COINCIDENCES DE SARAH MOON
Une exposition au museum du Jardin Botanique, Bruxelles
« Sarah Moon », le nom déjà fait rêver – la lune, l’astre de tous les possibles, de toutes les imaginations.
« Sarah Moon », le nom déjà fait rêver – la lune, l’astre de tous les possibles, de toutes les imaginations.
Née à Paris en 1941, au sein d’une famille juive qui quitte la France occupée pour se réfugier en Angleterre.
Sarah y étudie le dessin et devient mannequin pendant les années 1960.
Dès 1970 elle se lance dans la photographie et devient célèbre pour les campagnes pour Cacharel. Son style est considéré comme « inclassable » parce que très original.
Parmi ses sources, la photographe cite Guy Bourdin qui lui donna le goût de se diriger vers la mode.
En 1980 un tournant s’opère à nouveau dans sa carrière artistique, lorsque Sarah Moon décide d’abandonner le « travail appliqué » des commandes publicitaires pour des projets personnels et encore plus artistiques.
L’enfance et la mémoire sont les thèmes sur lesquels la photographe aime travaille ; elle n’hésite pas à donner une patine à l’ancienne en travaillant sur les négatifs = en les grattant ou en les salissant de manière à inscrire une « marque du temps » (à ce propos, le cinéaste Baz Luhrmann a copié cette méthode pour donner à certaines séquences de son film « Moulin Rouge » la même patine ancienne).
Les sujets de Sarah Moon semblent sortis des contes de Grimm ou d’Andersen, les animaux sont surprenants, ses paysages donnent une impression d’immensité. De tout cela se dégage une atmosphère un peu irréelle, un peu magique, renforcée par l’utilisation du flou et des demi-teintes.
Rêves ou cauchemars ? … qu’importe, ce qui est important c’est que chaque image titille l’imagination du visiteur sous les yeux desquels se découvrent le cirque, des petites filles pas très modèles, des villes, des jardins, d’étranges animaux et des désertes campagnes.
En complément aux photographies, le visiteur peut visionner le court-métrage « Le Petit Chaperon Noir », librement inspiré du conte de Perrault, une version à la fois proche et éloignée de l’original, totalement onirique dans laquelle je n’ai pu m’empêcher de voir une métaphore sur les persécutions à l’égard des Juifs par les nazis.
Eloignée de l’original = pas vraiment, toute l’étrangeté, tout le mystère du conte est transposé dans une ville sombre et inquiétante, remplie d’ombres, comme est sombre et inquiétante la forêt du conte.
Ma chronique a été en partie inspirée par le texte du fascicule du Botanique – cependant je préfère laisser la parole à Sarah Moon, qui résume à merveille mon ressenti au cours de la visite = un mystère partagé, un moment magique entre le regard de l’artiste, le regard de l’objectif et le mien.
« Il y a la preuve et la disparition dans la photographie, c’est un fait. Je suis là, un 15 mais à 10 heures et j’ai déclenché. C’est déjà un souvenir et j’aime qu’il s’efface avec le temps… C’est ce qui me touche dans les photos des autres, particulièrement dans ces clichés qui ont une histoire sans début, ni fin. »
« Autant d’images qui s’installent et se mêlent ici sur les murs et racontent une histoire sans début et sans fin. » (Sarah Moon)
Un autre avis sur le blog de denis (rubrique Expos)
Ici le lien vers le reportage-video de téléBruxelles