IRENE VANDER LINDEN & LA LEGENDE D'ALICE DE SCHAERBEEK
portrait de femme, par Irene Vander Linden (source = photothèque google)
Irène Vander Linden, née à Lokeren en 1897 et décédée à Uccle en 1959, était une artiste belge, autant dessinatrice que peintre, aquarelliste et graphiste. En plus d’être une artiste graphiste, elle était également sculptrice.
Diverses œuvres d’elle sont réparties dans divers endroits de la Belgique, son art était surtout religieux. Une mosaïque se trouve dans l’église de Genval ; elle fut réalisée en 1940.
Ce qui a toujours le plus ému la mécréante (du vieux français mécroire) que je suis dans l’art de cette artiste sont les fresques de la légende de la petite Alice (ou Alix, mais aussi Aleydis, Adeleyde, Adelaïde) de Schaerbeek – pour beaucoup c’est le prénom d’Aleydis qui rencontre la préférence – sa vie, peinte par Irène Vander Linden figurant sur les murs du cloître de l’abbaye de la Cambre (l’une de mes promenades ixelloises préférées - et pas besoin d'être croyant pour aimer les jolies histoires et l'art des fresques).
Alors, puisque je ne trouve guère plus d’informations sur cette artiste belge, même pas dans mes nombreux livres d’art (nul n’est prophète dans son pays, ceci illustre cela à nouveau), voici la légende de la petite Alice de Schaerbeek au destin tragique, qui en fit une sainte - une statue d’elle se trouve dans l’église sainte Alice à Schaerbeek (autre commune bruxelloise).
J’illustre cette petite chronique avec les photos que le sacristain de l’église St-Boniface m’a très gentiment autorisée à prendre dans le cloître de l’abbaye, fermé au public.
AU 13ème siècle de notre ère, Alice entra au couvent de l’abbaye de la Cambre à l’âge de 7 ans, alors abbaye cistercienne – en ces temps là, l’abbaye était un site HORS de Bruxelles. Alice était profondément croyante et déjà mystique ; elle était le prototype de l’enfant sage, douce et spirituelle (dans le sens de croyance religieuse).
A 19 ans, Alice ramassa une bougie éteinte qui se ralluma immédiatement – premier miracle – annonçant une vie de lumière. Suivi bientôt par un rêve-vision = une croix d’or s’élevant au-dessus de l’autel de l’église alors qu’elle était en prière, la croix se déplaçant, ce qui signifierait la passion du christ.
Un an plus tard, Alice devient lépreuse, elle est alors enfermée dans une chambre, petite léproserie, où le christ lui rend régulièrement visite. La communauté est dévastée par la « séparation » d’avec cet être de lumière. Après 4 années dans cette chambre, elle est conduite dans un bâtiment construit spécialement pour elle près de l’abside ; le christ lui apparaît dans cette nouvelle demeure, qui devient la « tente où dieu est présent » (tabernacum, en latin).
Alice aurait aimé pouvoir rester l’égale de ses sœurs, non pas s’élever au-dessus d’elle par son martyre physique, mais ses visions font d’elle un être particulier, qu’elle le veuille ou non.
Alice devint complètement handicapée du pied droit, ce qui ne lui permit plus de se déplacer dans sa petite léproserie, elle est alors confinée dans sa chambre où elle endure mille souffrances.
Devenue aveugle, elle offrit ses souffrances à dieu pour l’âme des grands de son époque = Frédéric II, roi des Romains et Louis IX, roi de France, en croisade.
Malgré une activité réduite, elle continue de chanter les louanges de dieu. Sa mort fut paraît-il particulièrement émouvante = elle fait ses adieux à ses amis, puis lorsqu’arriva l’aurore, elle soupira doucement et s’endormit pour toujours. Elle avait 25 ans.