LE TRAVAIL D'UNE VIE, de Thierry Janssen
Quand psychologie et spiritualité donnent un sens à notre existence
Je suis toujours triste d’émettre des critiques négatives concernant une lecture (ici une autobiographie / essai), d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un livre destiné à aider les lecteurs à une « prise de conscience » - qui plus est ce livre n’a reçu que des commentaires positifs.
Thierry Janssen était un chirurgien d’excellente réputation, avec une clientèle établie – un jour il s’est rendu compte que ce métier de chirurgien expérimenté et apprécié ne lui apportait plus la satisfaction qu’il en avait espérée. Il fit alors une courte intrusion dans le monde de la mode en qualité de directeur, pour finalement tout lâcher et faire un travail sur soi.
Jusqu’ici, rien à redire – cette introduction constitue un intéressant et court chapitre en avant-propos => en tout, 17 pages – pour moi cela aurait pu s’arrêter ici.
Parce qu’ensuite l’auteur nous enfonce des portes ouvertes, mais alors là elles étaient béantes ces portes.
Cela se gâte pendant les 275 autres pages du livre – imprimé grand, beaucoup de pages blanches, mais ça fait quand 250 pages de bla-bla-bla, aussi peu intéressantes que ma chronique.
Thierry Janssen est allé faire un petit tour du côté des philosophies orientales (non ! tu m’étonnes !), il nous parle aussi, assez vaguement d’ailleurs, de C.G. Jung, Freud (et il cite même Nietzsche) – et bien entendu, des expériences psychologies qu’il a accomplies en tant qu’ « accompagnateur » (psy quoi !) avec exemples à la clé, d’après les personnes qui l’ont consulté.
C’est totalement inintéressant – bien sûr les expériences d’autres personnes peuvent aider, mais pour une vraie prise de conscience lisez donc plutôt les écrits du dalaï lama, de C.G. Jung, voire Dominique Loiseau.
Janssen divise notre « moi » (il refuse l’utilisation du terme « ego ») en 4 personnages différents = 2 négatifs, 2 positifs – les 2 négatifs sont ceux qui ne nous permettent pas d’évoluer et les 2 positifs tentent de les contrer afin de nous faire entrevoir une possibilité de changements dans nos erreurs.
Il ferait mieux de recommander la lecture de « The Hero within » de Carol Pearson, qui se base sur les écrits de Joseph Campbell, auteur de « The Hero with a Thousand Faces » - deux essais que je recommande vivement sur ce qui forge nos personnalités. Avec ces livres-là au moins, on apprend quelque chose.
J’ai éprouvé à l’égard du livre de Thierry Janssen le même agacement que j’avais déjà ressenti avec les écrits de Guy Corneau = c’est « gnan-gnan » et parfois bête à bouffer du foin.
Encore un livre qui part d’un bon sentiment = aider les autres et qui part en quenouille.
(Je me dois cependant à la vérité de dire que j’ai rédigé cette chronique pendant une conférence particulièrement ch***** - on peut donc dire que je me suis défoulée sur le livre de Thierry Janssen qui lui m’a fait passé une très mauvaise soirée, même en lisant « en diagonale ».)
Finalement ce qui m’a le plus plu dans le livre est sa couverture = une peinture de Picasso « Famille à la plage » datant de 1922. (on se console comme on peut)