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mon bonheur est dans la ville
24 février 2012

MEAN STREETS, de Martin Scorsese

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martin

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Titre français = identique

Scénario de Martin Scorsese et Mardik Martin, d’après une histoire de Martin Scorsese 

Voix off = Martin Scorsese

Charlie, Johnny, Michael et Tony sont quatre copains pour qui draguer les filles, sortir en boîte, rigoler est le quotidien.
Sauf que chacun d’eux habite LITTLE ITALY à Manhattan, et est aspirant-gangster – un futur affranchi.
Charlie, celui qui a le plus de chance de réussir à devenir patron de bar ou de restaurant grâce à son oncle bien introduit dans la mafia, traverse une crise existentielle, il se réfugie régulièrement dans une église dans l’espoir de trouver une réponse à ses questions sur la voie à suivre. Il a une profonde admiration pour St-François d’Assises. C’est pour cela qu’il s’occupe, protège, plus particulièrement son copain Johnny, la tête brûlée du groupe.
Johnny doit de l’argent à à peu près tout le monde, tellement d’argent qu’il ne peut rembourser personne et de toute façon il s’en fiche éperdument. Johnny est un jeune chien fou, qui aux dires de tous, finira mal.
Ensuite il y Michael, qui s’y croit déjà en tant que gangster, qui est d’ailleurs déjà un « loan shark » (un prêteur) et Tony le barman.

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Charlie fréquente la cousine de Johnny, mais elle ne trouve guère grâce aux yeux de l’oncle car elle souffre d’épilepsie et n’est donc pas « saine » pour devenir sa femme. De plus, Teresa n’a qu’un rêve = s’éloigner de Little Italy.

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Pendant les 4 jours des festivités de San Gennaro, avec fanfares, défilés, etc, les quatre copains vont aller de mal en pis. Charlie aura de plus en plus de mal à protéger Johnny qui devient de plus en plus auto-destructeur. Michael est de plus en plus hargneux pour récupérer son fric et n’a plus de patience face aux rendez-vous ratés de Johnny.
La fête tournera en tragédie. 

Voilà bien longtemps que j’avais envie de voir ce film, que j’ai déjà raté quelques fois à la cinémathèque.
Je me réjouissais de découvrir ce « Mean Streets », avec un peu de nostalgie au cœur, puisque durant mes vacances à New York l’an dernier, je logeais dans le quartier de NOLITA, anciennement LITTLE ITALY, et j’espérais retrouver ces rues dans le film (Elizabethstreet, Prince, Mulberry).
De toute façon, le quartier de Nolita actuel n’a absolument plus rien à voir avec le Little Italy de Martin Scorsese, puisque c’est devenu un quartier assez branché.

ma photo du coin

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J’en ai donc été pour mes frais parce que d’abord tout se passe la nuit, et au niveau des personnages, j’ai donc eu peu de vues sur New York. De plus, Martin Scorsese explique dans la genèse de son film que la plupart des scènes furent tournées à Los Angeles, parce que les scènes de disputes entre les jeunes aspirants truands dérangeaient le voisinage.

Comme j’ai, par ailleurs, trouvé le film beaucoup trop long, je me suis aussi demandé pourquoi les cinéphiles ont à ce point crié au « chef d’œuvre ». Je devrais plus souvent regarder les bonus, car dans ce cas-ci, ils me furent utiles.
En fait, « Mean Streets » c’est la vie de Martin Scorsese lorsqu’il était jeune, on peut donc presque parler de docu-fiction autobiographique, le réalisateur avait très envie de parler de cette jeunesse qui aurait pu mal tourner.
Il est évident que le film se comprend un peu mieux après ce que Scorsese explique de son histoire. Je continue cependant à trouver qu’un court-métrage aurait suffi – il y a réellement des longueurs dans cette histoire. 

