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mon bonheur est dans la ville
24 juin 2012

AMANTI & REGINE, IL POTERE DELLE DONNE, de Benedetta Craveri

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Titre français = Reines & Favorites – Le pouvoir des femmes 

La Renaissance fit perdre aux femmes tous les droits qu’elles possédaient au moyen-âge, qui étaient relativement plus nombreux que l’on pourrait l’imaginer (métiers importants comme apothicaire, tisserande, sculptrice, peintre de vitraux, etc.)
Par contre, la renaissance mit fin à tout cela estimant que la famille serait  désormais le fondement sur lequel devait être  basé la société et l’état.
Quelque part on exhiba une prétendue loi salique, barrant le trône aux femmes – sauf en cas de minorité du roi.
C’est ainsi qu’à partir de Catherine de Medicis jusqu’à Anne d’Autriche, mère de Louis XIV, les femmes régnèrent tout de même, avec plus ou moins de bonne fortune.

Dans la vie quotidienne,  le statut de la femme devint celui d’une assistée, d’une mineure incapable de se prendre en charge, sans statut juridique propre, sans liberté – pratiquement le même statut que la femme romaine de l’antiquité.
A partir  de là, la femme sera totalement soumise à l’homme, veuve elle devra solliciter le droit d’un parent mâle afin d’exercer un travail ou disposer d’un bien – même ses biens personnels apportés par mariage deviennent la propriété du mari, avec son droit à lui d’en disposer autant qu’il le souhaite quitte à la ruiner.
Quant à étudier, si certaines femmes de la noblesse eurent le droit et les moyens d’apprendre, de mettre leurs qualités intellectuelles en valeur, il est évident que la femme du peuple sera corvéable à merci.

Les femmes proches du pouvoir mettront leurs charmes à leur service personnel ; érudites, belles (ou non), elles tenteront de réaliser leurs ambitions jouant sur la faiblesse masculine (à la guerre comme à la guerre).
Parfois, lorsque le roi se lasse d’elles et les renvoient à un mari qui fut, un temps, complaisant dans son intérêt personnel, elles subiront un sort parfois similaire à la mort.
L’une des maîtresses de François Ier, par exemple, renvoyée dans ses foyers, fut enfermée par son époux, pouvant enfin de venger de ses « humiliations », dans une chambre noire jusqu’à ce qu’elle y meure.

Cet essai biographique sur les reines et maîtresses royales de la renaissance à la révolution de 1789 est totalement passionnant à lire pour qui aime l’histoire, et pas nécessairement par le petit bout de la lorgnette car Benedetta Craveri y résume en plusieurs chapitres – dont j’ai beaucoup apprécié les titres – la vie de certaines de ces dames qui firent la France. Avec plus ou moins de brio, certaines se laissant entraîner par leur ambition démesuée, leur égocentrisme, leur manque total de réalisme. Le tout sur fonds d’alliances, de trahisons, d’assassinat, de soif de pouvoir.

Catherine de Medicis, una Italiana alla corte di Francia, Le ragioni della Politica

Diane de Poitiers, la bellezza come mito

La reine Margot, la corona perduta

Gabrielle d’Estrées, a un passo dal trono

Marie de Medicis, une nuova regina fiorentina, la passione del potere

Anna d’Austria, una seduzione infinita

Marie Mancini, la vita come un romanzo

Maria Teresa d’Austria, una regina nell’ombra

Louise de La Vallière, quella piccola violetta che si nascondeva nell’erba

Athénaïs de Montespan, una bellezza trionfante, l’affare dei veleni

Madame de Maintenon, l’istitutrice di Francia

Maria Leszczynka, la regina polacca

Le sorelle Mailly-Nesle, amori in famiglia

La marchesa di Pompadour, una borghese al potere

Madame du Barry, l’angelo dei bassifondi

Maria Antonietta, la regina martire 

Fort bien documentée = Benedetta Craveri s’en réfère régulièrement dans son livre à des auteur(e)s biographes de ces dames (Stefan Zweig, Eliane Viennot, Simone Bertière, Ivan Cloulas, André Castelot, entre autres) mais aussi aux documents des différentes époques en question (Brantôme, Madame de Sévigné, Madame de la Fayette, Saint-Simon, les Mémoires de Luynes, Mémoires de Madame Campan, notamment).
Ces listes ne sont pas exhaustives, une importante bibliographie suit un essai où rien n’a été laissé au hasard.

