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mon bonheur est dans la ville
2 janvier 2011

LA CHAMBRE ARDENTE, de John Dickson Carr

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Titre original = The Burning Court

BurningCourt

L’éditeur Mark Stevens emporte chez lui un essai de Gauden Cross à relire, Cross est spécialisé dans la mise en écriture de crimes et procès célèbres. Lorsqu’il ouvre le premier chapitre, quel n’est pas le choc de Stevens d’apercevoir que le portrait de la Brinvillers est en tout point semblable à celui de son épouse Marie Stevens, née d’Aubray (qui était le nom de jeune fille de la Brinvilliers – l’empoisonneuse décapitée et brûlée au 17ème siècle, suite aux témoignages du policier Desprez). S’agit-il d’une coïncidence ? Mal à l’aise il en parle à son épouse, qui hausse les épaules en répondant qu’une image ne veut strictement rien dire.

Peu après, arrivent Mark Despard et son ami, l’ex-docteur Partington. L’oncle de Mark, Edith et Ogden Despard a été retrouvé mort un soir qu’il était seul dans la maison. 

La conclusion du médecin fut « mort par gastro-entérite », mais après que la gouvernante des Despard ait dit avoir vu Lucy, l’épouse de Mark, donner une tasse à leur oncle et que leur chat soit mort après avoir léché le fond de la tasse, Despard est à présent persuadé que l’oncle Miles a été empoisonné. Comme les neveux et nièce ont hérité, cela se présenterait mal pour eux.

Son ami et lui demandent donc l’aide de Stevens pour ouvrir le caveau afin que le docteur Partington effectue une autopsie sur le cadavre. Ô surprise, lorsque le caveau est ouvert, le corps de Miles Despard a disparu et à sa place se trouve une cordelette à neuf nœuds.

Le témoignage de Mme Henderson est surprenant = elle dit avoir vu une femme habillée comme le portrait représentant Madame de Montespan donner la tasse à boire à l’oncle puis disparaître par le mur ! Or chacun est persuadé qu’il n’y a jamais eu de passage secret dans la chambre de l’oncle.

Arrive alors sur les lieux le capitaine de police Brennan, surnommé « Le Renard », qui pose ses questions d’un air bon enfant et a quelques difficultés à trouver de la logique aux réponses, surtout lorsqu’il s’agit de dire qu’on a vu une femme passer à travers les murs, ou avoir aperçu le corps de l’oncle se promener désormais dans le parc du domaine !

Cette femme pouvait d’ailleurs être n’importe qui : aussi bien Edith Despard que Lucy, ou pourquoi pas Marie Stevens, portant la même robe que celle que portait Lucy pour le bal masqué.

Quant au plus jeune frère de Mark, Ogden Despard, il prend un malin plaisir à jeter de l’huile sur le feu, provocant celui-ci, insultant celui-là. Ce serait si bien s’il pouvait être le coupable, mais il a un alibi en béton.

John Dickson Carr a été surnommé le « maître des mystères de chambre close » - ici il nous gâte avec un double mystère de chambre close, puisque non seulement il s’agit de la chambre de Miles Despard qui était fermée à clé pendant l’absence de la famille, et ensuite celui de la crypte familiale, scellée au ciment.

Le roman est palpitant,  on se demande sans arrêt s’il y a réellement le fantôme de la Brinvillers qui rôde dans le domaine ou bien s’il y a une explication des plus logiques à toute cette histoire. Le roman provoqua une controverse à sa sortie, en raison de la fin, très peu conventionnelle pour un polar (ce à quoi les lecteurs US n'étaient guère habitués) et également en raison d'un certain "mélange de genres" puisque l'histoire, bien que située au 20ème siècle, fait référence à l'Affaire des Poisons et celle de la Marquise de Brinvilliers, situées au 17ème siècle en France.

Désormais le roman est considéré comme l'un des meilleurs classiques du genre "polar", et peut-être même l'un des meilleurs livres écrits par John Dickson Carr (je verrai cela en poursuivant la lecture de ceux qui se trouvent encore dans ma pal).

J’avais vu le film que Julien Duvivier réalisa au départ de cette histoire adaptée par Henri-Paul Jeanson. Bien sûr le film avait éliminé pas mal de détails mais dans l’ensemble, il est reconnu que l’adaptation est très valable.

J’avoue avoir un peu oublié l’adaptation cinéma, mais le roman m’a vraiment tenue en haleine. L’action du film se situe en Suisse, mais le roman situe l’histoire aux Etats-Unis, dans une jolie bourgade, non loin de New York.

Séparé en quatre parties = L’Accusation – La Preuve – L’Argument – L’Explication,  se suivant méthodiquement et de manière fort, on est réellement dans l’ignorance la plus totale jusqu’à la 4ème partie. On soupçonne vraiment tout et n’importe qui jusqu’à la surprise de l’explication finale. Avec en plus, la surprise de l'épilogue, qui m'a laissée un peu perplexe tout de même, mais que j'ai adoré (pas étonnant qu'à l'époque de la publication, cela n'ait pas plu au public américain.)

Il plane ici un mystère teinté de fantastique, comme pour la plupart des romans de John Dickson Carr, un écrivain dont je connaissais surtout le nom, mais pas les œuvres. Inutile de dire que cette grande action de nettoyage de ma PAL me fait découvrir plein de choses intéressantes.

Un excellent roman, que j'ai pris un immense plaisir à découvrir.

Qui fait référence aux affaires historiques des Poisons (La Voisin) et de la Marquise de Brinvilliers.

41NXCSVK3ZL__SL500_AA300_(ma couverture est celle d’une édition plus récente que celle illustrant ma chronique)

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Commentaires
N
cet auteur est vraiment une découverte qui m'a emballée - j'ai aussi encore 2 livres de lui qui traînent dans ma PAL<br /> cela me console un peu de voir que toi non plus tu ne te souviens pas de tous les livres que tu as lus MDR
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J
J'ai bien la période à laquelle l'histoire fait référence et le fait de mélanger les époques. Je ne connais que "Service des affaires inclassables" qui est dans ma PAL (je crois que je l'ai lu quand j'étais jeune mais je ne m'en rappelle pas donc j'ai mis le livre dans ma PAL ! mdr !). Il me semble aussi avoir lu Impossible n'est pas anglais mais je ne suis pas sûre non plus !
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N
mmmmmmmmmh, tu es sûre ? MDR
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M
Nooooooooooooon pitié ! lol
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N
pas de souci, je peux te refiler celui-ci si tu veux MDR<br /> :o)))
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