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mon bonheur est dans la ville
14 avril 2012

FRANKENSTEIN, de James Whale

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Version 1931

Scénario de F.E. Faragoh & Garrett Fort, d’après l’adaptation de John Balderston de la pièce de Peggy Webling – pièce adaptée du roman gothique de Mary Shelley

Le jeune Henry Frankenstein est un scientifique tout dévoué à la science et avec l’aide de son assistant bossu, Fritz, il assemble des pièces de corps humain qu’il a récoltées en secret. Il est fanatiquement convaincu que grâce à la machine électrique qu’il a inventée il va pouvoir créer un nouvel être humain.

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Sa fiancée Elizabeth est particulièrement inquiète par ces divagations, pourquoi s’enferme-t-il dans cette tour abandonnée – en fait son laboratoire – dont il sort à peine, refusant tout contact avec ses semblables.
Elle demande à son ancien professeur, le docteur Waldman ainsi qu’un ami d’Henry, de tenter de convaincre le jeune scientifique à sortir de son antre. Le docteur lui confirme que le jeune homme tente de récréer une vie. Horrifiée, la jeune fille se rend dans le laboratoire où elle assiste avec les autres à la « naissance » de la créature.
Henry Frankenstein hurle alors « It’s alive » (ce qui serait l’une des phrases les plus célèbres du cinéma, paraît-il !).

 Frankenstein7

Ce que le docteur ignore c’est que ce maladroit de Fritz, en manipulant le cerveau normal à mettre en place, il  lui a substitué un autre cerveau, celui d’un criminel ne connaissant que la haine et le crime. Pourtant, malgré son aspect peu engageant, la « créature » est un être relativement gentil, un peu simplet en fait.
Fritz, encore lui !, arrive avec une torche dans le labo et du coup la créature panique ; les docteurs Frankenstein et Waldman s’imaginent qu’elle va les attaquer et ils l’enchaînent dans le donjon, bien décidés à lui ôter la vie.
Fritz a déjà été étranglé ; alors qu’il examine la créature immobilisée par un puissant sédatif, le dr Waldman est aussi tué alors qu’Henry et Elizabeth préparent leur mariage. La créature a fui, dans les bois elle a rencontré la petite Maria, fille d’un fermier, qu’il tue involontairement.

frankenstein_1931_09_g

Pendant ce temps, on découvre le corps du docteur Waldman, que l’on attendait pour le mariage des tourtereaux. Henry Frankenstein sait à présent qu’il doit détruire sa créature avant qu’elle ne fasse encore plus de dégâts. La fin du film est particulièrement dramatique.

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Toujours bien décidée à voir tous les monstres classiques des studios Universal (ceux du « canon »), me voici rendue à « Frankenstein » - et sous peu ce sera au tour de sa « fiancée ».
J’ai déjà vu quelques Frankenstein de la Hammer, mais celui-ci est le tout original avec le grand Boris Karloff.

Ce film a dès le départ créé une énorme controverse = celui de la noyade de la petite Maria. Comme le réalisateur James Whale l’a tourné avant le code Hays elle figurait dans le film, mais la 2ème partie de la scène fut coupée par des ligues de censure des états de New York, Massachusets et Pensylvanie.

Par ailleurs, ces mêmes états furent profondément scandalisés par la phrase du docteur Frankenstein – lorsqu’il hurle « It’s alive », en fait la phrase complète était « It’s alive, now I know what it feels like to be God » ! (c.à.d. « à présent je sais ce que c’est d’être dieu » - tu m’étonnes que cela ait fait tiquer les bigots !).
La phrase fut donc noyée dans la musique. 
Ont aussi été supprimées les scènes où le sadique Fritz agite une torche sous le nez de la créature lorsqu’il réalise qu’elle a peur du feu.
Un plan rapproché de la seringue fut aussi supprimé (pas donner d’idées aux drogués).
Toutes les scènes furent remises dans le film lorsqu’il fut restauré en 1999 pour mise sur dvd.

En dehors de ces controverses, il y a encore celle où Bela Lugosi refusa le rôle et de Lon Chaney Jr, qui souhaitait le rôle mais qui dut se contenter de rester un loup-garou.

Actuellement, le film fait partie des 100 meilleurs films sur 100 ans, un classement de l’American Film Institute – la créature est aussi considérée comme l’un des 100 meilleurs monstres du cinéma.
Le maquillage de Boris Karloff, pour le transformer en « monstre » est dû au savoir-faire de Jack Pierce, le maquilleur en chef des studios Universal – il fut aussi le maquilleur sur « Dracula ».
C’est Jack Pierce qui eut l’idée d’ajouter des sortes d’écrous là où se trouve la cicatrice de la tête, et devant conduire l’électricité due à l’orage. Comme toujours pour les films en noir et blanc des années 30, les réalisations hollywoodiennes doivent énormément à l’expressionnisme allemand.

