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mon bonheur est dans la ville
19 novembre 2012

THE VARIOUS HAUNTS OF MEN, de Susan Hill

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Titre français = Meurtres à Lafferton

1ère enquête de l’inspecteur en chef Simon Serrailler

Dans la charmante petite ville de Lafferton, où il fait bon vivre, l’ambiance est bien près de changer = deux femmes d’âges totalement différents ont disparu, sans laisser la moindre trace, après un jogging matinal dans un brouillard très british.
Toutes deux s’étaient rendues sur la « Colline » (The Hill, un joli lieu de promenade pour tous les habitants).
Pour l’inspectrice-sergent Graffham ce ne peut pas être une coïncidence, ces 2 personnes, même si mal dans leur peau, n’étaient pas dépressives au point de disparaître définitivement.
Elles vivaient toutes deux très discrètement, mais avaient le respect des autres. L’une, infirmière de nuit, était très appréciée de la directrice de la maison de retraite, l’autre était une jeune fille fort mal dans sa peau mais qui se reprenait doucement en main et sa colocataire, amie d’enfance, est convaincue que jamais elle ne serait partie sans lui laisser un mot ; d’ailleurs elle n’a pas emporté son sac à main et une femme ne part jamais définitivement sans ses papiers et autres bricoles.
Faut-il aussi relier ces disparitions à celle d'un jeune cycliste ? et d'une vieille dame, récemment veuve ?

L’inspecteur en chef Simon Serrailler accepte que Freya choisisse un assistant parmi les jeunes inspecteurs, lui il n’a absolument pas le temps de s’occuper de cette histoire, il est débordé par les problèmes de drogues qui envahissent la banlieue pauvre d’un arrondissement de Lafferton.
Freya Graffham se met donc à la recherche d’indices, avec le peu d’éléments qu’elle possède – bien que la police ait décidé de ne pas affoler la petite ville en informant la presse, une jeune journaliste particulièrement incisive et agressive a découvert une partie du pot aux roses et son tabloïd fait les gros titres.
Dans une certaine mesure, les inspecteurs vont se servir d’elle et de sa mentalité de pitbull pour obtenir des informations supplémentaires – à la guerre comme à la guerre.

L’enquête va mener notre sympathique tandem vers un quartier « new age » de la ville, où l’on trouve de tout, c’est-à-dire le pire et le meilleur.
Pourtant c’est au cours d’une invitation personnelle à un cocktail que Ms. Graffham va découvrir un indice qui pourrait être significatif.

Gros coup de cœur pour moi que cette découverte de l’inspecteur en chef Simon Serrailler,  personnage récurrent principal des polars écrits par Susan Hill, bien connue pour ses courts romans fantastiques que j’aime beaucoup (Woman in black, Man in the picture, The small hand) ; elle avait également écrit une « suite » à « Rebecca » de Daphne du Maurier, en guise de pastiche-hommage à cette grande dame de la littérature britannique (et je n’avais pas du tout accroché à sa « Mrs. De Winter »).

Je suis totalement conquise = non seulement l’inspecteur  Serrailler est très séduisant (ça ne gâche rien, ça change des problèmes de poids de Wallander et de Van In, des problèmes de boisson de ce même Van In et ceux  de John Rebus, sans oublier les autres Scandinaves), mais il semble être un type (presque) normal, c’est reposant dans les polars ; je dis « presque » parce qu’il a tout de même des problèmes avec son père, qui est un type imbuvable.
La mère par contre est une femme remarquable, médecin à la retraite, s’investissant désormais dans les activités d’une chorale très prisée, sans oublier toutes les autres activités charitables dont elle s’occupe.
L’inimitié avec le paternel est due, en partie,  au fait qu’il désapprouve totalement la carrière de son fils, chez les Serrailler on est médecin de père en fils depuis des générations alors pourquoi ce bon à rien a-t-il choisi d’être dans la police ?
Et en plus, comble de l’horreur, il dessine  et expose sous un pseudonyme des oeuvres très belles qui se vendent comme des petits pains.
Mais Richard Serrailler, le père médecin à la retraite, est un homme amer et sarcastique qui méprise tout le monde.

