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mon bonheur est dans la ville
28 juillet 2012

CHAPEL NOIR, de Carole Nelson Douglas


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Non traduit

Une aventure d’Irene Adler et Penelope Huxleigh

Irene Adler Norton et Penelope Huxleigh, dans leur jolie résidence de Neuilly passent leur temps agréablement, même si pour Ms. Adler, ce temps est un peu trop calme. Elle a soif d’aventures, d’enquêtes.
Lorsque débarque dans la nuit, le chef de la police de Paris qui leur demande leur aide immédiate, nos deux jeunes femmes se retrouvent chez le baron de Rothschild, qui leur confie souvent, ainsi qu’à Godfrey Norton mari d’Irene, des enquêtes à mener. Dans le cas de cette enquête, il redoute que les Juifs une fois encore soient soupçonnés.
Ici il s’agit d’un abominable massacre, découvert dans une maison close parisienne – la découverte a été faite par une jeune « pensionnaire », surnommée « Pink », qui refuse d’ailleurs de donner une autre identité.
Le corps d’une prostituée a été littéralement charcuté, comme celui des malheureuses femmes de Whitechapel quelques années auparavant. Peu de jours après, même abominable drame.
Il y a fort à craindre que Jack l’Eventreur, ayant échappé à la police londonienne, ait repris ses sinistres activités à Paris.

Après avoir recueilli « Pink » chez elles, dans leur maison de campagne, nos héroïnes décident de mener leur propre enquête, bien qu’on leur ait fait comprendre que leur rôle à présent s’arrête, puisque l’enquête proprement dire a été confiée à Sherlock Holmes.
Rien que ça suffit à Irene Adler pour décider de s’en mêler !

« Pink » daigne leur confier que son prénom est « Elizabeth », ce que préfère Miss Huxleigh qui espère bien réformer le caractère de la demoiselle afin qu’elle quitte son choquant métier.
En compagnie soit de « Pink », soit de Nell, Irene va courir dans Paris, des catacombes à la morgue, puis jusqu’à l’exposition universelle, au pied de la toute nouvelle curiosité à la mode = la tour de Monsieur Eiffel.

Elles vont non seulement croiser Sherlock Holmes, convaincu de leur être nettement supérieur (s’il savait comme cela fait ricaner Miss Huxleigh !), mais aussi le fameux Buffalo Bill et son Wild West Show, car Irene se demande si les crimes ne seraient pas ceux d’Indiens renégats.
Une autre piste serait celle d’un culte religieux, meurtres rituels et symboliques.

Est-ce parce que nos enquêtrices se rapprochaient trop de la vérité que soudain Nell est enlevée ?

Après la dernière aventure d’Irene Adler, publiée en 1994,  « Irene’s Last Waltz », ce « CHAPEL NOIR », publié en 2001 est le premier volet d’une très, très longue histoire (plus de 400 pages) – le deuxième volet étant « CASTLE ROUGE » - ces deux épisodes étant absolument indissociables, puisque « Chapel Noir » se termine sur un cliffhanger ! 

Carole Nelson Douglas nous propose une nouvelle version de l’éventuelle lutte entre Sherlock Holmes et Jack l’éventreur. 
Elle mélange une fois encore personnages fictifs et réels, comme le romancier Bram Stocker, le prince de Galles et quelques autres, comme William Cody (Buffalo Bill) à l’occasion de l’ouverture de l’exposition universelle de Paris.

Comme je sais qui est Elizabeth Cochrane, cette « révélation » en fin de roman du nom complet de « Pink » et son « alias » ne m’a nullement étonnée, j’avais compris depuis le début de l’histoire, dès la rencontre avec ce personnage (je sais, j’ai l’air de me vanter comme ça, mais je suis tout de même assez âgée – sur papier, pas dans ma tête – au point d’en savoir pas mal, surtout sur les personnalités féministes de l’histoire).

Une fois de plus, en guise d’introduction au roman, il nous est signalé qu’il s’agit des journaux de Penelope Huxleigh, probablement découverts dans un grenier – décidément nos écrivains pastichant Holmes & Watson en sont systématiquement rendus à cette intro, cela me fait franchement lever les yeux au ciel !

Comme dit plus haut, bien que le sujet soit bien mené et l’enquête passionnante, le roman est réellement trop long, comporte quelques répétitions qui à la longue deviennent lassantes.
D’autre part, j’ai parfois eu des difficultés de concentration car le roman comporte en fait 3 journaux = celui de Nell Huxleigh, qui est l’histoire principale, entrecoupée des journaux de « Pink » mais aussi du « carnet jaune » de  l’assassin ; heureusement en tête de chaque chapitre/journal, le titre indique duquel il s’agit mais il faut suivre tout ça et ce n’est pas toujours évident – un moment d’inattention et on se demande soudain « mais c’est qui qui nous parle là ? »

Le personnage d’Irene Adler est toujours aussi épatant, la romancière a bien saisi sa personnalité et j’aime vraiment beaucoup cette jeune femme, ancienne chanteuse d’opéra, désormais mariée à Godfrey Norton, l’avocat qui respecte son caractère indépendant.