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Concernant les décors = le donjon dont Henry Frankenstein a fait son laboratoire est assez inquiétant. L'histoire étant transposée dans les années 30, les costumes sont donc ceux de cette époque.
Il faut aussi ajouter que tout l'appareillage scientifique - électricité, etc - est sorti de l'imagination des décorateurs du film car Mary Shelley écrivit son roman en 1818 et il ne figurait pas vraiment de notions scientifiques dans son roman.

Une fois encore, je n’ai pas eu totalement peur, malgré un Boris Karloff réellement impressionnant et inquiétant – mais connaissant la gentillesse de caractère de cet acteur dans le privé, je n’arrivais pas à voir en lui un tel monstre.
Il faut dire aussi que c’est son aspect qui rend la créature monstrueuse aux yeux de tous – y compris de son créateur ; en fait c’est un « être » qui aimerait qu’on l’aime, mais son aspect fait fuir tout le monde, sauf la petite Maria, qui malheureusement se retrouve dans l’étang.

Le dr Henry Frankenstein est joué par Colin Clive, à mes yeux, le monstre ce serait plutôt lui. Son assistant est le même acteur qui interprétait Renfield dans Dracula, à savoir Dwight Fry ; alors lui, oui, il flanque la trouille ! Il est déjà aussi allumé que dans le rôle de Renfield.
Edward Van Sloan interprète le docteur Waldman et Mae Clarke est Elizabeth. Quant au baron Frankenstein, père du jeune Henry, il est joué par un certain Frederick Kerr, qui ajoute une petite touche d'humour à l'histoire.
Comme pour Dracula, il s’agit d’acteurs des années du muet et du début du parlant ; pas fort connus au bataillon de la chroniqueuse. 

Au contraire,  le réalisateur James Whale est tout sauf un inconnu pour moi – il est surtout célèbre pour ses 2 Frankenstein et c’est bien dommage car il mit d’autres films en scène  - surtout des séries B, car comme ce réalisateur ne cacha jamais son homosexualité, il fut mis au ban à Hollywood, où l’hypocrisie dans ce domaine régnait en maître.
C’est au cours de la 1ère guerre mondiale, alors qu’il fut fait prisonnier lors de la bataille des Flandres par les Allemands, que Whale se découvrit une passion pour l’art dramatique et la mise en scène – afin de distraire ses compagnons d’infortune, les autres prisonniers de guerre comme lui, il produisit quelques petites pièces.
James Whale mit fin à ses jours en mai 1957 – après avoir subi deux accidents cérébraux, il ne pouvait plus fonctionner sans l’aide d’infirmiers à demeure, ses facultés physiques et intellectuelles diminuant considérablement.
Il laissa un mot très émouvant dans lequel il expliquait que désormais la vie ne lui apporterait plus que de vieillir dans la douleur et qu’il n’y avait aucunement lieu de regretter qu’il ait mis fin à ses jours.

james whale avec boris karloff

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Commentaires
N
c'est aussi mon ressenti, et il me semble que c'est aussi ce que james whale veut communiquer,:)
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J
J'ai toujours vu le monstre de Frankenstein comme un être injustement persécuté et qui se sent seul ... du coup, il me fait pas peur mais j'aurais plutôt envie de le protéger et de l'éduquer pour qu'il sache se maitriser et qu'il soit suffisamment fûté pour échapper aux méchants ! Là aussi, c'est toute mon enfance que je retrouve dans ce films ;)
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N
c'est vrai que la scène avec la petite fille est risible - je n'avais pas du tout pensé au challenge halloween ;)<br /> <br /> je suivrai tes billets avec intérêt (surtout celui consacré à elizabeth frankenstein :) )
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L
Je trouve ton billet vraiment bien fait, avec toutes ces anecdotes que je découvre et un bon choix de plans importants du film. Je l'ai vu il y a quelques mois et publierai un billet pour le challenge Halloween 2012 (quelle organisation) mais malgré son intérêt ce film m'a laissée assez indifférente, sauf la scène du lancer de petite fille que j'ai trouvée grotesque et du coup hilarante. J'avais lu et beaucoup apprécié le roman il y a quelques années, j'envisage de le relire pour faire plusieurs billets à la suite sur la thématique de Frankenstein (une BD, un roman de SF d'Aldis et un roman assez récent sur Elizabeth Frankenstein).
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N
merci !! :D un de moins sur ma LAL
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