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mon bonheur est dans la ville
23 avril 2013

SECRET BEYOND THE DOOR, de Fritz Lang

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Titre français = Le Secret derrière la porte

Scénario de Silvia Richards d’après le roman de Rufus King « Museum Piece # 13 »

Celia Barrett, au moment de devenir Mrs. Lamphere dans une petite église mexicaine, se remémore ce qui l’a menée là = héritière d’une petite fortune, grâce à son frère Rick, disparu 2 mois auparavant, sur les conseils de son « presque » fiancé, elle a accompagné des amis pour un voyage au Mexique.
A Mexico, alors qu’elle assiste à une rixe, son regard est attiré par celui d’un homme qui la fascine au point de décider de passer le reste de ses vacances avec lui.
Une petite voix au fond d’elle-même lui conseille de retourner à New York, dans la quiétude de sa vie, mais c’est plus fort qu’elle, cet homme – Mark Lamphere – l’attire et elle accepte de l’épouser. Un soir, par jeu, elle ferme sa porte à clé et voilà que le mari disparaît. Il prétend avoir été appelé par des éditeurs désireux d’acquérir sa revue d’architecture.

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Puis elle reçoit un message lui demandant de le retrouver à Levender Falls, la petite ville dont les Lamphere sont les résidents depuis le 16ème siècle. Ce n’est d’ailleurs pas loin de New York, elle pourra voir ses amis quand bon lui semblera.
La jeune épouse, qui aime ce mari étrange, est accueillie à la gare par sa belle-sœur, Caroline, femme sympathique, qui apprécie que Celia décide de lui laisser gérer la maison comme par le passé.

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Elle fait aussi la connaissance de la secrétaire de Mark, jeune femme défigurée par un incendie duquel elle sauva David.
C’est ainsi que Celia apprend que son époux, qu’elle savait veuf, a un fils – ce dernier ne l’accueille pas trop mal, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Mais les relations avec son père sont exécrables, ce que Celia voudrait changer.

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Au cours d’une fête où les mariés présentent leurs amis mutuels. Certains ragots vont bon train = le domaine est totalement hypothéqué, les Lamphere sont au bord de la ruine et la mort de la 1ère Mrs. Lamphere est venue bien à point pour laisser la place à l’héritière !

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Mark accepte de montrer aux invités sa célèbre collection de « chambres-musées ». Sauf la numéro 7. Même Celia ne peut y aller. Elle le sent, Mark s’éloigne d’elle – il semble agir avec elle comme il agit avec son épouse défunte, ne témoignant plus que dédain et froideur, celle-ci semble s’être laissée mourir. D’où le ressentiment de David.
Quoique Celia fasse, il semble que désormais elle ne puisse plus être proche de son mari, dont les pensées – si elle les connaissait – la feraient fuir.
Elle veut cpourtant onnaître le secret de la 7ème chambre - ce sera à ses risques et périls.

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Décidément, le mythe de « Barbebleue » a inspiré bien des romanciers et des réalisateurs – pourquoi Fritz Lang n’en aurait-il pas fait une adaptation en film noir – cela s’y prête fort bien !  Ici encore, il n’est pas permis de savoir ce qu’il y a derrière une certaine porte.
A croire que dès qu’on est en panne d’idée, Barbe bleue est là pour se rappeler au bon souvenir des écrivains (même Nothomb s’y est lancée).
Personnellement, j’ai trouvé que cela penchait plutôt du côté du « Rebecca » de Daphné du Maurier, adapté par Hitchcock = jeune seconde épouse, arrivant dans une demeure où règne une secrétaire très efficace.
Dans le registre de l’épouse riche, qui soupçonne son mari de vouloir la trucider, il y a a évidemment le fameux « Suspicion » d’Alfred Hitchcock.
Nous dirons donc qu’il s’agit un habile amalgame, ce qui n’enlève rien à la qualité du film – je suis une grande fan de Fritz Lang.

