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mon bonheur est dans la ville
27 mai 2012

THE PRISONER - deuxième partie

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mcgoohan

Série télévisée culte des années 1960, en 17 épisodes d’environ 45 minures

Sur une idée de Patrick McGoohan et George Markstein
Scénaristes (entre autres) = Patrick McGoohan, David Tomblin, Anthony Skene, Terence Feely, Vincent Tisley
Metteurs en scène (entre autres)   = Patrick McGoohan, Don Chaffey, David Tomblin, Pat Jackson 

Acteurs principaux récurrents = Patrick McGoohan (# 6, the Pirsoner) & Angelo Muscat (The Butler)

La première partie de ma chronique consistait en mes impressions personnelles et le générique de la série.

Cette 2ème partie = la genèse de la série  a été rédigée en adaptant « The Prisoner – A production guide by Andrew Pixley »  - Andrew Pixley est historien de télévision et a écrit, notamment, un livre concernant « The Avengers » (« Chapeau Melon & Bottes de cuir »).

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De l’avis même de Patrick McGoohan, beaucoup (trop) de choses ont été écrites concernant la série « The Prisoner », parmi lesquelles des analyses qui n’auraient jamais dû être faites car totalement à côté du sujet. Le co-créateur de la série et associé de McGoohan, George Markstein,  était du même avis.

En son temps, « The Prisoner » fut considéré comme un code d’existence, une façon de vivre en se démarquant de la télévision notamment. Il s’agissait d’une déconstruction du genre espionnage, une satire sur le star system. La série a été comparée aux œuvres de Kafka, Samuell Beckett, même la pièce de Ken Kesey « One Flew over the cuckoo’s nest ».
La seule référence et comparaison avérée par McGoohan est celle associée à "1984" de George Orwell. 

Au départ, il y avait « Danger Man » (Destination Danger), une série d’espionnage où Patrick McGoohan interprétait le rôle de John Drake – cette série s’essoufflant, elle était sur le point de se terminer. La question que tout le monde se posait était « Et après ? »

Patrick McGoohan, d’origine irlandaise, éduqué par des parents protestants plutôt puritains, avait une idée bien arrêtée de ce que SA nouvelle série devrait être = pas de scène de sexe gratuit, qui n’ont rien à voir avec les sentiments, pas de violence.
Il avait d’ailleurs pour ces raisons refusé le rôle de James Bond, disant que si l’on retirait les gadgets, la violence et le sexe des « Bond », il ne restait rien.
Il eut à peu près les mêmes réactions lorsqu’on lui proposa de devenir Simon Templar, alias Le Saint, à la télévision = pour lui le personnage de S.T. était une véritable fripouille dont l’influence était néfaste. 
Or, McGoohan, père de 3 filles, souhaitait produire une série que les jeunes pourraient regarder sans problème.

L’idée de « The Prisoner » est venue à McGoohan un jour où il était invité à une soirée où se trouvaient quelques membres du parlement. Lorsqu’il leur posa la question « Que deviennent les espions lorsqu’ils atteignent l’âge de la retraite ? ou qu’ils ont tout simplement envie de se retirer de ce travail », il lui fut répondu un peu évasivement « qu’il existe des lieux de retraite » (=> en Ecosse par exemple, Inverlair Lodge.)

Imaginez par exemple un scientifique de haut niveau, travaillant sur un projet ultra secret et qui tout à coup décide qu’il a envie de vacances prolongées… 
Il possède des connaissances, des informations qui ne laisseraient pas une puissance concurrente indifférente – ces informations pourraient changer le cours du monde.
Inutile de dire que de grosses pressions pèseraient sur un tel homme.

Ainsi lui vint l’idée qu’un espion comme John Drake aurait pu effectivement en avoir assez de sa besogne d’espion, pas toujours très ragoûtante, et donner sa démission. Commencerait alors pour lui une sorte de calvaire afin de s’extirper des griffes de son gouvernement ou du risque de tomber entre les griffes de ceux d’en face (on est encore dans les années de guerre froide).
Néanmoins, le nom de John Drake ne sera jamais prononcé ni même vaguement mentionné dans la nouvelle série, sinon il y aurait de gros droits d’auteur à payer aux producteurs de la série « Danger Man ». Or, le budget de McGoohan et Markstein n’était pas énorme.

