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mon bonheur est dans la ville
26 novembre 2011

HET DINER, d'Herman Koch

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Titre français = Le Dîner
attention = si vous n’avez pas lu le roman, cette petite chronique pourrait s’avérer un « spoiler »

Cela commence comme une pièce de théâtre d’Alan Ayckbourn = un peu d’acide, de sarcasme dans les propos de Paul, le narrateur.
Avec son épouse, il est invité par son frère Serge Lohman, qui brigue un poste politique, malgré les réticences de l’épouse de ce dernier. Ce Serge est un homme déplaisant, vantard, imbu de sa personne, bref un parfait futur politicien.
D’un œil critique et ironique,  Paul observe les 3 autres convives, ainsi que le menu et le personnel du restaurant hyper chic,   ses propos caustiques sont amusants pour le lecteur.
De l’apéritif aux hors d’œuvres tout se passe relativement bien, même si le narrateur est sans illusion sur celui qu’il traite de « crétin de frère ».

Arrive alors le plat principal et ce que l’on pourrait appeler « la surprise du chef » = les deux couples ont des enfants, et ces enfants ont commis un acte absolument horrible, qu’ils n’ont pas hésité à diffuser via Youtube.
Commence alors une descente dans ses souvenirs, afin de savoir « comment en est-on arrivé là » !

Me revoilà une fois encore placée devant le dilemme ne pas savoir comment parler de ce livre m’ayant fait l’effet d’un coup de poing à l’estomac. J’avais eu la même sensation avec « Never let me go » = se retrouver devant un livre interpelant et ne pas savoir comment en bien parler sans en dénaturer un sujet qui me parle d’autant plus que j’ai été comme tout parent, mère d’ados et c’est particulièrement difficile à gérer à notre époque.

Trop d’images brutales (télé, consoles de jeux, films), l’influence des copains dont les parents sont souvent plus laxistes - nous n’avons pas tous la même idée sur l'éducation de nos enfants -  tout cela joue un rôle dans le développement d’un ado.
Et le fait d’être un parent sévère comme je le fus ne vous met pas à l’abri des bêtises faites au sein du groupe, car immédiatement se développe l’instinct de « faire comme les autres » pour appartenir au groupe. 

Comment aurais-je réagi dans les circonstances décrites dans ce livre, je l’ignore et cela m’effraie d’autant plus – d’un côté, il y a l’obligation vis-à-vis de la loi et l’obligation morale face à nos propres valeurs, de l’autre il y a ce besoin maladif d’éviter la prison à son enfant. Mais le laxisme n’est jamais la réponse à un crime.

Le fil de la narration est original = tout un dîner au restaurant, de l’apéro au dessert et enfin le pourboire (la conclusion du dîner).

Savoir que le roman d’Herman Koch est, en plus, basé sur un fait réel s’étant produit en Espagne est encore plus dérangeant.
Je le reconnais, je suis un peu mal depuis que j’ai lu cette histoire, elle m’interpelle tellement, je n’arrête pas de m’identifier à Paul, le père de Michel – totalement perdu, qui n’a qu’une envie = que pour sa famille, surtout rien ne change.
Quant à la mère de Michel, franchement un tel déni de la réalité m’écoeure au plus haut point, elle est effrayante – les louves, les tigresses protègent aussi leurs petits, mais eux ne tuent jamais gratuitement.

Un dernier mot à propos de la couverture = elle est réellement très moche et n'inspire pas à lire ce roman - si Manu ne me l'avait pas recommandé, je n'aurais jamais pensé à lire ce livre.

Je vous conseille les avis de Mango, Manu, Ys, Clara, BrizeLiliba et bien d'autres.  

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Commentaires
N
tu as complètement raison, on doit se faire sa propre idée - c'est pour cela que j'ai annoncé "spoiler", car je trouvais que j'en disais peut-être un peu trop<br /> <br /> j'espère qu'on te l'offrira ;)
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A
J'ai lu ton billet en diagonal car ce livre fait partie de ma liste de cadeaux pour Noël. Il me semble indispensable de le lire pour se faire sa propre idée.
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N
je n'ai pas lu le livre de doris lessing, dont tu parles - ce que tu en dis m'intrigue, mais vu ma réaction vis-à-vis de cu "Dîner", je vais laisser couler un peu d'eau sous le pont de mes lectures, et me précipiter sur des polars humoristiques
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N
merci beaucoup pour ta réponse - j'ai eu beaucoup de mal aussi à parler de ce roman, dont j'ai trouvé tous les personnages antipathiques<br /> il n'y en a pas un, à mes yeux, pour rattraper les autres
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M
Je n'ai pas lu ce livre, mais à vous entendre, il me fait penser à celui de Doris Lessing; Le cinquième enfant. Oui Un coup de point. Un roman qui met le lecteur devant un questionnement. Que ferions-nous si nous avions un enfant tel que ça. C'est bouleversant! Quelqu'un a lu le cinquième enfant? En tous cas, à ne pas lire lorsque enceinte.. Brrr ça fait frissoner!
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