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mon bonheur est dans la ville
16 décembre 2011

WHATEVER MAKES YOU HAPPY, de William Sutcliffe

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Titre français  = Une semaine avec ma mère 

Carol & Matt, Gillian & Daniel, Helen & Paul – trois couples, mais pas comme on le pense tout d’abord = ce sont 3 couples de mère et fils unique, une combinaison parfois explosive.

Elles habitent en province, se sont connues lorsque leurs enfants étaient tout petits, très copains, toujours fourrés les uns chez les autres, copines à travers tout, même les divorces et remariages.
Puis un jour, leurs fifils chéris ont décidé de vivre leur vie, à leur façon, sans plus consulter leur chère môman.

Dur quand on a rien d’autre à faire que s’occuper des affaires des autres, en province les distractions sont limitées !
Elles avaient d’abord fondé un club de lecture, mais au gré des déménagements se sont retrouvées toutes les trois, le club de lecture avait tourné au « club de papotage », avec une « horrible » constatation = elles étaient pratiquement les seules dans leur cercle de relations à ne pas avoir de petits-enfants.
Un jour de fête des mères, et de cafard, Carol s’énerve et explique à ses copines qu’il est temps qu’à elles trois, elles mettent un terme à cette situation = leurs fils ont presque 35 ans, ils DOIVENT fonder une famille, c’est leur DEVOIR de faire d’elles des heureuses grands-mères ! 

Elles débarquent donc chacune chez leur fiston respectif, totalement interloqué de voir arriver sa mère sur le pas de sa porte et lui annoncer tout de go = « je compte rester une petite semaine ». Evidemment, elles comptent sur la culpabilisation si leur rejeton les remballe, ce qu’effectivement ils n’osent pas faire.
Commence alors un petit jeu de chat et souris entre mère et fils, les unes manipulant les autres afin d’arriver à leurs fins = être enfin grand-mère ! voir leur fils changer leur mode de vie, pour enfin devenir de vrais adultes !Avec, entre ces relations ô combien compliquées, une complication supplémentaire  = la présence des petites amies dans la vie de leur fils.

Cela commence avec un gros éclat de rire (de ma part) et une réaction d’agacement réel au fur et à mesure de ma lecture = cette histoire de  trois portraits des relations mère/fils unique me laisse un sentiment mitigé tant ces mères sont outrancièrement mêle-tout.
Cette peinture acide de l’intrusion de ces trois femmes qui s’ennuient dans les vies de leurs fils est réellement surprenante, et je ne suis toujours pas certaine que tout le roman soit à prendre au 2ème degré.
Je l’espère, sinon ces mères manipulatrices méritent une bonne paire de claques. 

Comment peut-on oser mettre des conditions à l’amour que l’on porte à ses enfants = d’abord ils n’ont pas choisi de venir au monde, en conséquence ils ne nous sont redevables en rien et certainement pas de nous transformer en grand-mère sous prétexte que c’est dans « la logique de la vie ».
Il est vrai que les trois « bobonnes » de cette histoire vivent en province et s’ennuient ferme !

Leur club de lecture s’est transformé en séance de papotage insipide et leur seul but désormais est de pouponner la nouvelle génération. C’est le DEVOIR de leurs enfants de leur donner des petits-enfants (non mais j’hallucine de lire ça).
Du coup, elles s’immiscent sans aucune considération dans la vie de leurs fils, qui sont grands mais ne se sentent pas prêts de fonder une famille ; elles vont les manipuler autant que possible – heureusement qu’il y en aura un qui résistera !

Peut-être n’ai-je pas saisi tout l’humour de la situation, peut-être que le roman est à prendre au 2ème degré, mais franchement moi je l’ai pris au mot. (je sens qu’on va me trouver susceptible)
C’est dommage parce que réellement cela commençait très bien, j’ai réellement éclaté de rire lorsque chaque mère débarque sur le pas de la porte de son fils respectif, en lui annonçant ingénument qu’elle va rester une semaine !
J’imaginais la tête de mes fils si je leur réservais un tel programme.

Il y a des moments tendres, émouvants, cela décrit fort bien les relations humaines difficiles en général (couple, parents/enfants). C’est certain qu’il est important d’essayer de ne pas laisser un fossé se creuser entre nous et nos enfants.
Mais celles-ci m’ont horripilée avec leurs manipulations, leurs airs de sainte-nitouche, faussement aimables, toujours critiques face à leur ingrat rejeton. 

L’écriture est typiquement britannique, humour caustique et réflexions acerbes, qui font évidemment sourire; une écriture fluide fait que le roman se laisse lire rapidement. Une histoire bourrée de clichés qui amusent un peu.

J’en reviens toujours à la même chose = laissons donc nos enfants, adultes, libres de gérer leur vie comme bon leur semble.
Même s’ils vivent une vie d’ado prolongé qui nous surprend un peu, ils ont le droit de mener leur vie comme ils l’entendent, un point c’est tout.
En amour, comme en amitié, on ne pose pas de conditions.

Un autre portrait psychologique des mères, réellement très drôle celui-là, a été brossé par Gianni Monduzzi dans son "Manuale per difendersi dalla mamma" (titre français = Les Mères trop affectueuses).

L’auteur de "Whatever makes you happy", William Sutcliffe, est l’époux de la romancière Maggie O’Farrell, très appréciée dans la blogosphère des lectrices. Je dois encore la découvrir.

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Commentaires
N
c'est vrai que la chic lit est plutôt centrée sur les "plus jeunes"<br /> mais c'est très british, à ce point de vue là, pas de souci :)
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J
Je l'avais déjà noté je ne sais plus sur quel blog parce que cela m'avait l'air d'être une lecture facile et amusante, avec un côté typiquement british ... tu sembles confirmer malgré un léger agacement à cette lecture ;) Et de mon côté, je ne verrais pas trop ce titre comme de la chick-lit parce qu'en général, c'est centré sur une héroïne plus jeune alors que là, c'est plus une histoire de relations familiales (et de la chick-lit peut être écrite par un homme, même si c'est rare ! mdr !)
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N
j'aime bien ton expression "c'est pas parce qu'on rit que c'est drôle"<br /> cela résume ce livre à la perfection :)<br /> j'attends de lire ton billet à ce sujet, ton avis m'intéresse, peut-être que je suis trop susceptible sur le sujet des mères :?
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M
Niki, je suis contente d'avoir ton avis sur ce livre (les mère..) Nous l'avons à la bibliothèque. Je croyais aussi que c'était une sorte de caricature de mère envahissante. Mais ça semble tourner peut-être près de la réalité pour certaine??? et qui nous fait dire: C'est pas parce qu'on rit que c'est drôle? Et j'imagine, si c'est l'humour britanique.. Mais il me tente. Après avoir lu ton avis, je serai mieux éclairé en commençant le livre et je viendrai t'en reparler! <br /> <br /> Si tu reçois un courriel de ce.L..... C'est mois Milly, j'avais oublié de signé mon nom!
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N
je me demande si sutcliffe n'a pas voulu écrire une parodie de chick litt, tant c'est caricatural<br /> :roll:
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