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mon bonheur est dans la ville
2 février 2012

A DAMSEL IN DISTRESS, de P.G. Wodehouse

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Lady Maud  Marsh, fille du comte de Marshmoreton n’est pas censée se marier avec n’importe qui, une fille de comte n’épouse pas en-dessous de son rang, ou alors avec une grosse fortune. Or, lady Maud est amoureuse depuis un an d’un jeune Gallois. Ayant appris cette ignominie, sa tante – la formidable Lady Carolyne Byng, qui régit tout sur le domaine de son comte de frère – a littéralement bouclé la jeune fille à Belpher Castle et n’a qu’une seule volonté = celle que Maud épouse Reginald Byng (Reggie pour les amis), son beau-fils.
Reggie, malgré toute l’affection qu’il porte à son amie d’enfance, n’a vraiment pas envie de l’épouser car il est amoureux de Miss Faraday, la très efficace secrétaire de lord Marshmoreton. Son dilemme est de savoir comment le faire comprendre à la belle Alice qui semble l’ignorer totalement ; il faut dire que Miss Faraday a la lourde tâche de mettre Lord Marshmoreton au travail le soir après le dîner, pour la rédaction de la très importante histoire des célèbres ancêtres de Marshmoreton. 

Et le comte dans tout ça, me direz-vous, il a peut-être un mot à dire ? pas vraiment, non.
Voyez-vous, le comte de Marshmoreton, depuis son veuvage, n’a plus qu’une seule envie, s’occuper de son jardin et plus particulièrement de ses rosiers.
Même les jeudis où Belpher Castle est ouvert au public, notre comte se balade en pantalon de velours, veste et casquette de jardinier en plus. Lady Carolyne en a une attaque à tous les coups.
Quant à la rédaction de la vie en plusieurs volumes de ses illustres ancêtres, il n’en a strictement rien à cirer, le comte, mais comment échapper à une secrétaire comme Miss Alice ? 

Ce n’est pas parce qu’on l’a bouclée que notre Lady Maud a abandonné l'idée  de revoir son amoureux. Elle s’échappe un jour à Londres, avec la complicité de son grand copain Reggie, où elle est hélas repérée par son insupportable frère, le pompeux Percy, lord Belpher, héritier de Marshmoreton, qui sera bientôt majeur. Percy est le chouchou de tante Carolyne, on s’en doute un peu, puisqu’il la soutient totalement dans son entreprise d’obliger Maud à épouser quelqu’un de son rang. 

Heureusement, sur le chemin de notre demoiselle en détresse (Maud), va se dresser un formidable chevalier servant = George Bevan.
Bevan est un compositeur de comédies musicales à grand succès, Américain, en tournée à Londres ; il venait tout justement de dire à Billie Dor, une bonne copine de la tournée, qu’il en avait un peu assez de ces tournées où l’on ne rencontre rien ni personne qui vous change un peu la vie !  Après avoir sauvé Maud des griffes de son détestable frère, celle-ci s’en est allée rapidement vers le Hampshire, mais un chevalier servant n’a que faire des obstacles à surmonter pour retrouver et sauver sa belle.

Alors là, il va être servi ! Ayant découvert qui elle était et où elle résidait, il loue un cottage à côté de Belpher Castle. Pris entre les tourments amoureux de Maud, les quiproquos suscités par un petit mot qu’il lui a transmis, entre Reggie qui ne sait comment avouer son amour à Alice, sans oublier le comte sans cesse rabroué par sa soeur, George Bevan – qui s’embêtait sérieusement à Londres – va comprendre que ces histoires d’amour ne sont pas de tout repos.
C’est pourtant notre adorable comte de Marshmoreton qui aura le mot de la fin, et croyez-moi pour une surprise, ce sera une surprise.

Est-il nécessaire de spécifier que j’ai adoré cette histoire qui n’est pas sans rappeler une bonne pièce de vaudeville avec malentendus, amours contrariées, personnages désagréables mais inévitables et tous les autres qui vous mettent leurs problèmes sur le dos.
Je n’ai pas arrêté de glousser en le lisant, au point que dans mon snack favori on m’a demandé ce que je lisais.

La manière dont P.G. Wodehouse caricature les nobles et leurs prétentions, leurs conventions, est réellement savoureuse – mais cela, on le savait déjà depuis les « Jeeves ».
Le personnage de Lady Carolyne Byng ressemble d’ailleurs comme une sœur aux tantes Agatha et Dahlia, de ce cher Bertie Wooster qui devrait aussi se marier selon leur bon vouloir à elles. 

P.G. Wodehouse disait de ses romans qu’ils étaient une « écriture légère » - omettant là volontairement la satire qu’il faisait de la société. Certains critiques, au début, ricanaient à propos de ses romans ; cela eut pour effet que l’écrivain les mit en scène dans certaines histoires de manière fort humoristique.

Ce romancier avait une très haute estime des humoristes et, par ailleurs tenait en haute estime le polar traditionnel britannique, notamment Agatha Christie (on s’étonnera après cela que j’adore Wodehouse). Il les appréciait pour leurs mises en scène et personnages "hautement amusants" (je me demande ce qu'il penserait des polars du nord ?).
Edgar Wallace faisait partie de ces écrivains préférés, Wodehouse lui dédia l’un de ses romans, tout comme Agatha Christie – flattée d’avoir été mentionnée comme une des préférées de Wodehouse – lui dédia « Hallowe’en Party ».

"A Damsel in distress"   ne semble pas avoir été traduit en français, je n’en ai trouvé aucune trace – pourtant la plupart des œuvres de cet écrivain prolifique et extrêmement humoristique sont disponibles en français, je m’étonne donc que ce titre n’y figure pas. (Le seule "demoiselle en détresse" que j'aie trouvée est un roman de Barbara Cartland !!!!)
Cependant  on trouve « Une demoiselle en détresse » en titre  français du film adapté du roman (film musical de 1937, avec Fred Astaire dans le rôle du compositeur américain tombant amoureux de la charmante jeune lady – une autre version datant de 1919 du temps du cinéma muet en a également été réalisée).

 affiche de la 1ère version du film (1919)
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WHAT HO !

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Commentaires
N
il m'a vraiment bien divertie, j'ai adoré :)
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J
De cet auteur, je ne connaissais que sa série avec Jeeves mais il y a quelque temps, j'ai trouvé un titre avec Psmith, une autre de ses séries (mais une courte avec peu de titres). Autant dire que je note aussi celui-ci !
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N
je m'en doutais, il est impossible d'y résister :D
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A
Je l'ajoute sur ma LAL! La comparaison avec le chocolat et le champagne m'a décidée! :-D
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N
les portraits de wodehouse sont vraiment savoureux, aussi bien le personnel que les autres personnages, son ironie, son humour sont impayables
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