THE SORCERER'S APPRENTICE, de Jon Turteltaub
Titre français = L’Apprenti Sorcier
D’après le segment dans « Fantasia » de Walt Disney – musique de Paul Dukas
Au 8ème siècle de notre ère, Merlin a trois assistants – Veronica, Balthazar et Horvath. Ce dernier se laisse tenter par Morgana, l’ennemie jurée de Merlin, qui a décidé de conquérir le monde. Avec l’aide d’Horvath, elle tue Merlin, mais avant qu’elle ne parvienne à mettre ses autres projets à exécution, Veronica se sacrifie pour sauver Balthazar et absorbe Morgana. Celle-ci a bien l’intention de tuer Veronica de l’intérieur mais Balthazar l’enferme dans une poupée gigogne. Ensuite Balthazar se met en quête du « Prime Merlinian », celui qui sera le seul et unique digne successeur de Merlin. Un seul indice : une figurine de dragon, qui est en fait une bague qui s’insérera d’elle-même autour du doigt de « l’élu ».
Il est un peu bizarre l’élu en question – c’est un petit garçon timide, qui effrayé par ce qu’il découvre dans la boutique d’objets antiques de Balthazar à New York, préfère fuir et jeter la poupée magique dans laquelle se trouve également Horvath désormais, qui a tenté de s’occuper de notre jeune ami d’autant plus que la bague s’est mise autour du doigt de Dave sans aucun problème. Pour Balthazar la quête recommence.
Dix ans plus tard, Dave a grandi et est un brillant élément en physique à l’université de New York, il est toujours amoureux de la jolie Becky, qui était dans sa classe 10 ans auparavant – mais il n’a pas oublié ces moments humiliants et il est toujours un garçon gentil mais très timide et solitaire. Il n’est réellement à l’aise que lorsqu’il parle « physique ».
La poupée gigogne a été ouverte, délivrant Horvath qui se met à la recherche de Dave, en compagnie d’un acolyte. Balthazar a aussi retrouvé son « assistant » à qui il doit apprendre les pouvoirs dont il dispose, grâce à la bague. Dave est le seul capable de sauver le monde, mais il a vraiment d’autres choses en tête, d’autant plus que Becky a accepté de sortir avec lui. Alors la magie et le monde n’ont qu’à attendre !
Bon, soyons clairs = ce n’est pas le film de l’année – et c’est pour les inconditionnel(le)s des histoires de magie, de Merlin et de Nicolas Cage, ce que je suis.
C’est l’acteur en personne qui a eu l’idée du film, d’abord parce qu’il est un grand amateur de « Fantasia » (un bon point pour lui). Avec l’équipe de « National Treasure – Benjamin Gates », ils ont donc décidé de construire une aventure autour de ce maladroit petit apprenti (dont l’histoire est inspirée d’ailleurs d’un ballet écrit par Goethe). La scène du nettoyage où les balais et les seaux échappent au contrôle de notre jeune apprenti est représentée dans le film avec la musique de Dukas.
Tout le film est basé sur la maladresse naturelle de Dave, si brillant en physique, sur sa timidité et son manque de confiance en lui – contrastant avec ses dons réels de jeune magicien. Il est interprété par Jay Baruchel avec humour. Teresa Palmer est la jolie Becky, attendrie par ce maladroit jeune homme qui lui réserve quelques surprises.
Alfred Molina est le méchant Horvath, il a un superbe accent britannique – et semble beaucoup s’être amusé dans le rôle. Morgana est jouée par Alice Krige, elle apparaît très peu et n’est pas vraiment convaincante en « grande méchante » - il est vrai que c’est une actrice que j’apprécie peu.
La belle Monica Belluci prête ses traits à Veronica, l’amour de Balthazar interprété par Nicolas Cage ; ce dernier, depuis son rôle de Benjamin Gates, semble s’être pris de plaisir à interpréter des histoires un peu abracadabrantes (« abracadabra » c’est normal pour un magicien) , sans grande consistance sans doute mais où tout le monde s’amuse.
Inutile de dire que les effets spéciaux sont bluffants : la statue du taureau de Bowling Green park qui s’anime, de même qu’un aigle d’acier, probablement une sculpture de l’un des gratte-ciels newyorkais.
New York est d’ailleurs l’une des vedettes du film qui a fortement inspiré la chef décoratrice Naomi Shohan ; le look de Nicolas Cage est dû à Michael Kaplan, qui voulait lui donner une allure excentrique (qui amuse d’ailleurs beaucoup l’apprenti qui n’hésite pas à le traiter de ringard). Les effets spéciaux sont dus à John Nelson qui remportant un oscar pour ceux de « Gladiator ».
Je trouve seulement dommage que Nicolas Cage qui est vraiment un acteur de grand talent (il faut voir et revoir « Leaving Las Vegas » où il est formidable) se contente désormais d’histoires sympathiques et distrayantes, en oubliant un peu ce qu’il est capable de faire. Il est vrai que si on ne lui propose rien d’autre, il est normal qu’il accepte cela, l’acteur a des sérieux problèmes avec les inspecteurs des finances US.
Son parcours me fait un peu penser à celui de Christopher Walken, un autre acteur au talent extraordinaire, à qui on a surtout donné des rôles un peu bouffons ces dernières années.
Je le déplore pour tous les deux, mais je ne vais pas non plus bouder mon plaisir à regarder des films du genre de « The Sorcerer’s Apprentice » par snobisme intello. De l’action, de l’humour, des effets spéciaux – je l’ai toujours dit « je suis une vieille gamine ».
J’ai passé une soirée à rire et sourire et en ces jours de grisaille à tous les points de vue, j’en ai bien besoin de ce type de film, qui il est vrai n’a pas eu un énorme succès, cependant a reçu des critiques nettement plus favorables que « Airbender » (que je n’ai pas vu).