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mon bonheur est dans la ville
16 février 2012

JANE EYRE, de Robert Stevenson

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Jane_Eyre affiche

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Version de 1944

Scénario d’Aldous Huxley, John Houseman, Robert Stevenson & Henry Koster, d’après l’œuvre de Charlotte Brontë 

La jeune Jane Eyre, orpheline, a été confiée à sa tante Mrs. Reed qui la traite comme une moins que rien, dans cette grande maison, même le personnel la traite méchamment, sauf Bessie la cuisinière.
Lorsqu’à la suite d’une dispute avec John Reed, son déplaisant cousin, Jane est envoyée à Lowood, elle se réjouit de cette situation, persuadée que là dans cette école elle apprendra plein de choses agréables et trouvera un foyer.
Hélas, la petite fille déchante rapidement, puisque Henry Brocklehurst, le clergyman  directeur de cette affreuse institution, la place immédiatement en punition. Une petite fille, Helen Burns passe outre l’interdiction de lui parler et les petites filles deviennent amies. Malheureusement Helen mourra de tuberculose.

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10 ans plus tard, Jane a réussi tous les examens qui peuvent faire d’elle un professeur à Lowood, mais elle préfère répondre à une annonce pour devenir la gouvernante/institutrice d’une petite fille. Elle arrive donc à Thornfield Hall, où elle est accueillie par Mrs. Fairfax, gouvernante de la maison. Celle-ci lui explique que leur maître est Edward Rochester, un homme au caractère difficile, qui apparaît généralement au moment où l’on s’y attend le moins, puis repart pour un temps incertain.
La rencontre Rochester/Jane se fait lors d’une promenade, où elle fait involontairement se cabrer le cheval. Après cela, peu à peu, il se met à lui parler correctement, à apprécier ses réponses directes. Un soir, elle lui sauve la vie, car le feu a été mis aux rideaux de sa chambre.

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Alors qu’il a de nombreux invités, parmi lesquels la très belle Blanche Ingram pour qui il est un bon parti, un homme se présente, un certain Mason. Qui sera agressé une nuit. Quel est donc ce terrible secret que cache Thornfield Hall, dans l’une des tours interdites ?

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Lorsque Jane l’apprendra, elle ne pourra que fuir – mais un soir, entendant l’appel au secours d'Edward, elle repart vers Thornfield.

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Voilà bien longtemps que j’avais envie de voir cette version-ci de « Jane Eyre », que j’ai raté les rares fois où elle passa à la télévision. Heureusement grâce aux séances « Films de jadis » de la cinémathèque, j’ai eu le grand plaisir d’enfin la découvrir, d’autant plus qu’elle est non seulement un grand classique du cinéma mais aussi la meilleure de toutes les versions même si elle a quelque peu condensé le roman de Charlotte Brontë. Le film ne dure qu’une heure 30, il fallait donc « gommer » certains passages.
J’ai ainsi beaucoup regretté qu’il n’ait pas été question, ici, de Miss Temple, la seule à traiter les élèves avec gentillesse.
Sont aussi absentes les sœurs de John Reed, les deux pestes de cousines, mais bon elles ne m’ont pas manqué.
Egalement effacées, ici, les généreuses sœurs Rivers qui accueillent Jane après sa fuite de Thonrfield Hall. Et leur frère St-John Rivers devient ici le docteur Rivers, chargé des soins aux orphelines.

Les marais du Yorkshire et leur atmosphère – particulièrement applaudis par le public  – furent en fait complètement reconstitué en studio ; ombres, brouillard ont été ajoutés pour bien accentué l’effet gothique de l’histoire – on reproche un peu, dans les  (nombreux) remakes de « Jane Eyre » que bien que mettant en scène les paysages anglais, on ne pensa pas plus à accentuer l’effet sombre et angoissant de la région autour de Thornfield.

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Pour beaucoup de critiques cinématographiques, cette version de 1944 – qui portait la « patte » d’Orson Welles dans la réalisation est la plus belle au point de vue de la photographie (de George Barnes) – probablement dû au noir et blanc qu’Orson Welles appréciait particulièrement car il était un grand admirateur du cinéma expressionniste allemand. La photographie de Barnes rend tout son aspect gothique (du livre) à Thornield Hall.

