THE HOUND OF THE BASKERVILLES, de David Attwood
Adaptation télévisée par Allan Cubitt du roman homonyme d’Arthur Conan Doyle, réalisée en 2002 pour la BBC.
Je sens que l’on va me traiter de mono-maniaque – mais que voulez-vous = j’adore l’histoire du « Chien des Baskervilles » et ses nombreuses adaptations. Donc j’assume. Et puis, j’ai trouvé ce dvd à un prix défiant toute concurrence, je n’allais tout de même pas laisser passer cette occasion (oui je suis passée par hasard chez Sterling !)
Je vais très brièvement rappeler l’intrigue = Légende = dans la lande sombre et mystérieuse de Dartmoor, Sir Hugo Baskerville, un petit seigneur a molesté une jeune servante – qui meurt en fuyant sur la lande, non sans avoir lancé une malédiction sur les Baskervilles. Le corps de Baskerville est retrouvé déchiqueté par un chien monstrueux (le chien de l’enfer), et désormais à chaque nouvelle génération, l’aîné des Baskervilles meurt.
Après la mort de Sir Charles Baskerville (mort avec une expression d’horreur sur le visage), il ne reste plus qu’un seul héritier = Henry Baskerville. Le Dr Mortimer demande l’aide et la protection de Sherlock Holmes, qui dit être trop occupé et confie l’affaire à Watson, confirmant qu’il ne faut en aucun cas laisser Henry Baskerville sans surveillance. Sur la lande Watson et Baskerville rencontrent Stapelton, un voisin et sa charmante sœur. Le chien se met à hurler, tout le monde meurt de peur, mais pas Holmes qui arrive plus tard. Après la mort de Selden, un repris de justice, mais également le malheureux frère de la gouvernante de Baskerville.
Et voici à présent une partie des nettes différences de cette adaptation-ci avec le roman et même d’autres versions ciné ou télé (la meilleure restant encore et toujours à mes yeux celle avec Ian Richardson dans le rôle de Holmes) =
Il faut, tout d’abord, rendre hommage au réalisateur qui donne à Holmes & Watson leur âge réel, à savoir la trentaine. Quant au chien, il a été créé via la technique d’images générées par ordinateur, par la même équipe qui réalisé « Walking with Dinosaurs ».
A part cela =
- Hugo, l’ancêtre des Baskervilles se venge de sa femme infidèle (roman = il veut exercer son droit de seigneur sur la servante) – en fait, cette vengeance et la mort d’Hugo Baskerville ayant tué sa femme et égorgé par le petit chien fidèle, est exactement ce que l’on raconta à Arthur Conan Doyle lorsque qu’il fut invité à Cromer Hall et qui lui donna l’idée de ce roman
- Le Dr Mortimer n’a pas de canne et est plus âgé que dans le roman (il a une canne dans le roman, puisque Holmes teste l’observation et les déductions de Watson)
- Il existe un passage secret dans Baskerville Hall (inexistant dans le roman)
- On assiste à la fuite de Selden (dans le roman, on en parle simplement)
- Stapleton est archéologue au lieu d’un naturaliste, collectionneur de papillons
- Le personnage important de Laura Lyons (dans le roman) n’apparaît pas dans ce film
- Ici, Watson est réellement fâché sur Holmes, pour lui avoir fait croire qu’il n’avait pas le temps de s’occuper de cette affaire (dans le roman, Watson est vexé mais se console lorsque Holmes lui dit à quel point son assistance écrite lui fut utile)
- L’histoire ici se situe durant la période de Noël et il y a même une « Christmas Party » à l’anglaise
- Beryl Stapelton est maltraitée par Stapelton, mais ici termine beaucoup plus mal que dans le roman
Il y a encore d’autres différences, mais je ne vais pas toutes les citer – je préfère en laisser un peu pour qui aimerait visionner cette version.
Côté décors et costumes, il n’y a strictement rien à redire = c’est superbe. Les scènes de marais on été tournées sur l’île de Man – il y a d’autres extérieurs = en Cumbrie et dans le Yorkshire. Sans oublier Londres et Liverpool. Je me dis une fois encore à quel point la Grande-Bretagne regorge d’endroits magnifiques.
Côté interprétation = Richard Roxburgh ne m’a pas beaucoup plu en Sherlock Holmes ; il a parfois des expressions qui correspondent peu avec le flegmatique détective – et je ne l’ai pas trouvé très charismatique (que voulez-vous après Ian Richardson, Peter Cushing et Basil Rathbone, difficile de faire mieux). Par contre, ici Holmes utilise de la cocaïne tout au long de l’histoire, alors que l’on sait fort bien que dans les romans il ne s’en sert que sporadiquement, lorsqu’il s’ennuie.
Par contre, Ian Hart est bien typé en docteur Watson. Il n’est pas tombé dans le travers de le transformer en compagnon un peu bête du détective. Cependant, pour un personnage central et important de l’histoire, il paraît parfois un peu falot.
Il est parfois un peu difficile aussi de croire – au départ de cette interprétation-ci des deux personnages – que ces deux gars sont devenus des copains au fil du temps, car ils n’ont pas exactement des relations amicales ici. Dommage (et inutile).
Quant à Matt Day, dans le rôle d’Henry Baskerville, il tire honnêtement son épingle du jeu. Mais Henry Baskerville s’en tire moins bien que dans le roman.
Le docteur Mortimer est parfaitement joué par John Nettles (alias l’inspecteur Barnaby) et le costume d’époque lui va à la perfection. Son épouse, qui est medium, est interprétée par Geraldine James, une actrice britannique que j’apprécie énormément.
Les serviteurs de Baskerville Hall, les Barrymore, sont interprétés respectivement par Ron Cook et Liza Tarbuck.
C’est Neve McIntosh qui est la belle et malheureuse Beryl Stapleton. Quant à son frère, il est brillamment interprété par Richard E. Grant (aucun rapport avec Hugh Grant). Il est sarcastique, cynique, odieux à souhait – c’est selon moi, l’un des meilleurs « Stapleton » de tous ceux que j’ai vus jusqu’à présent.
Il serait, selon moi, un parfait Sherlock Holmes également, si on le lui proposait. (Si par hasard un réalisateur me lisait, pourrait-il tenir compte de mon avis ?). D’ailleurs on aurait dû lui donner le rôle de Holmes ici, et Roxburgh aurait pu être « Stapleton ».
L’inspecteur Lestrade est joué par Danny Webb et le repris de justice Selden par Paul Kynman.
L’un dans l’autre, une pas trop mauvaise version, mais avec quelques faiblesses tout de même par rapport aux autres que j’ai eues le plaisir de regarder.