Par contre, je reconnais avoir été un peu déçue que la romancière n’ait pas fait plus évoluer le personnage de Nell (Penelope Huxleigh) ; après 8 années passées auprès d’une personne aussi excentrique qu’Irene Adler (épouse Norton), Nell est toujours aussi coincée, collet-monté, rigide fille de pasteur provincial – j’aurais presque tendance à croire que son pasteur de père aurait plus de compassion que sa fille dans certaines circonstances.
Pourtant, lorsqu’on a échappé à la rue grâce à Irene Adler, avoir mené des enquêtes passionnantes à ses côtés, on pouvait s’imaginer que Nell aurait acquis un esprit un peu plus souple.

J’avais bien aimé ce contraste de personnalités dans leur première aventure (chronique ici), j’avais espéré qu’au  fil du temps Nell se serait ouverte au monde. Au lieu de cela elle est encore et toujours la très victorienne Penelope Huxley, choquée par Sarah Bernhardt et Oscar Wilde (elle les méprise violemment).
Elle est choquée aussi de découvrir que le prince de Galles fréquente les bordels parisiens et est, en général, un coureur de jupons.
Même chose concernant Bram Stocker.

Je regrette de le dire mais cette fois Miss Huxleigh, qui pourtant montre de vraies qualités « à la Watson » d’Irene Adler,  m’a paru peu sympathique. Elle n'a aucune empathie pour les prostituées, ne réalisant pas que certaines femmes sont parfois forcées dans une profession parce qu'elles n'avaient pas d'autre choix dans leur pauvreté.
En fait, Huxleigh regarde vraiment le monde, celui de l'art et en général, à travers un esprit aussi étroit que ses corsets.

Là où je l’ai trouvée fort drôle néanmoins, c’est dans sa volonté affirmée de prouver à quel point Irene (et elle) sont plus intelligentes et capables de river son clou à Sherlock Holmes.
A propos de Watson, Nell a eu la chance (ou la malchance) de lire ses carnets où il parle de la rencontre Holmes/Adler, la loyauté de Nell à l’égard de son amie en a été outrée et elle déteste encore plus Watson que Holmes !

Malgré ses défauts psycho-rigides, Penelope Huxleigh possède une immense (et rare) qualité à mes yeux = elle est une amie loyale et fidèle, et même si elle désapprouve certaines actions d’Irene Adler, jamais elle ne la laisse tomber.

Il me faut à présent me précipiter sur le deuxième volet (plus de 400 pages aussi !) de cette aventure, afin de découvrir ce qui est arrivé à Nell, voyager vers la Bohème en compagnie d’Irene et de « Pink » afin de sauver leur amie.

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Commentaires
N
c'est grâce à ton soutien (entre autres) que j'ai décidé de faire abstraction de ce qui m'avait gênée, après tout j'ai un blog pour moi - si j'ai quelques visiteurs/teuses aussi sympas que toi, cela me suffit amplement :D
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M
De toutes façons, je ne pense pas avoir l'occasion de le lire avant d'avoir ton avis défnitif sur les deux volumes.<br /> <br /> <br /> <br /> HS: je suis ravie de retrouver ton blog. Tu as été très bavarde en mon absence. ca me fait tout plein de choses à lire, c'est chouette :) (même si je ne commente pas partout). J'espère que ton moral bloguesque est de nouveau au beau fixe, d'ailleurs; en tous cas, meileur que la dernière fois que l'on en vaait parlé chez moi.
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N
attends, je n'ai pas encore lu le second volet, qui fait autant de pages - ce que j'ai vraiment déploré ici, c'était les répétitions de situations - on aurait facilement pu sabrer 100 pages du roman :D<br /> <br /> <br /> <br /> H.S. = contente de ton retour :D<br /> <br /> tu remets de la vie dans mon blog ;)
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M
Malgré les longueurs que tu soulignes, il me tente vraiment beaucoup. J'adorerais retrouver Irene Adler et puis je ne dis jamais non à un texte tournant autour de Jack l'Eventreur.
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N
si seulement tu voulais bien lire en anglais :P¨<br /> <br /> ta PAL deviendrait exponentielle :twisted:<br /> <br /> à tout bientôt :D
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