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mon bonheur est dans la ville
28 mai 2011

THE TUDORS

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Sans titre 1

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J’ai l’impression qu’on va me prendre pour une mono-maniaque, mais je le reconnais, la dynastie des  Tudors (« Twdwr » en gallois, puisque leur ancêtre était un simple petit noble gallois = Owain Twdwr) a quelque chose de suffisamment fascinant pour en produire des films et des romans à foison –  bien que l’histoire de France ne soit pas mal non plus dans son genre (les Rois Maudits, par exemple, bien que ce ne soit pas le seul).

 

Crée par Michael Hirst, cette série est tout sauf historiquement crédible – il faut la prendre pour ce qu’elle est = une FICTION, basée sur des faits historiques – ce n’est pas une docu-fiction sur les Tudors, pour cela il y a le docu-fiction de l’historien David Starkey.

 

S’étalant sur 4 saisons, le spectateur peut suivre les multiples histoires de sexe (quelques images pas vraiment nécessaires de coucheries dans la série – après tout, dès qu’Henry VIII pose ses yeux sur un décolleté, on a tout compris !), de trahisons en tout genre, de complots des courtisans pour faire tomber ceux qui les dérangent ou faire monter ceux qui les aident dans leurs sombres manigances.

 

Si on accepte le fait qu’il s’agit bien d’une série LIBREMENT adaptée de l’histoire des Tudors, alors pas de problème = on supporte les anachronismes et les erreurs qui sont parfois « hénaurmes ».

 

Le pire exemple en est bien évidemment « Margaret Tudor » - on a oublié dans la série qu’Henry VIII avait DEUX sœurs – il paraît que si on a « oublié » le personnage de Mary Tudor (la sœur du roi) c’est pour que le spectateur n’éprouve aucune confusion – les producteurs prennent-ils  vraiment les spectateurs pour des clenches pareilles ?

 

Donc Margaret Tudor, la vraie, n’a jamais été reine du Portugal, mais au contraire Reine d’Ecosse, où elle se maria TROIS FOIS – elle est l’arrière-grand-mère de Marie Stuart, ce pourquoi cette dernière a toujours estimé être la légitime héritière du trône d’Angleterre à la mort d’Henry VIII.

 

Quant à Mary Tudor, la plus jeune sœur du roi, et un sacré caractère elle aussi – elle a été pour très peu de temps la Reine de France – épouse du très vieux Louis XII qui eut la bonne idée de mourir rapidement et de céder la place à François Ier. Mary Tudor étant amoureuse de Charles Brandon, elle avait effectivement extirpé de son frère la promesse qu’après ce mariage arrangé, elle pourrait épouser qui elle choisirait, ce qu’elle fit donc une fois veuve. Ce qui mit évidemment Henry VIII dans une belle rogne, car ainsi disparaissait un pion supplémentaire sur son échiquier pour la conquête du pouvoir absolu.

Dans la série Margaret/Mary Tudor meurt de tuberculose, ce qui ne fut jamais le cas – elle donna 4 enfants à Charles Brandon.

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J’ai lu une critique dans un quotidien anglais que Michael Hirst devrait être « interdit de films historiques » - pourquoi ? parce qu’il a produit un ouvrage de pure fiction ?  au spectateur, même lambda, d’avoir la présence d’esprit de ne pas prendre au pied de la lettre TOUT ce qu’il voit à l’écran.

Je sais que parfois  tous les téléspectateurs ne réfléchissent pas très loin, mais bon il faut tout de même se dire qu’il existe des gens qui ont la différence entre fiction et faits avérés. Cependant la bourde concernant les sœurs du roi, ça c’est gros et assez peu excusable. 

 

Après tout « The Other Boleyn Girl » de Philippa Gregory était aussi un ouvrage de fiction, basé sur des faits historiques.

 

Inexacts également sont = la mort du petit Henry Fitzroy, fils bâtard reconnu par le roi – le duc de Richmond n’est pas mort enfant – il est mort vers 19 ans.

 

Quant au cardinal Wolsey, il ne s’est jamais tranché la gorge – l’homme était, envers et contre tout, un catholique pratiquant pour qui le suicide était interdit. Wolsey, malade,  est mort avant d’être conduit à la tour de Londres. Je trouve que le faire se trancher la gorge est de très mauvais goût, mis en scène pour appâter le téléspectateur.

