SALMON FISHING IN THE YEMEN, de Lasse Hallström
Titre français = Des Saumons dans le désert
Titre italien = Il pescatore di sogni
Scénario dE Simon Beaufoy d’après le roman homonyme de Paul Torday
Lors que le dr Alfred Jones, expert scientifique sur les poissons, reçoit un mail de la part de la financière Harriet Chetwode-Talbot lui expliquant que le sheikh du Yemen voudrait faire en sorte d’importer des saumons au Yemen, il croit à une plaisanterie – Alfred Jones ne plaisante PAS avec les poissons.
Comment pourrait-on introduire des poissons au Yemen = pays totalement sec, désertique, bref sans eau – de plus ce sont des poissons de pays nordiques, qu’iraient-ils faire dans le sud, au bord de la mer Rouge?
Mais le sheikh est richissime et tout prêt à investir ce qu’il faudra pour cela – à tout hasard Jones cite 50 millions de livres sterling, certain qu’on lui rira au nez. La somme est instantanément versée sur le compte de la société employant Miss Chetwode-Talbot. De plus le gouvernement britannique veut voir aboutir ce projet afin de montrer l’amélioration des relations avec le moyen orient.
Quant au chef de service de Jones il ne lui laisse qu’un choix = la porte ou les saumons.
Après avoir rencontré le sheikh en question - homme sympathique, bien conscient de ce que son projet a d’utopique, mais il espère aussi qu’avec le barrage qui sera construit, de l’eau pourra être amenée et transformer son pays aride en un pays cultivable – Alfred commence à changer d’avis sur le sujet et petit à petit, après avoir rencontré des constructeurs (chinois) pour le barrage, il se rend au Yemen avec Harriet.
L’épouse d’Alfred, femme d’affaires qui s’occupe très peu de lui, qui se trouve d’ailleurs à Genève pour son travail, le soupçonne de nourrir un tendre sentiment pour Harriet. Or celle-ci, amoureuse d’un jeune capitaine dans l’armée britannique en Afghanistan, a reçu de mauvaises nouvelles concernant son fiancé ; c’est Alfred Jones qui lui conseille de l’accompagner au Yemen afin de penser à autre chose, jusqu’à ce que de plus amples informations arrivent.
Au Yemen, tout se passe bien, la construction avance, les saumons arrivent – et puis les terroristes s’en mêlent !
Voilà un « feelgood movie » comme je les aime = un peu de romance, un peu de drame, un peu de politique, et énormément d’humour. Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre avec ce titre et je suis ravie de l’avoir découvert = j’y ai trouvé cet humour britannique caustique où l’on tourne plein de choses sérieuses en dérision, voire auto-dérision puisque l’on se moque des fonctionnaires et de l’administration britannique, sans oublier les ministres et ceux qui travaillent pour eux.
Celui au départ qui ne croit absolument pas au projet, le scientifique Dr Alfred Jones, est interprété par Ewan McGregor et son adorable accent écossais – lorsqu’il se lie d’amitié avec le sheikh, joué avec justesse par Amr Waked, il se met à croire au rêve de cet homme richissime convaincu que ce projet apporterait aussi quelque chose à son peuple. Il en oublie les intégristes évidemment, ceux pour qui tout ce qui est européen doit être détruit.
Cet acteur, Amr Waked, est une grande star en Egypte, une sorte de George Clooney. Il est moins beau que George, mais a néanmoins beaucoup de charme.
La mignonne Miss Harriet Chetwode-Talbot est interprétée par Emily Blunt, l’actrice pratiquement incontournable pour le moment. Elle joue très juste comme toujours, s’amuse face à ce fonctionnaire coincé qu’est Fred, mais dont elle finit par découvrir les qualités.
Son fiancé est joué par Tom Mison, que l’on a aussi vu dans « Lost in Austen » et dans « Third Girl » d’Agatha Christie.
Kristin Scott-Thomas endosse une fois encore l’habit de la femme d’affaires qui mène tout son petit monde à la baguette en tant qu’attachée de presse du premier ministre – elle semble mettre beaucoup d’autodérision dans ce rôle – elle explique d’ailleurs dans un interview qu’elle a lu le livre de Torday, qui la fit hurler de rire; bien que le rôle qu’elle interprète soit un homme dans le roman, elle fut ravie qu'on le lui propose.
Notez encore Conleth Hill dans le rôle du chef de service du Dr Jones/McEwan, qui interprète un chef de fonction lécheur de bottes par excellence.
Superbes paysages écossais (le sheikh y possède une propriété) et du désert.
Je n’ai pu m’empêcher d’ajouter le titre italien de ce film car je le trouve très poétique = effectivement « Il pescatore di sogni » signifie « Le pêcheur de rêves », ce qui est totalement approprié à cette histoire.
Chaudement recommandé.