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mon bonheur est dans la ville
19 décembre 2010

A GRAVE TALENT, de Laurie R. King

175px_GraveTalent

Titre français = Un Talent Mortel

1ème enquête d'Al Hawkin & Kate Martinelli

Al Hawkin, de la police de San Francisco, n’est pas content qu’on lui adjoigne une jeune recrue, même si les nouvelles recrues ont aussi besoin de faire leurs expériences. Pourtant il va rapidement réaliser que Katarine Martinelli (Casey pour les collègues) est une jeune femme pleine de détermination, courageuse et volontaire. Ils ont néanmoins un différend = Hawkin n’est pas du genre à beaucoup dormir lorsqu’il est sur une enquête et son adjointe aimerait bien qu’il arrête de lui téléphoner à six heures de matin pour lui dire de se dépêcher un peu !

L’enquête qui les occupe est particulièrement pénible : trois petites filles ont été retrouvées étranglées sur un territoire appartenant à un certain Tyler, homme richissime ayant décidé de fonder une sorte de « colonie » à la manière de celle de Concord ; sur son immense propriété, on y vient, on s’y installe et on y vit en fichant la paix aux autres. Lui est le « seigneur du manoir », il s’occupe de ses « sujets » s’ils sont en difficulté, n’hésite pas à utiliser le droit de cuissage mais elles sont toutes consentantes de toute façon. Bref « Tyler’s Road » vit en autarcie et n’aime pas être dérangée.

Pourtant ces cadavres d’enfants sur la propriété va les obliger d’une manière ou l’autre à accepter la présence d’ « étrangers » sur leur territoire. D’ailleurs, qui sait si le fait de déposer les corps des petites filles  sur le territoire de Tyler n’est pas une manière de l’incriminer – peut-être même est-il coupable mais se sent au-dessus des lois ?

Dans cette communauté vit une jeune femme peintre, Siobhan (prononcez Shivone, d’où « Vaun ») Adams. Vaun Adams a un lourd passé : à 18 ans elle fut condamnée pour avoir étranglé une petite fille dans un accès de démence dû à l’absorption de LSD.

Cependant, après traitement psychiatrique, elle s’est mise à la peinture et est devenue une peintre très renommée sous le nom d’Eva Vaughan (que personne n’a jamais vue) et fut relaxée  avant la fin de sa peine.

Dès que les enquêteurs découvrent ces faits, Vaun Adams devient leur premier suspect – l’artiste fait d’ailleurs une tentative de suicide, que l’on considère comme un aveu. Seulement voilà, Martinelli ne croit pas au suicide, pour elle il s’agit d’une tentative de meurtre. Il y a donc toujours un psychopathe en liberté ; il va  falloir fouiller plus à fond dans le passé de Vaun Adams.

J’ai tout aimé dans ce polar, à commencer par l’intrigue bien sûr, très bien ficelée, passionnante de bout en bout malgré la fastidieuse procédure policière pour les enquêteurs, avec des rebondissements au bon moment.

Mais aussi les descriptions de tous les personnages rencontrés et des lieux ou des moments. Il y a une scène d’intempéries – une tempête avec pluie et vent – et ses conséquences sur les lieux de l’enquête qui m’a réellement coupé le souffle. La description en était si vivace que l’on s’y serait vu et que l’on tremble aux difficultés de la jeune détective lorsqu’elle est « bousculée » par les événements.

La galerie de personnages est intéressante elle aussi – que ce soit la suspecte Vaun Adams/Eva Vaughan ou Al Hawkin, le détective avec quelques années au paletot et son adjointe la jeune détective Kate Martinelli (Casey) qui se sent quotidiennement obligée de prouver à quel point elle mérite les éloges dont on l’a gratifiée.

Le roman datant de 1993, engager des femmes dans la police était devenu du niveau du politiquement correct (comme engager des personnes de couleur) mais il leur faut encore plus prouver que les autres dans un environnement typiquement masculin qui ne voit pas les femmes d’un très bon œil.

