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mon bonheur est dans la ville
30 novembre 2010

THE MAN WHO SMILED, d'Henning Mankell

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Titre original = Mannen som log

Titre français = L’Homme qui souriait

4ème enquête de l’inspecteur Kurt Wallander

Kurt Wallander a sombré dans une très profonde dépression après avoir tué un homme – bien sûr, il était en légitime défense, et cela fait partie des risques du métier de policier, mais pour Wallander cela a tout remis en question, y compris sa relation avec Baiba rencontrée lors de son enquête à Riga. Sur une plage du Jutland où il tente de ramasser les morceaux d’une vie éclatée, il envisage sérieusement de quitter les forces de police.

Au moment de signer les papiers, un entrefilet dans un quotidien va le faire changer complètement d’avis.

En effet, Wallander lit le décès par balles d’un avocat avec qui il avait de bonnes relations et qui était venu le consulter à propos du décès récent de son père, avocat lui aussi. Bien que la mort de Gustaf Torstensson ait été classée comme accident de la route, son fils Sten était convaincu que cet accident n’en était pas un, mais bien au contraire un meurtre commis de sang-froid.

Wallander avait refusé de s’occuper de l’affaire, bien décidé à ne plus se mêler d’enquêtes policières, mais la mort de Sten Torstenson le fait sortir de sa léthargie et le revoilà au sein de la police d’Ystad, où des changements imperceptibles se font sentir, il est vrai qu’en une année bien des choses changent.

Les polices locales vont être regroupées en une force nationale, il a une nouvelle collègue, une jeune femme Ann-Britt Höglund, l’un des collègues passe son temps dans des stages de formation afin de monter rapidement les échelons.

L’inspecteur reprend donc l’enquête de l’avocat assassiné et parvient à convaincre le procureur et ses supérieurs que la mort du père est également suspecte. Lorsque la secrétaire des deux hommes doit également faire face à une tentative de meurtre et que lui-même, Wallander, commence à être suivi et échappe aussi à un attentat, il est convaincu d’avoir mis le doigt sur quelque chose, même si ça ne mène pas encore très loin.

Selon lui, la piste à suivre est celle de l’homme d’affaires à qui appartient le château de Farnholm, un homme très en vue et respecté, pour qui travaillait le père Torstensson. Hors ce Harderberg est pratiquement considéré comme un bienfaiteur de l’humanité par les Suédois, bref il semble intouchable.

Ambiance glauque et oppressante garantie dès le départ, avec une scène inquiétante dans le brouillard suédois. On suit à la trace l’angoisse grandissante de l’homme au volant, dont les frayeurs seront justifiées plus loin.

Autre ambiance parfaitement rendue : la dépression de Wallander, ses questionnements par rapport à son métier, sur sa vie personnelle, son dégoût de lui-même.

Après le côté clinquant et superficiel, du « Manhattan by night », tout en paillettes, cocktails et champagne, revoici la Suède des brumes et de la mélancolie.

N’ayant plus lu de polar scandinave depuis quelque temps déjà, j’ai probablement été influencée par l’ambiance grise de cette fin de novembre et j’ai retrouvé exactement la même atmosphère dans le roman, se situant en automne.

Je suis enchantée d’avoir sorti le roman de ma pal, j’en ai apprécié chaque instant, même si la procédure policière est longue et fastidieuse – on n’y trouve pas d’hémoglobine à toutes les pages, mais beaucoup de questions à la recherche du dénominateur commun qui permettra de trouver les réponses définitives.

Qui comme toujours nous entraînent dans les méandres de la politique et des magouilles des grandes sociétés financières.

Avec en prime, une nouvelle recrue au sein de la police d’Ystad en Skanie, la jeune Ann-Britt, brillant élément, qui tente tant bien que mal de faire son « trou » au sein d’une équipe masculine et peu encline à lui passer la moindre chose, les hommes voient d’un très mauvais œil cette jeune femme leur damer le pion.

Les hommes semblent faire « bloc » contre cette jeune femme qui est brillante – la peur sans doute de réaliser qu’elle est meilleure qu’eux. L’un d’entre eux surtout, Hanson le spécialiste des formations policières n’hésite pas à critiquer la moindre chose, et l’on comprend l’énervement de la jeune femme.

Quant à Kurt Wallander, il est semblable à lui-même : pas assez de sommeil et un peu trop d’alcool, alimentation peu saine, relations familiales compliquées, difficiles, et énormément d’introspection peut-être un peu trop.

Les maisons d’édition n’arrêteront jamais de me surprendre – voici un roman paru en 2005 (anglais et français) – qui est le 4ème dans la série des enquêtes de Wallander - mais qui  a paru en 1993 en version  originale.

Après le succès évident des premiers parus =  la « Cinquième Femme » et le  « Guerrier solitaire », les éditeurs ont dû comprendre que finalement Mankell était « bankable » comme on le dit si bien en français !

L’inspecteur Rebus de Ian Rankin et l’inspecteur Alan Banks de Peter Robinson ont d’ailleurs droit au même traitement dans les maisons d’édition = parution aléatoire, sous prétexte que cela ne gêne guère les lecteurs puisque chaque enquête est indépendante des autres.

Je veux bien, j’accepte cet argument pour ce qu’il vaut, si on n’a cure de la vie privée du principal protagoniste, à savoir l’inspecteur en personne – et vous pouvez m’en croire, ces trois-là ont une vie personnelle plutôt compliquée et pas simple à suivre si on ne les lit pas dans l’ordre.

Quant au critique littéraire du « Guardian », il n’hésite pas à dire qu’on n’a pas fait mieux depuis Ian Rankin – à part qu’en version française, Rankin a été édité bien après Henning Mankell,  déjà célèbre dans son pays avant que Ian Rankin n’arrive à se faire publier au Royaume Uni.

Il est vrai qu’Henning Mankell ne fut pas édité en anglais avant Rankin. Mais quand même : où le chauvinisme ne se niche-t-il pas (un peu de cohérence n’a jamais nui) !

Tout ça pour vous dire qu’il faut lire cet excellent roman de Mankell.

Voir le billet de Chaplum.

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Commentaires
N
surtout n'hésite pas, c'est une série intéressante
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M
Je ne sais pas si je lirai ce titre mais je sais que j'ai vraiment envie de découvrir cet auteur... toute sa série me fait vraiment envie !
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N
c'est leur grande spécialité !<br /> mais "the man who smiled" est excellent
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J
Ah, je comprends mieux pourquoi j'ai découvert cette série avec La cinquième femme !!! Je croyais que je m'étais plantée et que je ne savais pas que c'était une série mais non, c'est juste que c'était le premier titre traduit en français ! Je déteste quand les éditeurs font ça !!!!
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N
personnellement, je ne trouve pas qu'il faille lire sjowall et wahloo avant mankell, mais tu as raison de les découvrir - les premiers bouquins que j'ai lus sont épatants (il y en a 10 je crois, si je me souviens de ma chronique sur ces romanciers)
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