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A part cela, l’actrice interprétant Katherine d’Aragon est mal choisie = d’abord elle a les cheveux sombres – pourquoi parce que tous les Espagnols ont des cheveux sombres ? Il est connu que la reine Katherine avait les cheveux clairs. Ensuite, dans la réalité, la reine n’avait que 6 ans de plus que son époux, ici elle a l’air d’être sa mère !

 

Par contre, j’ai particulièrement apprécié que l’on montre le soi-disant « saint » Thomas More, un grand humaniste au demeurant, sous son vrai jour = un intégriste catholique qui n’hésita pas à brûler les livres interdits, à savoir la bible de Luther écrite dans la langue du peuple. Et il a également fait brûler des protestants sur le bûcher pour hérétisme. Généralement ces faits sont pudiquement tus, pour ne pas, je suppose, noircir l’image d’un saint !

 

La distribution =

 

Excellente interprétation de la part de Jeremy Northam en Thomas More, un humaniste qui se trompa un peu de chemin face à la réforme de l’église.

 

Egalement formidable est Sam Neill en cardinal Wolsey, un homme dévoré d’ambition, qui servit le roi et aussi ses propres intérêts – jusqu’à ce que la puissance maison des Boleyn mette tout en œuvre pour précipiter sa chute.

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Henry VIII = interprété par Jonathan Rhys-Meyers – j’ai quelques sentiments mitigés quant à cette interprétation. Rhys-Meyers est assez valable en Henry VIII, bien qu’il soit un peu petit en taille, car le roi d’Angleterre mesurait près de 2 mètres. L’interprétation de Rhys-Meyers en roi  plus jeune (capricieux, vindicatif, assoiffé de pouvoir, orgueilleux, obsédé par l’envie d’avoir un fils) est valable.

 

Par contre, il ne vieillit pas beaucoup dans la série – Or en vieillissant, Henry VIII – jouisseur, gourmand à l’extrême – était devenu véritablement obèse (au point qu’il fallait le hisser avec un treuil sur son cheval). En tant que roi dans sa maturité, hélas, Rhys-Meyers ne fait pas totalement le poids. (Keith Michell, Richard Burton, Ray Winstone étaient bien supérieurs que le jeune acteur irlandais).

Je ne sais si c’est dû à l’interprétation, mais parfois Jonathan Rhys-Meyers fait passer Henry VIII pour un psychopathe totalement narcissique, obsédé par les femmes. Au début de son règne, Henri VIII était un jeune roi plein d’idéalisme, nourri aux idées d’humanisme de Thomas More, musicien accompli. Qu’il soit devenu un tyran, l’histoire est là pour le prouver.

 

 

Les reines =

Maria Doyle Kennery – Katherine d’Aragon – en dehors du fait qu’elle ait l’air un peu trop âgé pour le rôle, elle est extrêmement convaincante.

Natalie Dormer – Anne Boleyn – est aussi convaincante, quoique les producteurs et scénaristes n’aient pas assez mis l’accent sur l’intelligence de cette jeune femme. Il a aussi été prouvé depuis que toutes les charges retenues contre elle pour la condamner à mort étaient totalement fausses.

Anita Briem et Annabelle Wallis – deux interprètes pour la reine Jane Seymour, seule reine qui sera finalement celle qu’Henry VIII aima aussi avec son cœur parce qu’elle lui donna un fils. Généralement le roi ne pensait pas avec cette partie-là de son  cœur, mais un fils était un cadeau sans précédent pour cet obsédé. Avec la montée en grâce de Jane Seymour, monte également en grâce le puissant clan Seymour, trop heureux de détrôner les Boleyn.

Joss Stone – Anna de Clèves – répudiée parce que « pas belle », parce que pas suffisamment ressemblante au portrait flatteur d’Holbein. Il est vrai que le roi avait déjà jeté ses regards sur la très jeune Katherine Howard, sa fameuse « reine sans épines ».

Tamzin Merchant – Katherine Howard. Alors là dans le genre « ravissante idiote », on était en plein dedans. Et la rose sans épines va rapidement s’avérer en avoir suffisamment pour perdre la tête sur l’échafaud elle aussi. C’est par elle que le clan Boleyn connaîtra définitivement la chute déjà bien entamée par la situation avec la reine Anne.