De plus, la vie personnelle de Martinelli est intéressante à observer, c’est l’une des premières fois qu’une enquêtrice homosexuelle est à l’honneur dans un polar et il n’est pas surprenant que Katarine Martinelli soit secrète et très protectrice concernant sa vie privée. On ne découvre d’ailleurs sa partenaire que relativement « loin » dans le roman, jusqu’à ce moment-là de l’histoire, la romancière parle seulement de « partenaire ». Quant au personnage de la talentueuse artiste, il est émouvant, on comprend que les enquêteurs aimeraient l’innocenter de ces 3 crimes abominables.

Il y a aussi une complicité qui s’installe entre les deux policiers, qui donne lieu à quelques sympathiques moments d’humour.

Pour une fois, je suis particulièrement contente d’avoir les autres enquêtes de Hawkin et Martinelli dans ma PAL. Oui c’est une série, mais de 5 livres seulement, ce que j’ai apprécié lors de leur édition (bien sûr que je les avais tous achetés au fur et à mesure !).

Je suis aussi très contente de cette décision de G.A.V. qui me permet de découvrir de bonnes lectures dans ma PAL. D’autant plus qu’avec cette neige qui m’oblige un peu à ne pas trop sortir de chez moi, cela me donne l’occasion de beaucoup lire (et comme je n’ai pas la télé…)

Laurie R. King est l’auteure de la série-pastiche sur Sherlock Holmes avec Mary Russell, l’équivalent de Sherlock mais en jupons. C’est une série à laquelle j’accroche bien aussi, mais il y a un peu trop de romans dans cette série-là.

La romancière a entrepris l’écriture des pastiches Holmes & Russell un an après avoir commencé les enquêtes de Martinelli/Hawkin.

51oX_K5mnVL__SL500_AA300_« A Grave Talent » lui valut immédiatement l’Edgar Award  (le prix Edgar Allan Poe) décerné  pour  un premier roman policier de valeur.

Ses romans pastiches de Holmes lui ont valu d’autres prix et elle est également l’auteure d’un roman futuriste. En dehors de ses deux séries, Laurie R. King est également l’auteure de plusieurs romans ne faisant pas partie d’une série. A côté de cela, Mrs. King est aussi professeur de théologie, j’imagine que c’est un peu d’elle-même qu’elle a mis dans le personnage de Mary Russell.

On a comparé les 5 polars de cette série-ci à ceux de Ruth Rendell et P.D. James – généralement je n’aime pas trop les comparaisons que je considère comme réductrices, mais ici je les trouve justifiées.

Un thriller haletant de bout en bout.

51DH1A6PGXL__SL500_AA300_Et je ne comprends réellement pas pourquoi seuls les deux premiers romans de cette série ont été traduits.

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Commentaires
N
"le jeu du fou" (to play the fool) est le 2ème dans la série, "a grave talent" étant #1<br /> <br /> je n'en ai compté que 2 de traduits (les 2 premiers), mais si "kidnapping" est le 3ème, c'est logique puisque le #3 parle effectivement d'un enlèvement<br /> et apparemment, pour une fois, ils ont respecté l'ordre !<br /> <br /> et j'avais évidemment oublié que je les avais tous dans ma PAL - je suis très contente de les avoir "retrouvés"
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J
Dans cette série, je crois que j'ai lu Le jeu du fou ... mais ça fait longtemps alors je ne suis pas très sûre du titre !!! Je me rappelle avoir bien aimé mais je ne savais pas qu'il s'agissait d'une série à l'époque (et je crois qu'il y en a trois de traduits ... Kidnapping étant le troisième mais je ne sais pas s'ils ont respecté l'ordre original !)
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N
bin tu as déjà les deux premiers, ce qui n'est pas mal non ? ;o)<br /> <br /> c'est vrai, les pal regorgent de bonnes surprises - j'avais pratiquement oublié ces bouquins, ayant surtout l'oeil sur les pastiches de holmes, mais comme la pal s'est écroulée, j'ai été forcée de remettre de l'ordre :o)))
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M
Eh bien, je n'avais jamais entendu parler. Ca a l'air pas mal du tout. Mais bon, si seulement deux sont traduits, je ne sais pas si ça vaut la peine que je m'y attarde. <br /> Et comme quoi, il y a toujours des pépites dans les PAL ;-)
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