ERNEST
Au palais des beaux-arts de lille
essai de biographie résumée d'après le guide du visiteur – source des illustrations = photothèque google
Ernest Pignon-Ernest (pseudonyme d’Ernest Pignon) est né à Nice en 1942. Il fut l’un des tout premiers à « investir » la rue comme sujet et moyen d’expression.
Il a été invité par le palais des beaux arts de Lille de réaliser et exposer en grand format ses réinterprétations personnelles des œuvres des maîtres exposés, à partir es dessins originaux. Cette « rencontre » a généré un beau jeu de correspondances – associant les petites gravures à ses dessins pratiquement grandeur nature.
En plus de ces réinterprétations, il fut également possible de découvrir les œuvres originales de cet artiste, dont j’ignorais l’existence jusqu’alors – et faut-il le dire, ce fut le coup de foudre.
Surtout en ce qui concerne ses portraits de Rimbaud et Pasolini.
Cet artiste a inscrit ses dessins dans le réel, sur les murs des villes du monde, sa démarche a inspiré nombre de dessinateurs sollicitant l’espace urbain. Ce que l’on appelle à présent « street art » - les graffeurs (à ne pas confondre avec tagueurs).
Ernest Pignon est considéré comme l’un des plus grands dessinateurs tous genres confondus. Il poursuit ses interrogations sur la représentation du corps humain grâce à la puissance du dessin.
Pour l’artiste, le papier est organique = caressé, froissé, déchiré ou rogné, il est une matière sensible.
Au contact des murs, la feuille de papier s’imprègne du temps, de l’air, de la lumière, le sujet se transforme sous les yeux du spectateur et prends corps.
Impressionné par les ombres laissées par les corps volatilisés lors des explotions d’Hiroshima et Nagasaki, il a peint, dessiné, sérigraphié ses images sur du papier fragile, apposé sur les murs des cités. Aussi dans des cabines téléphoniques.
L’artiste a joué un rôle important dans la manifestation « Artistes du monde contre l’apartheid » - il a, depuis, gardé des liens étroits avec l’Afrique du Sud. Il a apporté sa contribution à la lutte contre le sida, en créant une image née de l’écoute avec ceux qui vivent ce drame contemporain au quotidien. L’image créée a été sérigrahiée et collée sur place, par ses soins, accompagné des habitants dans les quartiers particulièrement frappés par la maladie (Durban, Warwick).
Ernest Pignon-Ernest aime une citation de Goethe « ce que je n’ai pas dessiné, je ne l’ai point vu ».
Il reprend cette citation pour expliquer son approche personnelle ; pour lui dessiner, c’est voir.
Lorsqu’il crée, il commence généralement par une série de croquis ; au fusain et à l’encre, il dessine petit à petit le trait du maître et y met son écriture personnelle.