Joely Richardson  est Catherine Parr, la dernière épouse du roi – elle est pleine de dignité, gracieuse à souhait.

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Encore dans la distribution Henry Cavill (Charles Brandon – pas du tout ressemblant physiquement) – James Frain, excellent Thomas Cromwell, qui perdra la faveur royale lors de l’affaire « Anne de Clèves ». Gabrielle Anwar est Margaret(Mary) Tudor, un peu trop botoxée et hystérique à mon gré. Joanne King est Jane, duchesse Rochford, à l’origine de la chute d’Anne Boleyn, et aussi de Katherine Howard.

 

Deux grosses pointures du cinéma = Peter O’Toole apparaît dans le rôle du pape Paul III et Max von Sydow est Otto Truchsess de Waldburg.

 

Du côté des décors et costumes, j’applaudis – (quoique les décolletés des dames sont exagérés, j’ai suivi quelques conférences sur l’histoire du costume)

tout d’abord, les jeunes femmes de la noblesse ne laissaient pas leurs cheveux en toute liberté comme on le voit souvent dans la série. Il était de bon ton de se couvrir les cheveux, et même les épaules. Peu de robes, sauf celles des favorites françaises, découvraient à ce point les épaules, au point que la poitrine jaillissait pratiquement du décolleté !

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Ainsi que je le disais plus haut = il ne fait pas essayer de trouver dans la série, ce qui ne s’y trouve pas – il faut la regarder comme elle est = série télé inspirée par l’histoire. Et c’est tout.

 

En dehors de cela, il suffit d’apprécier ce qui passe à l’écran, même si les scènes de sexe tentent un peu trop de remplir les lacunes historiques (ne croyez pas que je sois prude, mais il y a des scènes parfaitement inutiles, qui n’ajoutent rien à l’histoire, mais qui transforment le téléspectateur en voyeur – pathétique et minable !).

 

Bref,  pour la vérité historique = voir l’historienne Antonia Fraser.

 

Je ne dirai pas comme certaines critiques lues deci-delà que ceci est la pire de toutes les fictions historiques à l’écran – elle ne mérite peut-être pas tout le battage médiatique fait autour d’elle. Il est vrai qu’il faut rentrer dans ses frais, non ?!  "The Private Life of Henry VIII" avec Charles Laughton était aussi un bel exemple de fiction historique, qui en prenait à l'aise avec la vérité.


 

J’ai même lu quelque part que l’on a traité la série de « Desperate Housewives de l’Histoire ».

 

Il semblerait qu’une suite « The Tudors, the story continues » est déjà prévue. Quand on vous le disait que rien de tel qu’un tiroir-caisse qui fonctionne !

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Commentaires
N
michael hirst, le concepteur de la série, confirme lui-même dans une interview au Times que les producteurs lui ont commandé un SOAP OPERA, une sitcom, et non un documentaire historique - en cela il a parfaitement réussi son coup
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N
en ce qui me concerne, je reconnais que cela m'a réellement mise en pétard, car c'est une grosse bourde et c'est prendre le spectateur pour un crétin - sinon je m'amuse bien à regarder la série (vive les dvd qui permettent de regarder sans pub)
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J
Comme tu le dis, je prends cette série pour ce qu'elle est : un divertissement qui n'est pas forcément exact ;) Mais je passe un bon moment en la regardant (je n'ai toujours pas finir de voir la saison 3 qu'on m'a prêtée !). Je me rappelle que le coup de la soeur du roi escamotée soit disant pour la compréhension m'avait agacée aussi ;)
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N
je ne craque que pour robert redford ... (et quelques autres, mais vraiment pas pour JRM)<br /> <br /> comme tu l'as peur-être lu dans ma chronique, il fallait hisser henry VIII sur son cheval, avec un treuil :shock:<br /> moi c'est le cheval que je plains :lol:
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N
il parait que c'était impressionnant son poids il y a quelques jours il y a eu unreportage sur Henri VIII ilavait fallu consolider plein de mobilier à cause de son poids, dis donc quand ilprenait sa chaise à porteurs je plains les pauvres hommes lol ! oui le comédien est craquant pour ceux qui aiment ce style de garçon !!lol moi je rêvasse à Thomas gibson dans esprits crimmels et à mon beaublack de la même série lol
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