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mon bonheur est dans la ville
4 avril 2013

THE COMPANY OF WOLVES, de Neil Jordan

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Titre français = La Compagnie des Loups

Adaptation par Angela Carter de trois de ses nouvelles parues dans « The Bloody Chamber » 

Scénario d’Angela Carter & Neil Jordan

Introduction =
Venu présenter son nouveau film « Byzantum » (histoire de vampires, what else !), dans le cadre du Festival du Film Fantastique aka « BIFFF »,  le réalisateur d’origine irlandaise, Neil Jordan, a accepté de venir parler brièvement (trop) de ce film qui lui valut son premier  succès populaire, qui le fit connaître auprès du grand  public – son premier film d’auteur  « Angel » ayant surtout obtenu un succès d’estime auprès des cinéphiles.

Il commença son exposé par un bel hommage à Angela Carter, excellente romancière, sans qui le film n’aurait peut-être pas vu le jour.
En effet, c’est Angela Carter qui vint le trouver avec un synopsis basé sur 3 de ses nouvelles,  réécritures du conte du « Petit Chaperon Rouge » de Charles Perrault, repris plus tard aussi par les frères Grimm, augmenté d’une analyse de Bruno Bettelheim sur le sujet.
Neil Jordan se montra séduit par le sujet mais estima qu’il fallait le développer un peu car sous la forme existante, c’était un peu maigre pour en faire un film. Les nouvelles trouvèrent leur place dans le recueil « The Bloody Chamber » et Angela Carter et Neil Jordan s’attelèrent à écrire le scénario, étoffant un peu le sujet afin de pouvoir en faire un film.  Cela donna cette réalisation empreinte de poésie, de fantastique gothique mais aussi de sensualité.

Neil Jordan, répondant aux questions de son interviewer, expliqua qu’il trouvait qu’à côté des réalisations actuelles, les effets spéciaux de son film devaient probablement sembler un peu ridicules au public, désormais habitué à autre chose.
La fin, par exemple,  suggérée par Ms. Carter différait un peu de celle que nous voyons à l’écran, mais la technologie d’alors ne le permettait pas à un coût dans les limites de son budget.
Il nous a aussi expliqué que la création de la forêt posa des problèmes dus audit budget, elle consiste en très peu d’arbres en réalité, mais la technique utilisée par
Anton Furst, directeur artistique donne néanmoins une réelle impression de claustrophobie, mais aussi de magie, comportant beaucoup d’éléments symboliques.
Ne l’oublions pas = les contes populaire que l’on a adapté  de nos jours pour les enfants, n’étaient pas du tout cela au départ – c’était des « leçons de vie », destinées autant aux adultes qu’aux jeunes.
C’est une erreur fondamentale de croire que les contes sont des « histoires pour les enfants ».

Le film est une série de mises en abyme, ce qu’en anglais on appelle « a portmanteau movie », c'est-à-dire un film comportant plusieurs histoires (tout comme un portemanteau comporte plusieurs vêtementsmais l’origine du mot se retrouve dans "Through the looking glass – Jaberwocky", de Lewis Carroll).

En conclusion de son exposé, Neil Jordan a exprimé à quel point il regrettait la maladie et le décès d’Angela Carter, celle-ci ayant été tellement emballée par cette première collaboration, elle avait réellement envie d’explorer de manière plus approfondie le monde du cinéma et les possibilités qu’il permet à l’imagination.

Le film à présent = l'histoire commence à l’époque contemporaine. La jeune Rosaleen s’est enfermée dans sa chambre ; l’adolescente n’est pas facile à vivre et tape copieusement sur les nerfs de sa sœur aînée la belle Alice.
Dans sa chambre, Rosaleen rêve et transpose dans le temps les personnages de sa vie. Elle se trouve dans un village et une forêt de conte de fées.
Un jour, sa sœur est tuée par des loups (l'inconscient de Rosaleen du présent dans l'histoire transposée au passé) – Rosaleen est confiée pendant quelques jours à sa grand-mère qui l’adore.
Celle-ci décide de raconter quelques histoires à sa petite-fille, afin de lui apprendre à se méfier de plusieurs choses en ce qui concerne les hommes = d’abord, se méfier de ceux dont les sourcils se touchent, ensuite ne jamais quitter le sentier qui traverse la forêt.

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La première histoire est celle d’un couple de jeunes mariés ; lui disparaît le soir de leurs noces, on ne retrouve que des traces de loup au matin. Pendant plusieurs années la jolie fille attend le retour de son mari, mais au bout de quelques années, elle se remarie, a des jeunes enfants et voilà que réapparaît le premier mari, qui entre en rage (se transformant en un horrible loup), le deuxième mari apparaît qui lui coupe la tête et c’est alors qu’à nouveau la tête redevient celle d’un bel être humain.
L’histoire suivante est celle d’un jeune garçon se promenant dans une forêt enchantée, sans rester sur le droit chemin ;  il rencontre le diable, sous la forme d’un très bel homme. Il donne une fiole au garçon, lui conseillant de na pas abuser, mais le diable connaît les jeunes gens. Celui-ci n’est pas différent, il utilisera trop de potion magique pour avoir des poils comme un grand ; peu après le lierre de la forêt l’emprisonne. 

