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mon bonheur est dans la ville
13 décembre 2011

L'ART DANS LE METRO BRUXELLOIS

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Une exposition permanente (pas toujours remarquée par les navetteurs pressés par les horaires)

Visite de quelques stations du métro bruxellois, décorées d’œuvres de nombreux artistes – en compagnie de l’artiste/historienne d’art Sarah Cordier (grâce à qui j’ai déjà fait de  belles découvertes artistiques – Magritte, Miró, Constantin Meunier).

Le Parcours BD n’est pas la seule raison de se promener dans Bruxelles ; une autre exposition permanente existe également dans ma ville, quoique celle-ci soit plutôt sous terre qu’à ciel ouvert.
Je vous propose donc de m’accompagner en photos à travers cette galerie d’art hors du commun (les commentaires de cette petite chronique sont une adaptation des  explications de Sarah Cordier, et restent sa propriété).
Les photos de cet Art dans le Metro Bruxellois ont rejoint  l’album Histoires Belges N°2 – il m’a semblé intéressant de grouper ces  parcours artistiques (et d'approvisionner l'album au gré de mes découvertes et de ma fantaisie).

En guise d’introduction = le métro bruxellois fut l’un des plus récents dans l’histoire des métropolitains =
Londres 1863 , New York 1868, Vienne 1898, Paris 1900, Berlin 1902 etc – Bruxelles se situant pratiquement un siècle après Londres.
Le métro bruxellois date effectivement de 1976 (on entend par là le « vrai » métro, car en 1969 le roi Baudouin avait inauguré la première ligne de « pré-métro », c'est-à-dire les trams souterrains, dont les lignes seront peu à peu adaptées à de vraies rames de métro). 

Pourquoi de l’art dans le métro = au début, l’art dans le métro prit la forme de simple décoration, cette insertion d’une œuvre d’art participant à le rendre plus accueillant. Cependant, la situation est aussi une excellente façon de présenter des œuvres (contemporaines) d’artistes belges au grand public que l’art n’attire pas nécessairement au premier abord.
Il s’agissait également d’aider des artistes en leur passant des commandes officielles et importantes. Un autre but de la part des pouvoirs organisateurs étaient de faire se renouer art & architecture. 

Aujourd’hui, à travers tout le réseau, ce sont plus de 100 œuvres qui décorent les stations de métro, transformant celui-ci en musée public d’art moderne de notre capitale. Alors que la section moderne des musées d’art et d’histoire fut inaugurée en 1984 (et qui hélas disparaîtra bientôt – voir ici), cela faisait alors déjà 10 ans que le métro exposait des œuvres d’artistes belges.
Cependant, l’historien d’art Emile Langui qui fut l’un des animateurs incessants du développement de l’art dans le métro disait = « Il n’entrait nullement dans nos intentions de transformer le métropolitain en musée, mais nous espérons néanmoins réunir peu à peu une collection donnant une image de l’art monumental dans notre pays ; ainsi le métro pourrait devenir avec le temps un musée souterrain à léguer aux générations futures. »

Le parcours commence  =

Station Albert – Fragments de mémoire, de Jephan DE VILLIERS – Enfant, l’artiste recueillait brindilles et feuilles mortes afin de créer des villages de terre et d’écorces ; en découvrant la forêt de Soignes, Jephan De Villiers ramasse et transforme le monde secret des végétaux trouvés sur terre. Racines, écorces, bogues deviennent peuples, forêts en marche, anges chevauchant des ours. Un monde de bois mort qui s’avance en défilés silencieux, tribus d’un territoire imaginaire, un monde imaginaire qui prendra la forme de SA mythologie personnelle qu’il a nommée ARBONIE.

L’œuvre exposée est une grande figure ailée en bronze sur fond d’écriture sur toile. Sous l’homme-oiseau, les « fragments de mémoire », des formes ovoïdes, ficelées, contenant toutes un objet secret ; la figure aux ailes déployées protège ces 210 fragments de mémoire.

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Au niveau des quais se trouve dans une cage en verre un grand « Chariot à Mémoire », au croisement des voies, visible de partout, comme laissé là par « une civilisation en marche dans un lieu souterrain, découvert lors du creusement du métro ».

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Station Porte de Hal – Hallepoort, de Raoul DE KEYSER
Plusieurs peintures à l’huile sur panneaux verticaux (12), formant une combinaison de couleurs et lignes horizontales, surplombant les quais. Le premier panneau se trouve sur un mur en carreaux blancs, qui comme les autres, se compose de bandes verticale de même largeur dans des variantes de bleu, traversées de deux bandes horizontales.
Les autres panneaux, au-dessus des quais, sont en couleurs vives, rappelant les couleurs utilisées dans les diverses stations de métro (rouge, vert, bleu, jaune), tous traversés de lignes horizontales blanches, paraissant figurer des rails.

