TOOTH & NAIL, de Ian Rankin
Publié à sa sortie au Royaume-Uni en 1992 sous le titre « Wolfman »
Titre français = Rebus & le loup-garou de Londres
Le titre anglais fait référence à un album homonyme du groupe heavy metal Dokken
3ème enquête de l’inspecteur John Rebus
Il se demande un peu l’inspecteur John Rebus ce qu’il va faire à Londres – ses supérieurs l’y envoient afin d’aider l’inspecteur George Flight dans l’enquête concernant le tueur en série, surnommé « Wolfman » par la presse, non pas parce qu’il s’agit d’un loup-garou, mais parce que sa première victime fut découverte dans Wolf Street.
A Londres ils ne sont pas tellement emballés non plus d’avoir « cet Ecossais » (entendez par là « ce primitif ») dans leurs bureaux. Quelle idée aussi de la part de ses chefs d’avoir dit que Rebus est un expert dans les cas de tueur en série, tout cela parce qu’il a résolu un tel cas. UN !
Si l’inspecteur Flight est plus ou moins content d’avoir l’appui de Rebus, son adjoint Lamb (le mal nommé, puisque « agneau ») est carrément hostile et n’épargne pas les remarques xénophobes à l’encontre du flic écossais.
A peine arrivé à Londres, l’inspecteur Rebus rejoint déjà les policiers londoniens sur le terrain, car un nouveau crime monstrueux a été commis.
En étudiant le dossier, Rebus a l’impression que le tueur en série perd les pédales, les crimes se rapprochant en date.
Aucune piste, rien. Et des meurtres qui risquent de se multiplier si la police n’arrive pas à juguler le tueur.
Une « profileuse » canadienne, conférencière à Londres, vient proposer ses services à la police londonienne ; elle amène toute une série de livres sur les tueurs en série, a une théorie qu’elle est heureuse de partager autour d’un repas avec John Rebus – et cela se termine en idylle. Liza Frazer est-elle aussi honnête qu’elle le dit ?
Comme si la vie n’était pas assez compliquée, John Rebus profite de son séjour à Londres pour saluer son ex-épouse et surtout leur fille adolescente, Samantha, toute heureuse de présenter son petit ami à son père. Petit ami, faut-il le dire, que John Rebus prend immédiatement en grippe !
A côté de leur enquête sur le tueur en série, les enquêteurs doivent aussi mettre fin aux agissements d’un petit truand qui a déjà échappé plusieurs fois à la police, mais cette fois il serait possible qu’il ne s’en tire pas … Quoique …
Cela fait quelque temps déjà que je n’avais plus lu d’enquête de l’inspecteur John Rebus, l’un de mes enquêteurs préférés.
Comme dans les autres romans, il n’en fait qu’à sa tête vu que le travail en équipe n’est pas son point fort, mais il fait quelques louables efforts pour l’inspecteur Flight qui est un type sympa.
J’avais aussi décidé de ne plus lire que du « léger » pendant quelque temps, mais il faut bien que je la vide cette PAL, alors autant me replonger dans le glauque avec un inspecteur dont j’apprécie l’humour caustique, même s’il n’est pas toujours compris par les autres. Londres ne lui convient pas vraiment et on sent bien qu’il a hâte de retourner à Edimboug. Il va d’ailleurs faire un saut bref à Glasgow (en oubliant de prévenir ses collègues londoniens) pour témoigner au procès de Rafferty (Big Ger) qui va deviendra son ennemi public n°1 en Ecosse.
Pour ce qui est du léger, on peut dire ironiquement que j’ai été « gâtée » = un tueur en série, dont on assiste aux turpitudes entre deux chapitres de l’enquête. Ses moments de folie meurtrière sont suivis par les lecteurs, pendant que la police patauge.
Et croyez-moi, cela vous fait dresser les cheveux sur la nuque.
Un excellent suspense qui m’a tellement tenue en haleine que je ne suis pas arrivée à fermer le livre après l’avoir entamé – il fallait que je sache !
La révélation du tueur fut une totale surprise et la poursuite finale est haletante.
Dans le prologue à ce thriller, Ian Rankin nous avoue, avec son habituel humour caustique, qu’il a situé cette enquête de John Rebus à Londres afin que celui-ci souffre d’y être, autant que lui – Rankin – souffrit pendant la période où il était installé à Londres et où il écrivait « Rebus, the early years ».
C’est l’éditeur américain de Ian Rankin qui suggéra le titre « Tooth & Nail » pour la publication aux USA - l’auteur le préféra à « Wolfman », et c’est ainsi que le titre fut modifié également en Angleterre, mais pas l’histoire évidemment.