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mon bonheur est dans la ville
8 février 2013

A FATAL INVERSION, de Barbara Vine

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Titre français = L’Eté de Trapellune 

C’était l’été de 1976 , le célèbre « Summer of Love » - c’est d’ailleurs ainsi que commença l’aventure pour Adam, Rufus, Shiva et Vvien.
Adam Verne-Smith a hérité du domaine Wyvis Hall dans le Suffolk – une maison magnifique remplie d’objets intéressants sinon rares, un jardin immense se terminant au bord d’un lac, non loin d’un petit bois.
Cet héritage fait enrager son père Lewis, qui  depuis toujours avait mis énormément d’assiduité à  s’occuper de son oncle Hilbert (jusqu’à donner ce prénom à Adam – et comme le disait l’oncle « pauvre gosse » !).
L’oncle Hilbert a vu clair dans le jeu de son neveu et pour l’embêter est passé par-dessus sa tête pour l’offrir à son petit-neveu.
 

Après un grand moment de surprise, Adam – 19 ans,  entrant bientôt à l’université et qui a bien l’intention de vendre Wyvis Hall – y emmène son copain Rufus, en 3ème année de médecine – l’idée étant de simplement évaluer les lieux et vendre au plus tôt, mais Rufus suggère qu’ils y passent l’été ; il est là en compagnie de sa copine Mary.
Rufus suggère aussi d’y constituer une communauté, en ramenant Shiva et sa copine Vivien.
Dans un premier temps, tout se passe bien = boire, fumer,
farniente sur la terrasse, se baigner dans le lac, faire l’amour à plusieurs, bref des vacances idéales.

C’est lorsque Rufus ramène Zosie dans le « goblander » (un anagramme pour « old banger », le van totalement décrépit de Rufus) que les choses vont se gâter.
Zosie est complètement désaxée – elle a accouché récemment et donné son bébé à l’adoption – du moins est-ce ce qu’elle raconte, mais Zosie vole et ment comme elle respire.
Après être passée de bras en bras, elle finit par jeter son dévolu sur Adam qui possède la maison.
Les événements vont alors prendre une tournure totalement dramatique.

Les anciens amis quittent les lieux s’adjurant au silence,  jurant de ne plus jamais se revoir, voire même de s’ignorer s’ils se rencontrent.

Dix années plus tard, lorsque les actuels propriétaires de Wyvis Hall,  qui fut pour un temps  Escalpemos (« some place » à l’envers), veulent enterrer leur vieux chien mort dans le petit cimetière aux animaux, ils y découvrent des ossements.
Ceux d’un tout petit enfant et d’une jeune femme.
Un entrefilet dans les journaux va fortement ébranler les vies d’Adam, désormais homme d’affaires ayant assez bien réussi (ce qui fait toujours enrager son père, trop content d’aller dire à la police que son fils fut propriétaire de Wyvis Hall) ; Rufus est devenu gynécologue-obstétricien et a vraiment bien réussi. Le seul qui a tout raté est Shiva Manjusri, le seul aussi qui osa tout avouer à son épouse.

La police, forcément (merci papa) finit par contacter Adam Verne-Smith et il va falloir continuer à faire semblant parce qu’il n’est pas question pour les protagonistes de perdre  leur petite vie bien pépère.

Barbara Vine, pseudonyme de Ruth Rendell, crée les mêmes romans d’atmosphère, mais pas nécessairement avec une enquête policière à la base ; dans ce cas-ci, elle existe, mais ne s’impose pas aux protagonistes – en fait, ils la craignent, elle occupe leurs pensées car ils ont un secret tellement lourd – surtout Adam Verne-Smith – mais ce sont plutôt les personnages, de ce qu’ils étaient 10 années auparavant, et ce qu’ils sont devenus, qui constituent l’intrigue.
Je dois bien l’avouer, aucun, mais alors vraiment aucun, de ces personnages ne m’a été sympathique, même pas Shiva Manjusri qui est pourtant celui qui au départ montre plus de conscience que les autres et qui est poursuivi par les remords.

A l’aide de flashbacks de la part de chaque protagoniste, la romancière nous fait pénétrer dans ce que furent les événements de « cet été-là ».
Zosie surtout est un personnage qui vous flanque la chair de poule avec ses grands yeux innocents et qui ne semble pas du tout comprendre la portée de ce qu’elle fait. 

Ce qui est terrible dans ce drame est que tout cela se commence dans une atmosphère de bonheur, à la manière des années 1960.
Pour se terminer dans ce que la nature humaine a de plus moche.

Vous êtes là tout d’abord,  en tant que lectrice, dans la campagne anglaise, belle, attirante, douce,  et puis la romancière vous plonge dans un drame à vous flanquer une de ces chairs de poule !

Tout cela écrit sur un ton bonhomme qui cache bien ce qui va suivre, car Barbara Vine/Rendell  ne ménage pas la nature  humaine et son manque de conscience face à la menace d’un passé que chacun veut oublier.

Le roman se termine sur un coup de théâtre – les vrais coupables seront-ils enfin punis ?

Faut-il réellement que je confirme  à quel point  j’ai  apprécié cette étude de caractères, tous plus déplaisants les uns que les autres ?

Les romans écrits  sous son pseudonyme de Barbara Vine, sont des romans psychologiques dans lesquels la romancière développe les travers des humains ainsi que des malentendus familiaux – les secrets  et leurs effets secondaires. Le crime n’y est pas nécessairement mis en exergue,  mais sert - comme ici -  de révélateur.
Contrairement aux éditeurs britanniques et américains, les éditeurs français n’ont pas respecté le souhait de Ruth Rendell de séparer ses romans écrits sous son pseudo et son patronyme.
Ils éditent tout sous le nom de Ruth Rendell
(probablement pour des raisons matérielles => le nom de  Rendell étant  plus connu que celui de  Vine).

Merci à  Manu pour cet excellent moment de lecture – qui n’était pas exactement « divertissante », mais passionnante de bout en bout.

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Commentaires
A
Elle dit qu'il faut qu'elle les retrouve :lol:. Elle a deux fois plus de livres que moi, ce qui n'est pas rien.<br /> <br /> Et elle me dit aussi que je n'aurai qu'à choisir celui qui me tente le plus en lisant les résumés. (ça m'avance encore moins, hein ? ;-))
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M
Je crois que j'aimerais bien celui-là. Je vais le noter en tous cas.. :) <br /> <br /> Il doit être captivant avec tous ces types de caractères!!
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A
C'est l'une des écrivains de polars préférés de ma maman et j'ai très envie de la découvrir.<br /> <br /> Pour une "débutante en Rendell" comme moi, que me conseillerais-ru ? Commencer par ses romans écrits sous pseudonyme ou sous son vrai nom ?
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M
J'en n'ai lu qu'un de cet auteur prolifique et j'avais bien aimé ! J'e lirai surement d'autres dès que possible PS : ça me fait beaucoup rire cette définition des " vacances idéales" !
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M
Une romancière que j'ai encore peu lu, à tort car j'ai aimé à chaque fois. Et tu me donnes envie de me replonger dans un roman policier anglais !
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