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Station Porte de Hal – Le Passage Inconnu, de François SCHUITEN
Maquettes d’immeubles, moulages de trams, authentiques éléments de trams anciens récupérés par l’artiste sur un terrain vague !!!
Trois œuvres = couloir d’accès principal et de chaque côté des quais, totalement dans le ton du monde qu’il a créé dans ses « Cités Obscures » (comme le célèbre tram 81) et « Terres creuses ». Le rappel du tram 81 est fait pour renforcer les liens entre ses albums et la ville de Bruxelles (on le trouve surtout dans « Brüsel »).

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Station Lemonnier – Les Mains de l’Espoir, d’Hamsi BOUBEKER
Né en pleine guerre d’Algérie, l’artiste arriva à Bruxelles en 1980 et opta pour la naturalisation en 1990. 

L’origine des « Mains de l’Espoir » est bien évidemment « la Main de Fatma », importante dans toute l’Afrique du Maghreb, silhouette simplifiée de main humaine, ouverte, à plat, ornée de motifs abstraits. On en trouvait déjà dans les peintures rupestres du Tassili, ainsi que sur des stèles vieilles de plusieurs millénaires. Ce symbole joue toujours, actuellement, un rôle protecteur contre le malheur et le mauvais sort ; à ce titre il orne les lieux sacrés, maisons, boutiques ou pendentifs. Une autre coutume lui est associée = en guise de vœu, certains enduisent une main de henné et l’appliquent sur le mur d’un sanctuaire afin de s’assurer les faveurs du destin.
HAMSI a voulu en faire le symbole de la tolérance, du respect de l’autre et de la non-violence.
La main ouverte est un symbole universel d’accueil, d’amitié, de solidarité (ne dit-on pas « se donner la main » ?)
Pour mener ce message à bien, l’artiste a créé une association qui vit le jour à Bruxelles en 1995 (l’ « Afous » signifiant « main » en berbère). L’association a dépassé les frontières belges et s’y sont intéressés  des personnalités du monde politique et artistique, qui acceptèrent de laisser se reproduire leur main (Abbé Pierre, Yasser Arafat, Jean-Michel Folon, Jean-Paul Belmondo, Barbara Hendrickx, et beaucoup d’autres).

Depuis de nombreuses années, la région de Bruxelles accueille un nombre croissant d’allochtones, et notamment d’origine maghrébine. La station Lemonnier est située dans un quartier bruxellois à forte population multiculturelle, c’est tout naturellement que les responsables de l’art dans le métro s’adressèrent à HAMSI, chantre de la fraternité humaine.
Les silhouettes de mains dans le métro appartiennent à des amis de l’artiste ; chacune a donc une identité propre, décorée de motifs inspirés par les motifs kabyles traditionnels ; ces motifs sont représentés sous une forme géométrique et stylisée (objets familiers, végétaux, animaux. Dans la décoration intérieure des maisons chaque motif est associé à une croyance, un dicton ou un rite renvoyant à l’entente, la paix, le bonheur familial. 

Au départ (1999) l’œuvre fut réalisée sur des panneaux en bois qui hélas s’abîmèrent (humidité, courants d’air, poussière) ; elle sera restaurée 10 ans après sa création sur des supports différents = sérigraphies sur tôle émaillée ; mains à l’encre de chine sur papier, motifs classiques et motifs imaginaires de l’artiste.

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Station Anneessens –  Casting, de Vincen BEECKMAN
Photographe, Beeckman a expérimenté diverses possibilités de la photographie documentaire en interaction avec d’autres œuvres et environnement existant. Il travaille, entre autres, pour l’association Recyclart et est un membre fondateur de « BlowUp », collectif de photographes.

Sur les 11 colonnes du quai central de la station trônent des photos de personnes habitant tout près ; des natures mortes et photos d’ambiance du quartier complètent l’ensemble.
Afin de réaliser son projet, Vincen BEECKMAN a régulièrement fait appel à l’aide de petites affiches aux riverains et aux passants afin de les impliquer dans la station, certains sont représentés dans l’œuvre d’art ; les habitués du quartier peuvent y découvrir certains de leurs amis, voisins ainsi que des endroits connus comme écoles où ils ont passé leur jeunesse. Tout cela a créé une véritable dynamique dans le quartier.