Benedetta Craveri,  professeur d’université en Italie, spécialiste de la France des XVIIème et XVIIIème siècles élabore clairement ses théories sur le pouvoir et ses erreurs, dont les femmes comme les hommes ne sont pas exemptes.
Si je l’ai trouvée indulgente à l’égard de Marie-Antoinette, elle ne semble pas cacher non plus son admiration pour Catherine de Medicis – elle n’occulte néanmoins pas les défauts de  ces 2 reines.

En aucun moment le livre n’est ennuyeux, il ne contient aucun de ces détails croustillants auxquels on a souvent droit dans des biographies romancées, mais raconte avec clarté des situations historiques avérées. Dans une langue italienne très séduisante, comme le sujet, mais claire et belle à lire.

J’ajoute avec plaisir à ma chronique ce petit complément découvert sur le site d’hérodote (l’histoire en ligne) concernant l’expression populaire = un trône ou un héritage qui tombe en quenouille
C'est-à-dire qui tombe entre les mains d’une femme comme la quenouille dont elle se sert pour filer la laine (quoique dans le cas des reines et des favorites, je doute fort qu’elles aient su ce qu’était une quenouille !).

 la couverture du livre en italien est joliment illustrée par
une partie du portrait de Madame de Pompadour par François Boucher 

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Commentaires
N
oh j'adore cette citation ! merci de me l'avoir communiqué, je la note dans mon petit calepin :)<br /> <br /> <br /> <br /> merci aussi de confirmer ce que m'a dit armelle, car sincèrement après l'événement malheureux que tu sais, je n'avais vraiment plus du tout envie de poursuivre mon blog :?
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M
Tu vois Niki? qu'est-ce que dit Armelle!! Je suis bien d'accord aussi. <br /> <br /> <br /> <br /> Ce livre est à noter absolument! J'adore ces biographies multiples dans un seul livre. <br /> <br /> <br /> <br /> et en rapport avec les citations dont vous parlez chez Marilyn, j'en ai une savoureuse que j'ai entendu cette semaine. Elle vient du Grand-père de 'Boukar Diouf' un Sénégalais bien connu ici, professeur de bio, devenu humoriste et animateur. Tellement sympathique. Alors voilà:<br /> <br /> <br /> <br /> "Si l'arbre avait su ce que la hache ferait de ses branches, il ne lui aurait pas fourni le manche". :D
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N
:oops: mais je suis rouge de confusion là - <br /> <br /> vous êtes vraiment gentille de me dire tout cela, armelle, car justement ces derniers temps je pensais ne plus poursuivre ce blog (pour des tas de bonnes et mauvaises raisons ;) )<br /> <br /> <br /> <br /> mais à présent, grâce à ce petit mot d'encouragement, j'ai au moins une bonne raison de le poursuivre :D<br /> <br /> MERCI, très sincèrement
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A
Absente quelques jours en région parisienne avec retour par Giverny et la maison de Monet dont je parlerai un de ces jours, et accaparée par la préparation de ma conférence le 23 juillet sur "Proust et venise", il y a quelques jours que je n'étais pas venue sur votre blog et je m'aperçois qu'il y a un grand nombre de nouveaux articles qui tous m'intéressent ; sur Woody Allen, dont j'espère bien voir un jour le documentaire, sur "L'oeuvre au noir" de Marguerite Yourcenar que j'ai beaucoup aimé, sur le récit des vies des grandes dames de l'histoire ; oui, il faudra que je revienne pour en prendre connaissance tranquillement. Sur ce blog, on est sûr d'apprendre quelque chose de sensible et d'intelligent. Merci Niki d'avoir cet<br /> <br /> oeil et ce coeur si attentifs.
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