L’interprétation est bien sûr excellente – c’est aussi l’une des premières fois où des Italiens de 2ème ou 3ème génération sont interprétés par des acteurs italo-américains.Harvey Keitel est Charlie, celui qui a le plus de chance de devenir un «affranchi », non seulement parce qu’il a un oncle bien introduit dans la mafia, mais aussi parce qu’il est le plus décidé à suivre ses codes, même si son âme est en pleine recherche spirituelle.
Robert De Niro est formidable en Johnny Boy, un peu simplet, du genre à rouler les mécaniques et séduire les filles, mais jouant les grandes gueules lorsqu’on lui réclame l’argent qu’il doit.
Richard Romanus est Michael, l’aspirant-gangster qui s’y croit déjà et qui est prêt à tuer, qui n’a pas de scrupule et exige déjà le respect des autres, même si ça fait rigoler ses potes. Il est très crédible dans son rôle.
Et finalement, le 4ème de ce quatuor, Tony le patron de bar, joué par David Proval.

Cesare Danova est l’oncle Giovanni, celui est prêt à donner sa chance à Charlie, à condition qu’il fasse ce qu’il dit.
Et Amy Robinson est la petite amie de Charlie ; elle souffre d’épilepsie et il est aussi conseillé par le tonton que Charlie la laisse tomber car elle n’est pas « conforme » à ce que le milieu attend de l’épouse d’un affranchi.

Ce ne sont évidemment pas les seuls acteurs du film, mais ce sont les plus importants dans l’histoire.
Est aussi importante dans les souvenirs du réalisateur est la fête de San Gennaro, l’une des fêtes dédiées aux saints italiens ramenés de Sicile par les immigrants et dont la célébration était encore très importante.

Ce qui fut novateur en fait avec « Mean Streets », c’est que Scorsese y parle ouvertement de la mafia qui avait la main sur tout le quartier, où il était de bon ton de « rendre service »  si l’on vous en avait fait un, même si ce service à rendre signifiait effrayer et harceler (au mieux) ou tuer (au pire).
Scorsese dit aussi avoir pu y échapper, mais de justesse car il évitait d’accepter des services justement. Il y montre également à quel point les gangsters sont racistes.
« Mean Streets » c’est donc l’histoire d’un ressenti, ce sont les souvenirs d’un jeune gars qui aimait sortir en boîte avec ses potes et « lever les filles », puis se vanter si on était arrivé à ses fins avec la donzelle. Qui n’était pas épousable puisque fille facile !

J’ai aussi compris, en discutant avec mon DJ de fils et ma petite belle-fille (soirée ciné-pizza en famille), que le film est devenu un  classique parce que son originalité réside effectivement dans la description simple mais efficace de la vie des gangsters dans Little Italy, ce qui n’avait pas encore été fait jusqu’alors, même s’il y avait eu « The Godfather I » l’année précédente.

Le film de Martin Scorsese va plus loin dans la manière de montrer comment les aspirants-affranchis doivent se comporter pour atteindre leur but.
« Mean Streets » s’inscrit dans le courant « néo-noir » ; le film de gangsters des années 30-40 avait cédé la place au film noir – dont la période classique,  les années de gloire,  se termineront lorsque le Technicolor et les grandes fresques (peplum, western, films historiques) arrivèrent sur les écrans.
A partir de la fin des années 1960, lorsque le code Hays se termine enfin, les réalisateurs ont carte blanche pour montrer le crime dans ce qu’il est.
C’est  une époque où l’Amérique ose dire que « crime is business » et qu’un « contrat » est un contrat. On appella cela « les gangsters en col blanc », le crime est une entreprise et les gangsters ne sont rien d’autres que des employés exécutant (c’est le cas de le dire) un travail qui leur a été confié par un patron.

Ce film est le premier d'une série que Martin Scorsese consacrera au crime organisé aux Etats-Unis.

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Commentaires
N
pour moi, cela dépend quel film - je voudrais découvrir "taxi driver", qui a beaucoup plu aux enfants et que j'ai envie de voir depuis longtemps, mais "raging bull" n'était certainement pas mon préféré non plus, avec toutes ces scènes de boxe - déjà je ne raffole pas du sport, mais alors la boxe ça c'est le pompon
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D
Malgré son talent, j'avoue que Scorsese n'est pas trop le cinéma que j'aime !
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N
bienvenue au club ! david n'arrêtait pas de jouer avec son smartphone, lauren dormait à moitié, et moi je me disais = mais qu'est ce que c'est que ce truc long et ennuyeux ... :)
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M
Que je me suis ennuyée pendant ce film ;-)
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N
je l'ai réellement trouvé trop long - avis partagé par fils aîné et petite belle-fille :)<br /> <br /> il m'a plus intéressée après avoir entendu scorsese en parler
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