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Station Bourse – Moving Ceiling, de Pol BURY
Pol Bury participa au mouvement surréaliste belge ainsi qu’au mouvement Cobra ; il a été fort marqué par Calder et ses mobiles, aussi le mouvement devint-il le principal but de BURY dans la recherche artistique avec la forme et l’espace ; par cette approche personnelle, Pol BURY se rapproche du mouvement cinétique (du grec « kinesis » = mouvement ou moteur – cet art est né en 1955 avec l’expo « le Mouvement » à Paris – une sculpture cinétique possède toujours des parties mobiles, animées soit par un moteur, soit par l’air, soit manuellement).

L’œuvre au métro Bourse se compose de 75 cylindres coudés, qui à l’origine étaient articulés et mobiles = le vent créé par les courants d’air naturel, ainsi que par des ventilateurs amène le mouvement dans une partie des cylindres. A l’origine également s’y trouvaient des projecteurs, créant par le mouvement des ombres sur le plafond, figurant des formes nuageuses. Malheureusement, très rapidement après l’installation,  les mécanismes n’ont pu fonctionner normalement et à présent, ce magnifique mobile est immobile (et pour qui, comme moi, a déjà eu le plaisir de voir les sculptures mobiles de Pol BURY, ceci est réellement triste, mais il paraît que réparer coûterait beaucoup trop cher - hé oui, des sous pour des armes pas pour l'art ! - commentaire personnel).

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Station Bourse – Nos Vieux Trams Bruxellois, de Paul DELVAUX
On a souvent rattaché cet artiste au mouvement surréaliste, mais DELVAUX lui-même ne s’est jamais senti rattaché à aucun mouvement artistique quel qu’il soit. L'artiste considérait d'ailleurs  que les classifications sont dues à un besoin impératif des historiens et des critiques à classer les artistes dans des catégories cloisonnées, ce qui selon lui est le contraire de l’art.
Il n’a toutefois pas renié avoir été influencé par le mouvement surréaliste qui lui a permis de dépasser les carcans classiques, de plus il était un ami du peintre René Magritte.
L’œuvre de Paul DELVAUX est à placer dans le monde du rêve et de la poésie, ses tableaux re-créant une partie de ses souvenirs d’enfance. 

« Nos vieux trams bruxellois » faisant partie des œuvres aux thèmes de tramways et trains, n’échappe pas à cette règle des souvenirs d’enfance, mais aussi au calme, à la quiétude, invitant celui qui la regarde à la rêverie.

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Station Botanique – Les Voyageurs, de Pierre CAILLE
Cet artiste est considéré comme ayant révolutionné la sculpture belge du 20ème siècle – il a beaucoup travaillé le bois, le papier, le dessin, la gravure mais a complètement renouvelé la pratique de la céramique. Il aime le ludique, le rêve, l’humour, la détente, qu’il tente de traduire dans son travail. Il a travaillé pour le théâtre où il se consacra à la création de décors et costumes.

Son œuvre  dans la station Botanique représente  des amusantes  « statues » en bois polychrome et miroir, représentant de manière caricaturale les usagers du métro dans leur côté « foule » ; ce sont des formes simples sur fond de miroir dont la fonction est de montrer « l’envers du décor » et qui duplique les personnages à l’infini.

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Station Botanique – L’Odyssée, de Martin GUYAUX
Sculpteur actuel dont l’œuvre est un mélange d’abstraction et de figuratif (non réaliste). Ses matériaux préférés sont le bronze, l’acier, la pierre, le marbre noir. Cet artiste a remporté plusieurs prix et participé à des expositions internationales.

L’œuvre de la station Botanique est en bronze et la station a été choisie par l’artiste même.
Le disque a un diamètre de 3,14 m et les portes font chacune 5,20 m/2,40.
La signification de ce travail est « le récit d’un voyage rempli d’aventures », au lieu d’un socle de sculpture, l’artiste a préféré la base ronde en marbre noir.

Le disque représente  le point de départ d’un voyage dont on ne sait où il se terminera dès qu’il aura franchi les portes du rêve.
Hélas, pour des raisons de sécurité, désormais des guichets ont été installés dans le métro et apparemment, les services de sécurité n’ont pas compris que le disque et les portes sont intimement liés, faisant partie d’une seule et même œuvre.
(En conséquence, ils sont désormais séparés les uns des autres par les guichets, ce qui est réellement aberrant  - je suis la responsable de ce commentaire).

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Station Botanique – The Last Migration, de Jean-Pierre GHYSELS
Formation de sculpteur à l’école des métiers d’art de Maredsous, mais aussi auprès de Zadkine. Il travaille essentiellement sur des sujets tirés de la nature. 

Sur chaque quai se trouve un oiseau – même si l’œuvre se veut abstraite, la référence à l’oiseau est évidente. Elle construit un dialogue entre métro et sujet naturel ; l’oiseau symbole de liberté s’oppose au monde technique. L’artiste a voulu ici montrer le refoulement que notre société moderne a opéré avec la nature, d’où l’éclatement des personnalités.

