THE KING'S SPEECH, de Tom Hooper
Titre français = Le Discours d’un Roi
Scénario de David Seidler, adapté de sa pièce homonyme
Tout le monde connaît la « romantique » (hem hem, romantique au cinéma, mais dans la vie, Mrs. Simpson était une femme dévorée d’ambition) relation entre le prince de Galles, David (plus tard Edward VIII), et Mrs. Simpson. Très peu de gens savaient que son frère Albert (Bertie – plus tard George VI) était atteint d’un bégaiement des plus handicapant. Or s’il est bien un métier où un beau discours est nécessaire, c’est bien celui de roi (quoique).
Après un discours lamentable, le duc d’York aura recours à un orthophoniste s’il tient à ne pas perdre la face totalement lorsque son frère – qui a littéralement perdu la tête pour la 2 fois divorcée Wallis Simpson – sera obligé d’abdiquer, la loi britannique, dont le souverain est aussi le représentant de l’église d’Angleterre, excluant le remariage avec une personne divorcée.
Avec le soutien inconditionnel de son épouse Elizabeth Bowes-Lyon, Bertie et Lionel Loguee se mettent au travail. Entre eux va s’établir une relation de confiance et de respect mutuel.
George VI sera un roi aimé des Anglais, mais sa santé se détériorera rapidement après la seconde guerre mondiale.
Ainsi donc, après la fille (The Queen – à propos d’Elizabeth II), c’est au tour de son père de faire l’objet d’un biopic.
Il est vrai que David Seidler, auteur de la pièce, connaissait le docteur Valentine Logue, le dernier fils de Lionel Logue, l’orthophoniste qui aida le roi George VI à se débarrasser de son bégaiement. De plus, Seidler ayant lui-même souffert d’un bégaiement suite au choc de ce qui se passa vis-à-vis des juifs au cours de la 2ème guerre mondiale, il se sentait particulièrement « ému » par le sujet.
Seidler reçut les carnets de Lionel Logue et demanda la permission de la reine-mère Elizabeth, permission qu’il ne reçut pas tant que la reine-mère serait en vie.
Le projet fut donc abandonné en 1982 – c’est en 2005 que le scénariste reprit son projet, qui fut d’abord une pièce de théâtre.
Tom Hooper, le réalisateur, attribue l’idée du film à sa mère qui venait de découvrir la pièce « The King’s Speech », interprétée par une troupe amateur. Et je ne suis nullement étonnée qu’il s’agisse d’une pièce de théâtre car c’est l’effet que donne le film, celui d’être du théâtre filmé – et je ne dis pas ceci dans un sens péjoratif car j’adore le théâtre.
Evidemment, comme tout scénario, celui-ci aussi prend quelques libertés avec la vérité historique pure à commencer par Winston Churchill qui se déclare en faveur de George VI et ne s’oppose pas à l’abdication du bel Edward, alors que dans la réalité, Churchill soutint son bon copain Edward envers et contre tout.
De plus, le fils de Lionel Logue – formidablement joué par Geoffrey Rush – n’a déploré qu’une seule chose à propos de l’image de son père = jamais Mr. Logue n’aurait traité le roi avec autant de familiarité qu’il est dépeint dans le film. Lionel Logue, pour aussi peu conventionnel qu’il ne le fût, avait le sens des convenances et de l’honneur qui lui était fait. Il avait par ailleurs beaucoup de respect pour le souverain britannique.
Colin Firth – qui a enfin obtenu la reconnaissance et la récompense de tout son talent – interprète avec émotion ce roi qui n’avait pas tellement envie de le devenir compte tenu de son manque de confiance en soi.
C’est Helena Bonham-Carter qui interprète avec humour, tendresse et émotion, la duchesse d’York, qui sera définie par Hitler comme « la femme la plus dangereuse en Europe », compte tenu de sa forte personnalité et son appui moral au peuple britannique ; elle accompagna son mari partout à travers
L’Europe et les Etats-Unis dans des missions diplomatiques, mais c’est surtout son attitude indomptable devant les menaces hitlériennes qui lui valurent l’admiration des Anglais.
Guy Pearce est un Edward VIII très ressemblant – arrogant à souhait vis-à-vis de son cadet. Il est vrai que « David » (le prénom donné en famille) était le chouchou de ses parents et abusait de ce statut.
Eve Best interprète l’amour de sa vie, Wallis Simpson. Dommage que le film ne met pas plus l’accent sur les sympathies d’Edward et Mrs. Simpson pour le nazisme – en tout cas, elle n’en faisait nul secret et comme il avait perdu la tête pour elle, « il la suivait pratiquement comme un toutou », aux dires de ceux qui les fréquentèrent.
Timothy Spall, un acteur que j’apprécie énormément, interprète avec talent Winston Churchill. Quant au roi George V, il est joué par Michael Gambon.
J’ai aussi retrouvé avec plaisir d’autres acteurs anglais talentueux, comme Derek Jacobi en Archevêque de Canterbury ; Jennifer Ehle en Myrtle Logue, l’épouse de l’orthophoniste, et finalement Anthony Andrews dans le rôle de Stanley Baldwin.
Citons encore Freya Wilson et Ramona Marquez dans les rôles des jeunes princesses Elizabeth et Margaret, ainsi que Claire Bloom en reine-mère Mary.
Tous ces acteurs sont excellents dans leurs rôles, ce qui n’a rien de surprenant car on a là fine fleur de la scène britannique.
Les costumes sont épatants, l’atmosphère des années entre-deux-guerres est relativement bien rendue.
Les véritables protagonistes de ce biopic historique.
d'autres avis ici = teki, denis, series&fantasy,
Que ceux et celles que je n'ai pas cité(e)s m'en excusent, comme toujours ce n'est pas volontaire - formule désormais consacrée ET sincère.