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mon bonheur est dans la ville
4 janvier 2012

BULLETS OVER BROADWAY, de Woody Allen

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Scénario de Woody Allen & Douglas McGrath

Titre français = Coups de feu sur Broadway

New York à l’époque du jazz, du Cotton Club, des gangs qui s’entretuent et de la prohibition.

David Shayne est un écrivain, un "intellectuel véritable" à la recherche d’une certaine reconnaissance artistique – malheureusement ses deux pièces précédentes, très cérébrales, firent un tel « four » que son manager ne lui trouve plus de commanditaire.
Pendant que l’intello se lamente sur son sort de mal aimé, la jeune danseuse de speakeasy Olive Neal râle auprès de son amant, le chef de gang Mr. V. = elle en a marre de se produire dans des bouibouis, de partager sa loge avec les girls, elle a l’étoffe d’une vraie comédienne, elle veut, non elle EXIGE que son amant lui trouve un théâtre et une pièce.
Pour Julian Marx, le producteur, c’est une aubaine d’avoir rencontré Valenti dans un club ; puisque Mr. V accepte de financer sa pièce, c’est évidemment logique qu’Olive ait le rôle principal.

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David Shayne, qui espérait choisir tous les comédiens, c’est la douche froide, et même glacée dès la première lecture du texte = Olive est non seulement idiote, même si ravissante, mais de plus elle a une voix abominablement nasillarde et elle est incapable de retenir le texte, que d’ailleurs elle ne comprend pas. Les caprices commencent et David est convaincu d’avoir vendu son âme au diable – Ellen, sa gentille compagne, tente en vain de le consoler.
Ce qui va néanmoins quelque peu consoler notre écrivain, c’est la présence dans la pièce de deux de ses comédiens préférés =  Helen Sinclair, bien qu’elle soit désormais plus connue pour son alcoolisme et ses amants que pour ses rôles et Warner Purcell, un comédien atteint de boulimie lorsqu’il ne se sent pas à l’aise, plus la sympathique Eden Brent, toujours accompagnée de son chihuahua. 

Mr. V a exigé que son Olive soit accompagnée du garde du corps Cheech, afin de surveiller que tout se passe bien, que l’on soit « gentil » à son égard.

Les répétitions commencent donc, pas vraiment dans la joie et la bonne humeur et d’ailleurs l’appétit grandissant de Purcell le démontre. De son côté, David Shayne, ébloui par sa comédienne de prédilection tombe totalement amoureux d’elle, négligeant ainsi Ellen, qui en guise de consolation se tourne vers le pompeux Sheldon Flender, le chef du « mouvement artistique anti-bourgeois ». Et comme on dit jamais deux sans trois, dans les coulisses Warner Purcell s’intéresse de très près à Olive, malgré le danger que cela représente = elle est et reste la propriété de Mr. V. !

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Cheech, à force de « subir » la pièce, car c’est bien le terme qui convient, commence à mettre son grain de sel dans les répétitions – le dramaturge est outré, mais il s’avère que les remarques du garde du corps soient pertinentes et que le reste de la troupe apprécie les changements qu’il suggère … décide serait plus approprié, car peu à peu il impose ses idées à David Shayne. 

Enorme coup de cœur pour moi que cette redécouverte de ce film de Woody Allen, vu à sa sortie et hélas totalement oublié depuis (comment ai-je pu oublier ça, je n’en reviens pas !).
C’est d’une drôlerie totale du début à la fin et chaque comédien est à la hauteur de son rôle. Je ne suis nullement étonnée que les oscars et les récompenses leur soient tombés dessus, de même qu’à Allen.
Le rire est sans arrêt présent, la satire du monde des gangsters, du théâtre populaire et des intellos newyorkais pour qui s’amuser est « bourgeois », tout comme le sont  l’amour et le mariage, pour qui tout travail artistique se doit d’être détruit avant d’intéresser quelqu’un d’autre que l’artiste même.

Avec comme question existentielle tout au long du film = « Qui aime-t-on finalement le plus, à qui s’intéresse-t-on vraiment  = l’Artiste ou l’Homme ? »

Comme je l’ai dit, la distribution est formidable = John Cusack est Shayne, l’écrivain qui se prend au sérieux, qui se perd dans d’interminables discours nombrilistes avec ses amis intellos, dont Flender joué par un Rob Reiner en super forme.
Chapeau bas à Dianne Wiest pour son interprétation d’Helen Sinclair, qui tient l’alcool comme moi l’eau ! elle prend des airs de star à merveille, tout en éblouissant Shayne/Cusack par ses discours prétentieux et creux (Woody s’est surpassé dans sa satire de ce type d’actrice).

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L’autre vedette, Olive Neal, est interprétée par Jennifer Tilly, et c’est aussi du grand jeu d’actrice – elle force sur son accent nasillard, jouant  les idiotes à la perfection. Tracey Ullman est Eden, la troisième comédienne de cette pièce parodiant aussi les problèmes de couples et séances chez les psys.

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Cheech est magistralement joué par  Chazz Palminteri, convaincu d’avoir la fibre d’un écrivain populaire, s’adressant aux gens et pas uniquement à leur cerveau.
Jim Broadbent est le comédien britannique, arrivé de son Angleterre pour les scènes newyorkaises – j’adore cet acteur et il est craquant dans le rôle de ce comédien que l’insécurité rend boulimique, et pour de l’insécurité il en a, notamment face à Cheech qui a bien compris qu’Olive et lui « répètent » en privé.

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Citons encore Jack Warner et Joe Viterelli, respectivement le producteur Marx et Nino Valenti, un gangster qui ne plaisante pas avec la loi du milieu.
Mary-Louise Parker interprète le rôle d’Ellen, une jeune fille de Pittsburgh qui rêvait de mariage et d’enfants, et qui est tombée dans le milieu intello-marxiste de Greenwich Village.

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Je cite encore Annie Joe Edwards en Venus, la femme de chambre d’Olive/Tilly, avec son bon sens et son humour pince-sans-rire, remettant sa patronne à sa place, un rôle trop court à mes yeux.
La scène  -  où Olive fait des caprices devant son amant Mr.V. se veut (presque) sérieuse, pendant qu’à l’arrière-plan (une technique courante chez Allen), la bonne passe et repasse en commentant les paroles d’Olive  -  vaut le déplacement.

« Bullets over Broadway » est à voir et à revoir, comme tous les films de Woody Allen d’ailleurs – une seule vision ne suffit pas toujours à saisir toutes les ficelles, toutes les drôleries des dialogues et situations.

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Commentaires
N
merci de votre visite - de manhattan à broadway il n'y a qu'un pas<br /> <br /> pas éton :)nant qu'allen l'ait franchi
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A
Merci! J'irai y faire un tour. :-D
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E
Woody Allen quitte Manhattan pour Broadway.Quel voyage!Et toujours aussi formidable.
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N
il est très chouette aussi celui-ci
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M
Encore un Woody Allen dont je n'avais jamais entendu parler :-o
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