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Station Botanique – Hommage à Fernando Pessoa, de Julio POMAR
Œuvre un peu à part dans la catalogue des œuvres du métro bruxellois.
Julio POMAR s’est surtout intéressé  la technique du fusain et du travail au calque. Ses travaux dénoncent des sujets comme la tauromachie ou le régime de Salazar, mais s’est aussi orienté vers la philosophie du regard ; notre regard est trop codé, trop chargé de choses inutiles.

Cet hommage au poète portugais Fernando Pessoa le représente se faisant cirer les souliers, et ce dans diverses postures. Le petit cireur est représenté de manière légère, fugace. L’œuvre est un cadeau fait par le métro de Lisbonne à celui de Bruxelles, où elle fut d’abord exposée lors d’un Europalia (1991). Il s’agit de céramiques azulejos, carreaux de céramique émaillée, décorée de bleu, un art particulier au Portugal.

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Fernando Pessoa reste le poète portugais le plus célèbre et le plus aimé, sa notoriété a franchi les frontières de son pays. Il était pourtant pratiquement inconnu de son vivant ; il écrivait sous diverses identités, non pas des pseudonymes, mais des « hétéronymes », chaque identité était une véritable personnalité en soi. Fernando Pessoa à sa mort en 1935 laissa derrière lui une malle contenant son œuvre qui depuis est sans cesse inventoriée afin de libérer tous les poèmes inconnus qu’elle contenait.

Station Botanique – Tramification fluide et tramification syncopée, d’Emile SOUPLY
Cet artiste possède une formation d’orfèvrerie (bijoux). Bien qu’il continue actuellement à pratiquer l’art des bijoux, il a étendu son champ d’action sculptural = il produit des œuvres monumentales en matériaux divers (argent, métaux). Son travail se construit beaucoup sur le rythme.

L’œuvre, de part et d’autre des quais, est en tubes rond d’acier inoxydable poli et polychromé. En 7 teintes = bleu clair, ultramarine, vert clair, jaune, orange, rouge, blanc.
Les deux parties de l’œuvre font référence au trafic des métro et pré-métro, elles montrent la densité des lignes, faisant référence, avec leur rythme et couleurs,  au plan des transports en communs, avec le centre plus chargé que la périphérie.
Le terme de « tramification » est un néologisme à mettre en relation avec ramifications.

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J’ai terminé cette balade par la station Delta, à un jet de pierre de chez moi où se trouve un vaste panneau = Les Sept Ecritures d’Alechinsky et Doutremont, deux fondateurs du mouvement Cobra (COpenhagen-BRuxelles-Amsterdam).

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un petit rappel pour le plaisir =
la station Louise, Edmond Dubrunfaut (
billet ici)

Cette TERRE EN FLEUR sur les murs de la station de métro Louise est partie d’une recommandation de l’UNESCO = « nous devons sauver les espèces, une grande menace plane sur la nature, les animaux, les arbres, les plantes ».
L’artiste tente de nous faire prendre conscience de la beauté des végétaux, des fleurs, entourant hommes et animaux, toutes races et continents confondus. L’homme semble avoir perdu le contrôle sur les forces technologiques et Dubrunfaut tente une mise en garde à l’aide de lignes, de couleurs, de formes, représentant la terre et le plaisir procuré par les fleurs et les fruits, il met l’accent sur la valeur des mondes végétal, animal et humain qui sont intimement liés.

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Commentaires
N
merci d'avoir apprécié - comme je me déplace tout le temps en transports en commun, je suis contente de découvrir les oeuvres au fil des déplacements - un jour où ils ne seront pas en grève, j'irai me promener sur d'autres stations du réseau et refaire une petite chronique sur d'autres oeuvres :)
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-
J'aime bien le principe de l'art dans les stations de métro ; même si l'on pourrait penser d'abord que ça ne les met pas en valeur, c'est intéressant, car tout le monde peut les voir, car chacun est amené à prendre le métro (ou en tout le plus grand nombre). Ta visite est très intéressante, je n'ai pas tout à fait fini de lire, je garde ton billet en onglet :) !
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N
j'ai aussi aimé cette visite et aimé la partager :)
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B
Coucou Niki<br /> Merci de nous présenter Bruxelles sous cet angle<br /> <br /> Bises et chamitiés du dimanche soir<br /> Béa kimcat
Répondre
N
bonjour et bienvenue chez moi :)<br /> <br /> j'ai aussi vu des expos delvaux - j'ai découvert jephan de villiers via cette visite dans le métro, je ne le connaissais pas du tout :oops:
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