Bien qu’il s’en soit défendu, afin de ne pas gêner le metteur en scène Robert Stevenson, Orson Welles s’est relativement beaucoup mêlé de la mise en scène de ce « Jane Eyre ». On en veut pour preuve le fait qu’une grande partie des acteurs faisaient aussi partie du Mercury Theatre (personnellement, je ne sais pas si cela a influencé le film, mais ce qui est évident c'est la marque de Welles - style "Citizen Kane").

Question acteurs, il y a donc Orson Welles dans le rôle d’Edward Rochester ; il est absolument parfait … et très séduisant, dans le genre ombrageux, d’humeur changeante. Il est un Rochester « bigger than life » ! Les Anglo-saxons qualifient son personnage de « byronien », c’est-à-dire sulfureux, désabusé, rebelle et rejeté par la société.
Dans le rôle de Jane Eyre on trouve Joan Fontaine – qui malheureusement est un peu trop « effacée » à mes yeux, voire fade – mais c’est une opinion générale que j’ai à propos de cette actrice – on a l’impression qu’elle reproduit ici son rôle de « Rebecca » ; il lui manque une certaine passion, un feu intérieur que l’on trouve dans la Jane du roman.
(J'ai un peu regretté la coiffure qu'on lui a faite dans ce film = on dirait les macarons de la princesse Leia de Star Wars)
La version de Jane, petite fille, est interprétée par Peggy Ann Garner, qui au contraire à Joan Fontaine, est pleine de caractère, impétueuse, rebelle et révoltée contre l’injustice et la bigoterie. Son amie Helen est interprétée par Elizabeth Taylor

La détestable Mrs. Reed est magistralement jouée par Agnes Moorehead et Henry Daniell est l’horrible directeur de Lowood, un homme du clergé, avare et bigot qui profite des largesses des riches pour lui-même, alors que ce sont des fonds pour son école. Cet aspect de son caractère n’est pas aussi développé que dans le roman, où sa famille est parée de riches atours alors que les élèves de l’école ont des uniformes rugueux, disgracieux.

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Mrs. Fairfax est jouée par Edith Barrett et c’est la belle Hillary Brooke qui interprète Blanche Ingram. Quant à la petite Adele, c’est la jeune Margaret O’Brien, l’une des plus célèbres actrices-enfants qui la joue (elle ne passera pas facilement la barre de l’âge adulte, un moment toujours fort difficile).
La brave Bessie est jouée par Sara Allgood. John Sutton est le docteur Rivers.

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La musique a été composée par Bernard Hermann, qui formera un tandem réalisateur/compositeur d’Alfred Hitchcock.
Au départ, le réalisateur (avec un coup de pouce d’Orson Welles) avait espéré pouvoir engagé Igor Stravinsky – ce dernier composa la musique d’une scène de chasse, puis changea d’avis et utilisa cette musique dans une autre de ses compositions, laissant alors la place à Bernard Hermann. Celui-ci composa un opéra, basé sur « Wuthering Heights » d’Emily Brontë, et y inclus quelques phrases musicales de la musique qu’il composa pour « Jane Eyre ».

Depuis 1910, il y a eu à ce jour 28 adaptations de l’immortel roman de Charlotte Brontë – parmi lesquelles plusieurs pour la télévision, le cinéma bien sûr, mais aussi radiophonique. Sans oublier les 9 versions musicales (ballet, opéra, comédie musicale, symphonie).

 JaneEyre

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Commentaires
N
merci pour ces informations - je pense aussi d'après ce que je constate dans les magasins, que des lecteurs video tentent à disparaître
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T
Les cassettes s'abîment avec le temps, mais le plus gros problème sera bientôt de trouver le matériel pour les lire ...
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N
crois-tu que les cassettes s'abîment ? ce serait dommage<br /> <br /> je sais que cette version existe en dvd, mais je ne suis toujours pas parvenue à la trouver
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J
J'avais beaucoup aimé l'ambiance de ce film ... franchement, le noir et blanc et les techniques de l'époque créaient des atmosphères qu'on n'a toujours pas réussi à reproduire, il me semble ;) J'ai le film en vidéo cassette mais je ne sais pas comment elle a vieilli avec tous les déménagements et les stockages (peut-être qu'elle est illisible maintenant) !
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N
contente de te retrouver, toi aussi tu as été en hibernation ai-je vu sur ton blog :D<br /> <br /> <br /> <br /> contente de faire découvrir "wide sargasso sea" à d'autres éventuelles lectrices<br /> <br /> le titre français de ce livre est "la prisonnière des sargasses"
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