L’actrice Joan Bennett qui interprète la jeune épousée suspicieuse et angoissée a été la femme fatale de prédilection de deux excellents films noirs de ce même Fritz Lang – après avoir longtemps interprété les ingénues. Ensuite, le 3ème pas qu’elle franchira dans sa carrière sera celui des mères de famille tendre et attentive, ce qui ne l’empêchera pas, dans ce type de rôle, d’encore se retrouver dans un noir très noir (ici).

L’inquiétant époux est interprété par Michael Redgrave, ce qui est un comble pour ce comédien shakespearien, qui interprétait presque toujours des gentlemen so british.
Ici, il met tout son talent à faire peur, et c’est fort réussi (j’ai toujours trouvé qu’il fallait se méfier des collectionneurs – ce sont des mono-maniaques totalement obsédés).
Ceci dit, il était aussi parfait en comédie – il suffit de voir et revoir l’excellent « Lady Vanishes » d’Alfred Hitchcock (décidément, cette chronique d’un film de Lang me fait faire beaucoup de références à Hitch !).
En tout cas, le docteur Freud ne désavouerait pas un tel patient ! L’intérêt du film réside surtout dans la psychologie torturée de son personnage.
 

Anne Revere, qui joue la belle-sœur de Celia / Bennett, interpréta pas mal de seconds rôles, elle était qualifiée d’ « actrice de caractère », plus sollicitée pour son talent que pour sa beauté ; elle interprétait souvent des rôles de matriarche, de femme forte - ce qu'elle était dans la vie = elle fut inscrite sur la liste noire durant le maccarthysme. Elle n’obtint plus aucun rôle pendant 20 ans pour avoir refusé de témoigner contre ses petits camarades de gauche.
J’ai quelques difficultés à définir son personnage = elle est sympathique à l’égard de Celia, mais devient dure dès qu’elle est avec son frère. 

L’efficace secrétaire est jouée par Barbara O’Neil, parfaite dans un rôle antipathique. Mark Dennis qui interprète le fils de Mark n’est pas trop mal non plus, mais son rôle est court.Il reste encore quelques personnages secondaires comme l’amie de Celia, jouée de manière très amusante par Natalie Schafer.

L’intensité de cette histoire réside dans  cette demeure, parfait huis-clos angoissant, où l’on trouve toutes ces chambres ayant représenté quelque chose d’affreux dans l’histoire de la famille Lamphere au cours des siècles. Sans oublier la chambre n° 7, toujours fermées à clé, et qui provoquera le drame.
A mes yeux,  la maison est l’un des « personnages » les plus importants dans cette histoire.
Formidablement mise en scène grâce au procédé noir&blanc que j’aime particulièrement – on sent toujours, ici, l’influence de l’expressionnisme allemand dont Fritz Lang était une figure emblématique.
Cette maison est lugubre à souhait, même lorsqu’il fait beau temps, provoquant très rapidement un sentiment de claustrophobie, le spectateur pouvant s’identifier à la quasi captive.

Les critiques cinématographiques ont beaucoup critiqué la période américaine de Lang, disant qu’il avait « perdu la main » - je ne suis réellement pas d’accord avec ce jugement, il suffit de voir ce « Secret beyond the door », mais également ses autres films noirs.

Vous l’aurez probablement compris = j’ai beaucoup aimé.

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Commentaires
M
Moi aussi, je suis fan ! J'ai aimé House by the river et règlements de compte mais je n'ai pas aimé Moonfleet.... pour sa période américaine. Celui-ci, je veux le voir !!!!
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A
Je prends note. J'aime beaucoup les films que tu nous fais découvrir, Niki. En plus, le début de ton commentaire (où tu nous parles de la rencontre des deux futurs époux et de leur mariage) me rappelle beaucoup une nouvelle que j'avais lue pour mes cours : A Mere Interlude de Thomas Hardy. La ressemblance s'arrête là, mais c'est assez pour me tenter. :-D
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M
Il me semblait bien que l'histoire me faisait penser à Rebecca.
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T
"même Nothomb s’y est lancée" MDR :lol: <br /> <br /> <br /> <br /> Il faut bien qu'elle pisse ses copies ;)
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