LA MAIN DE GLOIRE, de Jean-Luc Bizien

 

2^ème enquête de l’aliéniste Simon Bloomberg & sa gouvernante Sarah Englewood 

Après la sombre fin de leur première aventure, le docteur Simon Bloomberg a sombré dans une profonde dépression ayant découvert la mort de son épouse. Heureusement, sa jeune gouvernante anglaise, Sarah Englewood, a pris les rennes de la « Cour des Miracles » en main – nom donné à la demeure du médecin aliéniste qui avait déjà quelques guérisons à son actif, guérisons qui paraissaient improbables aux autres médecins de sa catégorie. Notamment le jeune Gaetan de Saint Monastier qui est, depuis, revenu sur ses préjugés et a noué des liens amicaux avec la maisonnée.
Grâce à la détermination de Sarah de redonner la santé à son patron, elle est parvenue petit à petit, à force de promenades et petites distractions, à lui redonner un certain goût à la vie et même à reprendre quelques cas faciles à traiter. Toute la maison du docteur apprécie la jeune femme et ce qu’elle a fait pour le docteur et indirectement pour eux, surtout Ulysse, le géant au cerveau d’enfant tout dévoué à tous. La seule qui continue à être déplaisante est la femme de chambre de Madame Bloomberg, elle vénérait sa patronne et supporte à peine la jeune gouvernante.

Pour l’instant Bloomberg et Sarah se promènent à l’exposition universelle, où il lui explique la réalisation extraordinaire que représente la tour Eiffel, qui suscite énormément de polémiques.

Et pendant que la vie suit gentiment son cours, Paris va bientôt se réveiller dans la terreur = un assassin tue de manière atroce des gens qui s’avèrent être d’anciens truands, mais vu la manière dont ils sont mutilés – exécutés au scalpel – dans d’atroces souffrances, cela ressemble plutôt à des crimes rituels qu’à un règlement de comptes entre truands.

De plus, la main momifiée d’une jeune femme fait aussi son apparition dans cet imbroglio. Ce ne sera pas la seule.

Si tout ceci est l’œuvre d’un dangereux maniaque, une seule solution = faire appel au docteur Bloomberg. Miss Englewood craint que son patron ne soit pas encore assez fort pour être confronté à ce type d’enquête, mais le docteur lui-même a envie de s’en occuper et d’aider la Sûreté, au grand soulagement de l’inspecteur Desnoyers qui commence à en avoir un peu assez de tous ces tarés qui lui gâchent la vie pépère d’un inspecteur de police.
Par contre, le « gamin », son adjoint Mesnard est enchanté – plus c’est sinistre, plus il aime. Surtout si, en plus, il peut revoir la jolie Sarah.

La « Cour des Miracles » devient donc le quartier général de toute la petite équipe afin d’allier leurs forces contre un dément qui va encore  frapper à plusieurs reprises avant d’être découvert. La morgue parisienne n’aura bientôt plus assez de place !

J’avais beaucoup apprécié la première aventure  - « La Chambre Mortuaire »  - de Simon Bloomberg, un aliéniste parisien qui n’a pas que des amis au sein de sa profession, pour cause de trop « novateur » ; la jeune Sarah Englewood, engagée comme gouvernante, et tous les autres personnages furent bien mis en place dans ce premier roman et je trouve qu’ils ont pris une certaine substance dans cette 2^ème aventure que j’ai encore plus apprécié au point de ne pas parvenir à lâcher le bouquin avant de l’avoir fini – heureusement, ce n’est pas un roman très épais (ce que j'ai aussi trouvé appréciable - pas de répétitions inutiles).

La jeune gouvernante s’affirme ; deux jeunes gens aimeraient la conquérir = le  jeune aliéniste et le policier Raoul Mesnard surnommé « le gamin » par son supérieur et « le mannequin » par ses collègues, vu qu’il est toujours tiré à 4 épingles.

Mon préféré dans cette bande hétéroclite reste le  policier Léonce Desnoyers, qui trouve qu’il devient un peu vieux pour galoper dans tous les sens après des suspects et qui réalise qu’il n’est plus très frais un lendemain d’avoir un peu trop forcé sur la boutanche.
Si au moins ces gens tuaient « normalement », mais non il faut toujours qu’il y ait un « symbole » comme ceux qu’aiment les amateurs de spiritisme, ici en l’occurrence une « Main de Gloire ».

Cette fois je n’ai deviné l’assassin qu’en même temps que les policiers, en fait à la page précédente de celle où ils comprennent qui il est.
Je ne peux donc pas me vanter de l’avoir découvert rapidement. Il faut dire que la piste était bien camouflée.

Une image du Paris du 19^ème siècle, telle qu’on la retrouve dans les romans de Claude Izner (j’ai déjà fait cette comparaison précédemment, je sais).
C’est aussi le 2^ème roman que je lis en peu de temps (après « Chapel Noir ») où il est autant question de cette 3^ème exposition universelle de Paris, au pied de la toute nouvelle Tour Eiffel et la visite à ladite exposition de Buffalo Bill et son Wild West Show.

Une sympathique série, qu’il me plaît de poursuivre – peu de pages par rapport à certains polars, une intrigue bien menée, avec  quelques fausses pistes pour entretenir le suspense et des personnages sympathiques pour mener l’enquête.

Cerise sur le gâteau, il était beaucoup question de momies – pas maléfiques, mais momies quand même.

Comments

[niki]

je l'ai même préféré au #1

[Karine:)]

Je l'ai justement acheté il y a peu... bonne nouvelle s'il est bien!

[niki]

cela "dépayse" :)

[niki]

cette 2ème enquête m'a encore plus plu que le premier

[Aline]

Je prends note ! Cette ambiance d'exposition universelle doit ajouter une belle dimension à l'histoire.