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mon bonheur est dans la ville
17 avril 2012

THE KILLERS, de Don Siegel

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Killers original

Titre français = A  Bout portant

Version 1964 – remake du film homonyme de Robert Siodmak, d’après  la nouvelle « The Killers » d’Ernest Hemingway

Deux hommes, complet-veston impeccable, lunettes noires, mallette de cuir à la main, arrivent dans un institut pour aveugles et demandent un certain « Johnny North », dont il obtienne la classe après avoir terrorisé la secrétaire aveugle. Johnny North enseigne la mécanique à un groupe d’aveugles adultes – bien qu’ayant été prévenu, il reste sur place, annonce que la classe est terminée et puis se laisse tuer par les deux hommes, sans faire le moindre geste de défense.
Dans le train, le plus âgé des deux tueurs s’interroge = pourquoi cet homme s’est il laissé abattre ainsi sans bouger ? et pourquoi les a-t-on payé trop cher pour ce contrat ? s’ils ont été payés aussi cher c’est parce qu’il y a plus en jeu – Charlie, le vieux gangster au bout du rouleau, se souvient d’un hold up, il y a 4 ans, d’un fourgon postal dont le butin était d’un million de dollars. Les deux tueurs vont donc se mettre à la recherche de ceux qui ont connu Johnny North avant le hold up.

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Johnny North était un coureur automobile à succès ; ils retrouvent donc son associé, Earl, à Miami, qui ne l’a plus vu depuis 4 ans. Il était le seul ami de Johnny jusqu’à ce que paraisse la belle Sheila Farr. La jeune femme a subjugué le coureur au point qu’avant la grande course qui doit leur rapporter un beau prix, il n’a pas assez dormi et, la fatigue aidant, sort de la route. A l’hôpital, Earl Sylvester révèle à son ami blessé qu’en réalité Sheila est la petite amie d’un certain Jack Browning, gangster notoire.
Johnny rompt donc avec elle et poursuit sa petite vie jusqu’à ce qu’elle réapparaisse ; Browning a besoin d’un chauffeur expérimenté afin de fuir après un braquage et elle recommande Johnny. Qui accepte, ne réalisant pas encore le piège dans lequel il va tomber.

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sans_titre 

Ce 2ème « Killers » - l’un des premiers neo-noirs - d’après la nouvelle d’Hemingway, commence comme le précédent, par mort d’homme, un homme qui n’essaie même pas d’échapper à son sort.
L’enquête cette fois est menée par les gangsters – surtout par le plus âgé des deux – au lieu de l’enquêteur des assurances.
Mais le sujet reste semblable = un sportif dont la carrière a été gâchée par une femme, se laisse entraîner pour ses beaux yeux et tout cela finit très mal. 

Ce film de Don Siegel avait, en fait été tourné pour la télévision, mais en raison de la violence de son contenu, les chaînes refusèrent de le diffuser et il aboutira ainsi au grand écran.
Il est typique des films et feuilletons tournés dans les années 1960 = cadrages obliques (pour déstabiliser le spectateur et le mettre dans une situation d’inconfort), couleurs très vives, scènes saccadées.

Lee Marvin est formidable dans le rôle de Charlie, le tueur âgé, qui a envie de retrouver ce million de dollars pour se la couler douce pour le reste de ses jours – il a oublié un détail = un tueur ne fait pas de vieux os.
C’est pourtant ce qu’il enseigne au début du film au jeune Lee, interprété par Clu Gallagher, un acteur que l’on a surtout vu à la télévision et qui a tout sauf l’air d’un tueur avec son allure de gamin, son visage angélique de bébé joufflu, soucieux de son régime et de son apparence. Mais qui est d’un sadisme à toute épreuve !
Ce qu’il y a d’assez inquiétant, c’est que Lee Marvin, avec ses questionnements sur la vie-la mort et Clu Gallagher, avec ses mimiques de sale gosse, finissent par rendre ces tueurs plutôt sympathiques – autant que leur victime !

John Cassavetes – dois-je le dire à quel point je l’apprécie celui-là – est Johnny North, un homme qui s’en fiche de mourir – même si cela peut surprendre Charlie le tueur – mais comme il le dit avec une philosophie très sardonique  « un homme qui n’a pas peur de la mort, est un homme qui est déjà mort en fait ».
Bien que court, son rôle est à la hauteur de son talent d’acteur – même si le rôle ne le passionnait guère – Cassavetes n’a jamais caché qu’il tournait dans les films des autres pour avoir de l’argent afin de tourner les siens !

La dame de ses pensées, la sulfureuse Sheila qui n’a réellement aucun scrupule, est interprétée par la belle Angie Dickinson  - cependant je ne lui ai pas trouvé le naturel qu’avait Ava Gardner dans le rôle identique de la femme fatale.
Ronald Reagan, dont ce fut le dernier rôle à l’écran, est le « chef de gang en col blanc », cette nouvelle sorte de gangsters apparue dans les années 60 – le crime est devenu un business comme un autre. Ce fut aussi le seul rôle de « bad guy » qu’interprétera Reagan – à part celui de président des Etats-Unis évidemment – et il paraît qu’il détestait ce rôle, il préférait interpréter les bons types. De toute façon Reagan était aussi mauvais acteur que président et sa prestation dans « The Killers » est vraiment peu intéressante.

Il faut encore citer Claude Akins, dans le rôle de l’ami associé de North, et Norman Fell, l’un des associés de Jack Browning/Reagan.

Bien que j’aie fortement préféré la version de 1946, j’ai aussi apprécié ce remake, surtout pour des raisons « d’histoire du cinéma ».
Donald (Don) Siegel est le réalisateur de « Dirty Harry », qui lui aussi est totalement dans la ligne du neo-noir et un bel exemple de violence effrénée.

Finalement, ce remake est à la hauteur de son prédécesseur, parce qu’il en diffère  assez bien.

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Commentaires
N
y a pas l'feu :D
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Ö
Bon sang, il faut que je le (re)voie de toute urgence ;)
Répondre
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