Ce qui est certain, c’est que « The Prisoner » est l’histoire d’un homme qui ne peut absolument pas échapper à son destin – quels que soient les efforts qu’il entreprend, il se heurte systématiquement à un « establishment » qui ne veut, ni ne peut le lâcher.
Certains ont vu dans cette constatation, une métaphore pour ce qu’éprouvait l’acteur Patrick McGoohan face à son rôle dans la série « Danger Man », dont il aurait bien aimé se dépêtrer plus rapidement.

Pour Patrick McGoohan, cette série s’inscrit en contrepied de toutes les idéologies en «-isme », mettant l’accent sur l’individu, lui-même reconnaissant être profondément individualiste et ne supportant pas que d’une ou l’autre manière on lui dicte la conduite à tenir – et surtout pas que l’on pense à sa place.

Lorsqu’on  décida de s’inspirer de PORTMEIRION, en North Wales, pour « le Village », Patrick McGoohan confirma que situer l'histoire d'un homme isolé au milieu d’un aussi bel endroit, avec aucun échappatoire, le tentait énormément. Quatre épisodes furent filmés en extérieur à Portmeirion, le reste fut du tout studio.

Pour moi, il est regrettable que l’idée de se limiter à 6 épisodes, comme le souhaitait Patrick McGoohan, n’ait pas été retenue car hélas, tout le reste n’est que dilution et « tirage en longueur ». On le sent nettement dans certains épisodes, que la série tourne un peu en rond jusqu’au dénouement final – qui laisse le téléspectateur totalement sur sa faim-fin.

Le guide d’Andrew Pixley est joint en complément dans un coffret  en langue anglaise des dvd (remastérisés), édités à l’occasion du 40ème anniversaire de la série.
En introduction  Mr.  Pixley a la bonne idée de prévenir le lecteur qu’il vaut mieux ne pas lire son livre avant de regarder la série, car le « Guide des Episodes » (la plus grosse  partie de cet intéressant essai) dévoile pas mal de détails desdits épisodes.
J’ai suivi ce conseil, mais ensuite, après visionnage des épisodes et lecture du guide, je n’ai pas trouvé que celui-ci dévoilât tellement de moments-clés ; la plupart des détails sont techniques et concernent l'équipe et les acteurs ayant participé à l’épisode, avec des informations concernant la production, expliquant le pourquoi et le comment.

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J'ai trouvé la lecture de ce guide presque plus intéressante que de visionner la série-culte.

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Commentaires
N
ce guide accompagnant le coffret dvd fut un très bon lien de référence
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J
La fin m'avait paru tellement peu claire que j'avais ensuite acheté un roman tiré de la série mais je n'avais pas plus compris ;) mdr ! Maintenant, cela me parait un peu plus clair mais c'est une façon bizarre de clôturer cette série mais je la trouve quand même typiquement de l'époque !
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N
j'espère aussi que tu pourras découvrir portmeirion un jour - cela reste un très joli souvenir de vacances pour moi - nous y sommes allées à le première heure d'ouverture, ce qui a permis d'éviter la cohue, car c'est un lieu de vacances recherché<br /> <br /> <br /> <br /> je te donne raison pour la fin = elle est sans intéreêt et lorsque j'aurai envie de revoir certains épisodes, j'éviterai aussi les 2 épisodes de fin
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N
de la série je ne connaissais que certains épisodes, regardés de loin d'ailleurs car j'étais un peu agacée par une histoire qui semblait se répéter à l'envi - mais ce guide, accompagnant le coffret de la réédition m'a fort intéressée sur la genèse de la série
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T
J'adorais cette série quand j'étais petite ! Je ne comprenais pas grand chose aux histoires mais le Village du Prisonnier, sa petit maison, me ravissaient (d'ailleurs, je me disais qu'à sa place, je préfèrerais y rester !) ainsi que l'ambiance onirique des épisodes. J'ai revu cette série plusieurs fois, devenue adulte, et j'aime toujours beaucoup. Même si je trouve la fin sans intérêt. D'ailleurs, quand je revoie les DVD, je m'arrête toujours avant.<br /> <br /> <br /> <br /> J'aimerais bien voir Portmeirion "en vrai" ; un jour peut-être...
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