« The various haunts of men » possède  une intrigue bien ficelée,  on est envoyée sur quelques pistes avant  le dénouement  particulièrement dramatique.
Un indice, cependant, m’a fait découvrir l’assassin vers les trois-quarts du roman (je n'y peux rien, faut toujours que je joue au détective), l’inspectrice a des soupçons quelques 50 pages plus loin, mais le coup de théâtre à la fin de l’histoire m’a tout de même fortement surprise – ce rebondissement est totalement inattendu et parfait dans le final.

L’histoire nous offre une jolie ambiance de petite ville britannique, dont il n’est pas spécifié où elle se situe, mais selon l’auteure Susan Hill, elle s’est inspirée de Salisbury – bien que « comparaison ne soit pas raison », j’ai parfois pensé aux « Midsomer murders » de Caroline Graham ou la petite cité côtière où travaille l’inspecteur Wesley Peterson de Kate Ellis.
D’autre part, la fluidité de l’écriture, la manière bien définie des personnages, de leur vie personnelle, et les descriptions de la campagne m’ont aussi fait penser aux romans de Nicole Provence qui mélange toujours habilement des moments personnels à l’enquête en cours.

Le roman nous fait faire la connaissnce d' une série de personnages différents,  fort sympathiques, à commencer par l' inspectrice-sergent, Freya Graffham, aussi jolie que compétente, ainsi qu’un jeune flic venu des mauvais quartiers de la ville, laid comme un pou et gentil comme tout.
La sœur de l’inspecteur en chef est le médecin de famille des habitants de la ville, elle est comme son frère = sympathique et pleine d’empathie pour ses patients.

L’histoire alterne des petites scènes de la vie quotidienne dans la ville de Lafferton, avec ses petits plaisirs et ses grandes douleurs – on y aborde des problèmes comme le deuil (fort bien décrit), le malaise d’une jeune fille trop grosse qui s’en remet à un guru pour soigner son mal de vivre, on y aborde aussi la maladie grave et les tourments qu’elle provoque.
Sans oublier la réflexion que le livre inspire sur les médecines alternatives.

Bref, on a l’impression en lisant le roman que les personnages sont nos voisins – et qui plus est des voisins sympathiques avec qui on aimerait prendre le café ou le thé.
J’ai beaucoup aimé aussi la description de Lafferton, cette colline non loin de la cathédrale, sa petite rivière, ses maisons à colombages, ses campagnes – bref la campagne britannique que j’adore et où, du coup, j'ai envie de retourner sur le champ.

Le suspense se construit doucement mais sûrement – sous une apparente tranquillité, le lecteur suit, entre chaque chapitre, les propos cyniques d’un tueur en série dont l’identité est parfaitement cachée.
Peu à peu on se sent pris d’une angoisse comme celle qui étreint les protagonistes face à ces disparitions mystérieuses.
Pour se terminer en apothéose dramatique,  totalement inattendue.

A lire tant pour la beauté de l’écriture (en anglais) que pour l’intrigue passionnante.

Comme je l’ai dit, je suis complètement conquise et je vais me lancer dans la série – qui ne comprend que (hem hem) 7 livres au total  - plus que 6 à ajouter au monstre palesque qui habite mon petit bureau ^-^.

le site de Susan Hill - ici.

Wiltshire, Salisbury Cathedral II

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Commentaires
A
:lol: " les problèmes de poids de Wallander " : j'adore !!<br /> <br /> <br /> <br /> Susan Hill me dit quelque chose. J'ai probablement l'un de ses polars dans ma PAL, mais va savoir où...
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S
je ne connais pas l'auteur dont tu parles - comme mon plaisir pour les polars ne s'est pas encore tari, je vais y jeter un coup d'oeil :)<br /> <br /> de toute façon j'ai encore un fameux nombre de polars dans ma pal
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L
Il me semblait bien que tu avais une dent contre cette suite :) Je suis déjà en train de faire une pause avec Peter May, pourtant son roman est sympa mais il faut croire que les polars ne sont plus trop ma tasse de thé.
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M
Je l'avais abandonné au bout de quelques pages, ai-je eu tort ?
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L
Mmh tu me tenterais presque avec ton enthousiasme (l'argument de l'inspecteur mignon sans problème de boisson est très pertinent ;))... je ne suis pas une grande amatrice de polars (hors polars historiques), du coup je reste un peu dubitative depuis que j'ai repéré ce titre récemment. Il me reste la suite de "Rebecca" d'abord :)
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