DANS MON VENTRE, d'Olivier Démoulin
Qui est exactement Taïzi Jerzey, prometteur espoir du football, star à vingt ans, vivant dans un futur où tout le monde sera entouré de gadgets électroniques.
A la suite d’une blessure à la tête, sur le terrain, il se retrouve dans la section « coma » de l’hôpital de Grandîle.
Lorsqu’il se réveille, non seulement il n’est pas qui il dit être, son nom étant autre, il s’appelle désormais Johan – mais surtout, il ne se reconnaît pas, son visage aussi est différent. Et nous ne sommes plus dans son époque, mais bien avant cela, sans toute la technologie qui l’entourait.
Même sa mère est différente et son épouse n’est pas la belle Maéva. Et que sont ses amis devenus ?
Personne ne veut lui répondre, pas d’explication jusqu’à ce qu’il sera capable de les accepter.
Avec ce roman d’Olivier Démoulin s’est posée à moi une question = dois-je parler de tous les livres que je lis (ce que je ne fais de toute façon pas) ?
Surtout de ceux où je n’ai pas réellement tout compris même si tout s’explique à la fin ?
Attention, ne me comprenez pas de travers = j’ai apprécié cette lecture, car elle m’a totalement déroutée, baladée sur des chemins que je prends rarement, ce que j’aime bien de la part d’un auteur.
Déjà que je ne suis pas très branchée « football », un sport que je déteste autant que la boxe, et là on est en plein dedans, je dois donc reconnaître que pas mal d’expressions typiquement « foot » me sont totalement passées par-dessus la tête.
Mais par contre, cela met aussi en exergue les magouilles du foot et là, je n’ai pas eu besoin d’explications.
Ici se mêlent à la fois anticipation et rétro-anticipation (vous êtes d’abord dans le futur, mais vous ne le savez pas, et puis soudain vous voilà replongés dans le présent, et retour vers le futur).
Des univers réels et irréels se mêlant, s’entrecroisant – des personnages qui ne semblent pas être ce qu’ils disent.
Cela m’a quelque peu donné le vertige, et j’avoue que cela m’a même fatiguée par instants.
Les phrases sont souvent très courtes, le style presque agressif (normal, on est dans le foot).
Ce qui m’a le plus surprise est le manque évident de tendresse chez la plupart des personnages, je me demande si ce n'est pas cela qui m'a le plus déroutée.
Pourtant j’ai été incapable de lâcher ce roman, une fois que je l’eus entamé.
J'en recommande donc la lecture car il est insolite et très différent de ce que l'on lit pour le moment (genre polars nordiques dont la mode devient vraiment redondante).
J’aime les univers parallèles, ils m’ont toujours intriguée.
C’est ce qui m’a d’ailleurs convaincue de lire ce roman dont l’auteur m’avait parlé lors de la foire du livre de Bruxelles – de plus, il m’avait alléchée par « la quête d’identité », un sujet qui m’interpelle aussi mais je pense d’une autre manière que celle illustrée par cette histoire.
Quant au titre, l’explication apparaît tout à la fin du roman – est-elle plausible ? au lecteur de se faire son opinion.