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mon bonheur est dans la ville
13 mars 2012

LA CAPTIVE DE L'HIVER, de Serge Brussolo

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Marion est ymagière, c’est-à-dire elle sculpte les statues de saintes  pour les abbayes ayant besoin d’être remises en état après les raids vikings. Depuis quelques années ceux-ci laissent les côtes normandes en paix, il paraîtrait même que les peuples du nord se soient convertis au christianisme, néanmoins il reste des irréductibles clans attachés à leurs croyances ancestrales, à leurs dieux païens pour qui mourir jeune et au combat est une fierté. La vieillesse est un signe de lâcheté.

Pourquoi alors le village et plus particulièrement  l’abbaye où Marion travaille ont-ils fait l’objet d’un nouveau raid, les moines ont été massacrés, les villageois emmenés en otage.
Parmi eux, Marion semble bénéficier d’un régime de faveur = elle est tenue à l’égard des femmes qui serviront à «amuser » les marins,  on lui a attaché une servante, ancienne Normande parlant à la fois le français et le norrois.
Pourquoi a-t-on enfermé les mains de Marion dans des gants d’acier et pourquoi tous les marins semblent-ils la craindre ?

La réponse est simple,  par son art de la sculpture, Marion est la sorcière que leur chef attend afin de sculpter le panthéon viking dans la glace. Mais est ce le seul but de Rök, ce guerrier qui n’hésite pas à faire mettre à mort ceux qui lui résistent et qui n’hésitera certainement pas à en faire de même avec Marion si elle n’écoute pas les conseils de Svénia (ex-Margot).

Marion va rapidement comprendre où est son intérêt, même si son caractère rebelle se révolte à cette idée ; déjà dans le village de Rök est-elle la cible de Boulba la Mongole, un peu guérisseuse, un peu sorcière qui voit en elle une atteinte à son pouvoir. La vie de Marion ne tient qu’à un fil dans ce village aux êtres âpres, durs à la tâche, ne connaissant que le langage des armes.

Ce roman historique de Serge Brussolo m’a plu, m’a fait passé un bon moment de lecture, même si les détails sanglants et durs de la vie des esclaves et des Vikings ne sont pas épargnés aux lecteurs.

Cette aventure est la 2ème de Marion l’ymagière, mais l’histoire se lit complètement indépendamment – seuls quelques légers rappels en bas de page renvoient au livre précédent « Les Pèlerins des ténèbres ».
Je n’ai nullement été entravée dans cette histoire-ci bien que n’ayant pas lu « Les pèlerins…. » car en dehors du personnage de Marion, les romans ne sont pas vraiment liés.

Le moyen-âge n’était pas une époque où le peuple s’amusait, l’auteur le fait bien passer dans son roman, les mœurs des Noordman semblent lui être connus aussi vu la manière dont il les dépeint.

A part cela, la personnalité de Marion m’a beaucoup plu, elle cherche par tous les moyens de gagner du temps pour sa vie, aidée en cela par son esclave qui doit souvent lui enjoindre la réflexion. Cette dernière de toute évidence pense surtout à sauver sa vie en même temps que celle de Marion puisque leurs sorts sont désormais liés.
Son métier est joliment décrit également ainsi que les mesquineries auxquelles elle est confrontée en tant que femme exerçant un métier que les hommes s’approprient.
Quant à l’abbaye de Thélème où Marion travaille au début de l’histoire, je n’en ai guère trouvé trace, sauf celle qui apparaît dans un chapitre du « Gargantua » de Rabelais.

Il y a également une belle figure masculine, celle du jeune guerrier Knut. D’autres personnages sont intéressants à suivre même s’ils ne sont guère sympathiques à commencer par le chef du clan, son père destitué devenu « invisible » ce dont elle se servira et surtout l’ignoble Boulba qui a juré sa perte.

Le roman est imagé, se laisse lire relativement vite, beaucoup de dialogues le rendent vivant.

De cet auteur j’avais déjà lu « Les Emmurés », un thriller d’horreur, bien actuel – je n’en suis toujours pas remise et ça fait plus de 5 ans !

Comme vous le savez (ou pas), j’aime lorsque les couvertures de romans nous montrent une peinture célèbre. Celle-ci reprend une belle peinture du pré-raphaélite John William Waterhouse, intitulée « The Lady of Shalott » - un poème de Tennyson – je trouve cependant qu’elle ne soit pas vraiment adaptée au roman.

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Commentaires
A
Finalement je les ai tous notés. De bons moments en perspective.<br /> <br /> Merci Niki. ;-)
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N
cette photo-ci vient de la photothèque google, mais en fait je vais la remplacer par une photo de mon album normandie-seine maritime, où j'en ai qui me plaisent plus :D
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O
Cette ambiance me plait beaucoup avec mes racines normandes...D'où vient là photo? elle m'intrigue?
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N
celui-ci pourrait te plaire, si tu aimes les romans historiques :)<br /> <br /> je note le titre dont tu parles
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L
Le seul que j'ai lu, pour le moment, est ...<br /> <br /> Le vestiaire de la reine morte.<br /> <br /> Mais ... J'arrive.
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