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mon bonheur est dans la ville
11 juillet 2011

POURQUOI SE MET-ON A ECRIRE ? d'Arne Dahl

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AVANT-PROPOS  à « MURDER OF THE SAVOY » de Maj Sjöwall & Per Wahlöö

 

Dans les rééditions en anglais  de la série des romans formant « Le Roman d’un Crime » par Maj Sjöwall et Per Wahlöö,  un écrivain de thrillers  donne son avis sur la série et comment cette série - écrite sur une période de dix années – a influencé leur envie de se lancer dans l’écriture de polars.

 

J’ai pris un grand plaisir à lire et traduire cette introduction écrite par Jan Arnald-Arne Dahl car il y exprime tout le plaisir qu’il eut à découvrir ces deux auteurs.

Je l’ai adaptée du mieux que je pouvais car j’avais très envie de la mettre en ligne, en tenant compte que = traduction égale  trahison.

 

Le journaliste Jan Arnald, écrivant des polars sous le pseudonyme d’Arne Dahl, confirme que tous les écrivains scandinaves en général, et suédois en particulier,  qui se sont lancés dans le roman policier  ont été, d’une manière ou l’autre, influencés par le couple et sa passionnante série, au contexte politique non déguisé.

 

Lorsqu’on lui demande quels furent ses modèles à lui, le jeune auteur cite Sjöwall & Wahlöö sans aucune hésitation. Dahl n’aime pas particulièrement avoir des modèles de référence dans quel domaine que ce soit car il est de nature indépendante et estime qu’il faut faire ses expériences personnelles dans l’existence. De plus, la plupart des écrivains de romans policiers aiment à prétendre qu’ils ne lisent que très rarement, voire pas du tout, de polars. Lui – Arne Dahl – ne fait pas exception à cette règle.

Ce ne fut toutefois pas toujours le cas.

 

Pendant son adolescence il lisait des thrillers vraiment angoissants, des romans d’espionnage ou des « cozy mysteries ». Tout ce qui contenait le moindre élément de suspense faisait eau au moulin.

 

A 15 ans les influences subies laissent généralement des traces indélébiles. On considère  souvent que 15 ans est l’âge « maniaco-dépressif » dans la vie de tout être humain = d’un côté la vie est un tourment constant, mais de l’autre vous réalisez qui vous êtes et quelles possibilités la vie vous offre.

 

Sjöwall & Wahlöö entrèrent dans la vie d’Arne Dahl à un moment où il en avait réellement assez des romans à suspense pour adolescents – les trouvant vraiment « enfantins ». Il se sentit alors prêt pour de totalement différentes expériences littéraires.

 

Mais lorsque ces deux auteurs entrèrent dans son existence de jeune lecteur précoce,  non seulement leurs livres contenaient des éléments de suspense mais ils se démarquaient totalement des habituels romans du genre.

Deux éléments attirèrent particulièrement  le jeune Arnald = l’humour et une vue des plus critiques sur la société contemporaine dans laquelle ils vivaient. Avec ce petit quelque chose de plus = un choix de vocabulaire plein de nuances et un langage réellement minutieux.

 

On dit qu’il est risqué de retourner, longtemps après, à des lectures de jeunesse – dans la plupart des cas, le lecteur éprouve un immense désappointement. Parfois un nouveau plaisir, mais c’est vraiment rare.

 

Pourtant, Jan Arnald, alias Arne Dahl, n’éprouve jamais aucune déception à lire et relire pour la nième fois la série « Le Roman d’un Crime ». Au contraire. A chaque fois le charme premier opère = l’attitude calme et philosophique de Martin Beck face à l’existence, des intrigues relativement simples même si les enquêteurs ont des difficultés à les résoudre.

 

Dahl éprouve un réel soulagement à constater que le plaisir de lire est toujours présent avec cette série. Il en éprouve une vraie reconnaissance aux auteurs, qui ne font aucun prosélytisme – contrairement à ce que prétendent certains – ils ne permettent pas au contexte politique de l’emporter sur la création littéraire, ils placent  leurs personnages dans des circonstances totalement plausibles et insufflent à leur intrigue une vitalité qui toujours domine l’aspect politique.

 

C’est cette manière d’écrire qui influença le jeune garçon de 15 ans, qui 20 ans après décida de se lancer dans la fiction policière. Il y avait dans la série de Sjöwall & Wahlöö une sorte de feu et  rage bridés, mais aussi volontairement disciplinés, qui correspondaient totalement à son ressenti.

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Commentaires
N
tu as raison, je n'avais jamais vraiment vu mon besoin d'écriture sous cet angle-là, mais maintenant que tu le dis ;)
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T
Dés que l'on lit on a envie d'écrire ou d moins c'est ainsi que je l'ai toujours ressenti. <br /> <br /> Mais le passage à l'acte est très difficile, tout du moins pour avoir un résultat "lisible".<br /> <br /> C'est probablement heureux, la production actuelle est déjà énorme !
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