Peu après, revenue auprès de ses parents, pendant que sa grand-mère lui tricote un magnifique châle rouge, Rosaleen qui grandit en beauté, sinon en sagesse, raconte une histoire à sa mère, qui lui reproche de devenir un peu trop gâtée par sa grand-mère.
C'est l'aventure  d’une jeune femme ayant été mal traitée par un jeune seigneur – elle est enceinte de ses œuvres, aussi pour le punir le jour de ses noces, lui et ses amis sont  transformés en loups. Ils fuient dans la forêt mais la jeune sorcière les oblige à hurler à la lune afin de bercer son nouveau-né. Seuls ont été épargnés les serviteurs qui la respectaient.

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Pendant ce temps, le père de Rosaleen a poursuivi un loup immense, qui a dévoré une vache. Le piège a fonctionné, le loup a été tué, mais le père est profondément marqué, en effet la patte du loup s’est transformée en main humaine.

Rosaleen doit se rendre chez sa grand-mère, elle  reçoit des biscuits et autres denrées pour la vieille dame.
En chemin elle croise un très séduisant chasseur qui lui parle de son compas avec lequel il arrivera avant elle à la maison.
Pendant le pique-nique, Rosaleen lui raconte l’histoire de la jeune louve, arrivée chez le prêtre du village, qui la soigne après qu’elle ait été blessée. Puis qui retourne vers les « siens », les loups étant meilleurs que les hommes.

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Puis ils s’en vont chez la grand-mère. Le chasseur arrive en premier, bien sûr, et dévore la vieille dame ; lorsqu’elle arrive, Rosaleen comprend que son tour viendra, mais la tristesse du chasseur-loup la touche et elle le caresse tendrement. Lorsque le père et les villageois arrivent chez la grand-mère, ils n’y trouvent que 2 loups, dont l’un porte la chaîne de Rosaleen au cou.
Sous le regard bouleversé de tous, le loup et son amie s’en vont.

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Le film se termine sur des images de la Rosaleen « moderne », hurlant à la suite de son cauchemar, imaginant (ou pas ?) que sa chambre est envahie par les loups.

L’histoire est très joliment interprétée par David Warner et Tusse Silberg, les parents de Rosaleen – Angela Lansbury nous propose une amusante version de la grand-mère, ses joutes verbales avec le prêtre du village valent le déplacement.
Stephen Rea, acteur fétiche de Neil Jordan, interprète le jeune marié et sa ravissante épouse est jouée par Kathryn Pogson.
Le séduisant chasseur est interprété par Micha Bergese et Dawn Archibald est la soricière enceinte.

Georgia Slowe interprète Alice, sœur de Rosaleen, tant au présent qu’au passé.
Quant à notre héroïne elle est interprétée par Sarah Patterson, une très jolie comédienne, dont ceci est le premier grand rôle, ce qui se sent malheureusement.
Comme Rosaleen est maladroite dans ses questions, dans ce qu’elle ressent d’une sexualité naissante, cette maladresse passe très bien, mais cette actrice n’a guère tourné dans sa carrière.

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Graham Crowden apporte une savoureuse interprétation au curé du village et Danielle Dax est l’émouvante petite humaine, élevée par des loups, préférant retourner chez eux face à la méchanceté humaine.
Terence Stamp est un diable très séduisant, dans toute la beauté de cet acteur, il joue son très court rôle avec énormément de conviction, apportant une note d’humour noir très caustique.

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Personnellement j’ai trouvé la mise en scène et les effets spéciaux fort bien faits pour une réalisation de 1984 – fort originaux, inventés non pas de manière numérique, mais totalement issue de l’imagination des directeurs artistiques, se débrouillant avec beaucoup moins de moyens financiers et techniques qu’actuellement.
Les costumes sont parfaitement dans le style de l'histoire.

Un film à découvrir, avant ou après les nouvelles d’Angela Carter, peu importe – car les deux soutiennent à la perfection une éventuelle comparaison.

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Commentaires
N
Ha, l"La Compagnie des Loups"! L'un de mes films préférés! Beau, poétique, il résonne beaucoup en moi! Récemment acquit en dvd je vais vite me le revoir (je l'avais vu à la télévision et j'avais vraiment adoré ce film).
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C
Tu me fais honte de ne toujours pas avoir lu le livre que tu m'as envoyé si gentiment :')
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L
( mais moi j'aime une poitrine velue )<br /> <br /> <br /> <br /> EUUUuuuuh! Pas moi!
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T
"mais le diable connaît les jeunes gens...il utilisera trop de potion magique pour avoir des poils comme un grand"<br /> <br /> <br /> <br /> Plus très actuel tout ça, il me semble que l'épilation totale est de règle chez les jeunes ;)
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M
Je crois que j'aimerais beaucoup ce film. Les décors et costumes ont l'air magnifique. :)
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