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mon bonheur est dans la ville
7 décembre 2012

VIENNE LA NUIT, SONNE L'HEURE, de Jean-Luc Bizien

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Prologue = deux hommes, blessés, tentent d’échapper aux catacombes , véritable labyrinthe, l’un est l’aliéniste Simon Bloomberg, l’autre son patient Antonin Genest – un peu plus loin d’eux gisent l’un des hommes les ayant blessés, avant de s’entretuer avec un complice. Antonin Genest raconte à Bloomberg de qui exactement ils sont victimes, tandis que l’aliéniste se remémore tous les événements qui l’ont mené là.

Cet Antonin Genest, connu pour avoir une fortune colossale, bien cachée,  l’a consulté car il craignait de tuer son épouse, ravissante créature, infidèle hélas, et dont il est désormais persuadé qu’elle tente de lui prendre son  « trésor ».  Simon Bloomberg décide donc de traiter cette affaire qui présente un cas apparemment grave de paranoïa – car monsieur Genest passe même face à lui de la courtoisie la plus élémentaire à des accès de rage contenue, persuadé que Bloomberg veut aussi par ses questions mettre la main sur sa fortune !
Surprise de taille pour l’aliéniste = peu après avoir reçu le mari, c’est Clémence Genest qui vient le consulter, parlant de la violence exacerbée de son époux, de sa jalousie féroce – dont elle se sait responsable puisqu’ayant profité de la liberté qu’il lui octroyait, fait rare au 19ème siècle apparemment. Simon Bloomberg est attiré par la douceur et le désarroi de la frêle jeune femme, bien qu’il lui conseillât de se rendre à la police, il accepte de la traiter elle aussi, sans lui avouer qu’il traite déjà le mari.

De son côté, Sarah Englewood, son efficace secrétaire-gouvernante, se retrouve prise entre deux feux, ceux de ses chevaliers servants, le policier Mesnard et le collègue de son patron, Saint-Monestier. De plus,  elle a commis l’indiscrétion de lire les papiers personnels de son patron, ce qu’elle et autorisée à faire concernant les patients, mais là cela devient nettement plus intime et suscite des sentiments  étranges chez la jeune femme.

Dire que la révélation de l’assassin m’ait surprise serait réellement mentir, je l’avais deviné dès les premières pages – non pas en jouant à mon petit jeu de « et si c’était … », mais tout simplement parce que c’était totalement prévisible, voire évident.

Nous partageons également les états d’âme amoureux de Sarah Englewood, qui a deux amoureux transis à sa disposition mais qui finalement est amoureuse de son patron, sans espoir (pense-t-elle) de retour et devenant peu à peu assez jalouse notamment de la belle Clémence Genest.

J’ai des sentiments mitigés à propos de cette enquête de l’aliéniste et sa gouvernante, le sujet est intéressant,  mais traité de manière peu intéressante.  La démarche de l’auteur, selon ses explications en fin de volume, était de tenter de comprendre le mécanisme de la violence.  Son histoire, toutefois, n’explique pas grand-chose et est mêlée à son journal intime, où l’aliéniste parle non seulement de ses 2 cas, mais aussi de ses  états d’âme amoureux. L’intrigue n’est pas mauvaise, mais elle est mal amenée selon moi. Finalement le seul pour qui j’ai vraiment eu de l’affection, dans cette sinistre affaire, est Ulysse le brave géant, soigné par Bloomberg et qui aime protéger la jolie Sarah, et Marcelline la cuisinière.

Le réel suspense de cette enquête réside finalement de savoir si l’aliéniste et son patient vont être sauvés des catacombes, alors que personne ne sait qu’ils y sont.

Ce qui est également une erreur fondamentale dans le roman est que l’aliéniste traite le couple sans que l’un ait conscience que l’autre le consulte également = cette faute flagrante est une méconnaissance selon moi de la psychologie-psychiatrie, car un psychiatre ou un psychologue ne peuvent traiter des membres d’une même famille de manière autonome ; c’est toute la famille, ou tout le couple, ou alors l’un ou l’autre mais pas de la manière dont les choses sont décrites dans le roman. Ceci m’a été confirmé par une copine psychologue et aussi une neuro-psychiatre que j’avais consultée il y a de longues années.

A part cela, le « journal intime » de l’aliéniste fait entrevoir tous ses sentiments du culpabilité, de n’avoir pu protéger son épouse défunte de ceux qui l’assassinèrent, tout comme il se sent coupable d’être attiré par une autre jeune femme à présent. Ça tient un peu du roman de gare, tout en essayant d’approfondir les débuts de la psychanalyse.

J’ajouterai encore que le titre fait référence au leitmotiv du très beau poème de Guillaume Apollinaire (mon poème préféré en fait) = Le Pont Mirabeau.(ici)

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Commentaires
M
Une série qui ne m'attire pas spécialement. J'en ai déjà trop en cours ;-)
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T
Ouf !!! un de moins à lire ;)
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A
Le poème est en effet bien meilleur que le roman. Pourtant, le résumé semblait prometteur...
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D
j'aime bien cette collection mais je ne connaissais pas cet auteur
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S
oui cela permet d'éviter d'acheter un livre supplémentaire :lol:<br /> <br /> et puis, pour être une bonne menteuse, il faut avoir une bonne mémoire, sinon on se plante complètement (les hommes sont plus doués pour mentir :P)
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