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mon bonheur est dans la ville
13 novembre 2012

1. INGRES, d'Hector Obalk & 2. OLYMPIA AU CHAT NOIR, d'Edouard Manet

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LES MARDIS DE L'ART
dans le cadre de la  thématique 2012-2013 =

une petite histoire du corps dans l'art # 2

(deuxième partie)

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Manet_Edouard

 2.   OLYMPIA AU CHAT NOIR, d’Edouard Manet

800px__DOUARD_MANET___Olympia__Museo_de_Orsay__Par_s__1863

Il semblerait que l’on ait demandé à plusieurs reprises à Edouard Manet de peindre des nus, ce qu’il n’aimait pas particulièrement. Il décida donc d’en peindre 2 = « La Baignade, rebaptisé plus tard « Le déjeuner sur l’herbe » et "OLympia au chat noir".

musee_orsay_museum_paris_edouard_manet_dejeuner_sur_herbe

Alain Jaubert, bien connu des adeptes de l’excellente émission « Palettes », commence par « décortiquer » le tableau, parlant tout d’abord des multiples détails qui entourent la belle Olympia = bijoux, grand châle de soie, mules, puis les personnages « noirs » destinés à mettre la belle en valeur, la servante et le chat dressé sur ses pattes. Le bouquet est là pour parfaire le tableau. 

Inutile de dire que ce tableau fut très mal reçu = l’air provocant de la belle odalisque, qui regarde droit vers le spectateur, comme si elle l’invitait littéralement d’entrer dans le tableau, a été considéré comme « obscène » - je me demande parfois quelld poubelle est l’esprit humain pour tirer de telles conclusions sur un aussi joli tableau (il est vrai que je ne suis pas un homme).
Cette Olympia ne fut rien d’autre qu’une prostituée aux yeux des critiques d’art, au point que Manet préféra la conserver dans son atelier pendant 2 ans.
Ce qui choqua particulièrement était cette main qui cachait le sexe, mais que l’on considéra comme geste impudique, car il « tentait » littéralement le spectateur, comme le regard.

La jeune femme qui posa pour le tableau est Victorine Meurant, elle fut très fréquemment utilisée par Edouard Manet. Elle décida de se lancer également dans la peiture, elle devint la protégée d’Alfred Stevens, lui-même grand peintre des femmes (voir ma petite chronique à son sujet ici).
Après un mystérieux passage aux Etats-Unis, la vie de bohème de Victorine Meurant se termina tristement dans l’alcool.
Cette ravissante rousse au teint très pâle – très bien rendu par Manet -  figure dans le « Déjeuner sur l’herbe », dans « le Chemin de fer » en jeune mère de famille et en torero.

 LE_CHEMIN_DE_FER_DE_MANET  Edouard_Manet_047

 635px_Edouard_Manet_088 

Le tableau fut défendu par Emile Zola, grand ami de Manet, ainsi que par Charles Baudelaire, qui venait d’être condamné pour ses « Fleurs du mal ».
Par contre, de la part des opposants au tableau, il y eut une avalanche de sarcasmes et caricatures. Certains la qualifièrent de « gorille femelle ».
Ce nu d’Edouard Manet n’était pas suffisamment académique pour plaire, comme une certaine Venus – Olympia est une femme bien réelle, qui semble vivante. Edouard Manet déclarait à propos de son tableau, d’un air faussement modeste mais vraiment ironique = « j’ai peint ce que j’ai vu ! »

Non seulement le nu  ne répond pas à la manière académique de l’époque, mais qui plus est, la forme d’Olympia couchée semble indiquer que Manet la peignit assis, ce qui était aussi une rupture évidente avec la tradition – les peintres peignaient debout.

Comme le tableau n’était pas apprécié en France, un collectionneur américain comptait l’acquérir, mais Claude Monet écrivit un lettre afin qu’il soit exposé au musée du Louvre ; il fut ensuite exposé au musée du Luxembourg, pour terminer enfin au musée d’Orsay

Pour le réalisateur de ce film, la référence à deux tableaux de la Renaissance ne fait pas de doute = Edouard Manet avait découvert « la Nymphe » de Giorgione et « la Venus d’Urbino » du Titien ; il n’a jamais caché s’être inspiré de ces tableaux, il les avait d’ailleurs copié lors de son séjour à Florence.

venus images

Gustave Courbet, après avoir vu « Olympia » décida  de peindre ce qu’il appelait un « vrai nu », trouvant que la peinture de Manet était plate.

 Gustave_Courbet__Femme_nue_couch_e__1862

Jean_Desire_Gustave_Courbet_1866_XX_Woman_with_a_Parrot

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Commentaires
T
Intéressants, ces deux billets d'art, Niki. Je préfère Manet à Ingres, et comme tu l'écris, les commentaires des contemporains sont parfois très étonnants à distance, les moeurs et les tabous ayant tellement évolué depuis lors. Mais on entend parfois encore aujourd'hui dans les musées ou aux expos des commentaires saugrenus !
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V
j'adore Déjeuner sur l'herbe, c'est le côté anodin qui me plaît, on discute comme si d rien n'était et il y a une jeune femme nue dans le groupe... et alors? (cela dit, je ne jouerais pas la jeune femme nue au milieu des hommes ^^)
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M
Les comparaisons entre les tableaux sont très intéressantes . On suit bien ici les influences! J'aime beaucoup l'Olympia mais rien à faire: j'ai un faible pour la Nymphe.
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M
Un billet intéressant! J'aime bien quand on retrouve ces reproductions de tableaux sur les couvertures de roman. Depuis quelques années on se sert plus souvent de la photographie. Je m'arrête toujours devant un livre qui présente une reproduction!
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T
Passionnants ces deux billets :)<br /> <br /> <br /> <br /> En regardant les portraits d'Ingres, je me demande toujours comment un peintre arrive à un tel réalisme !
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