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mon bonheur est dans la ville
29 novembre 2010

NOCES DE VENT

noces

Une comédie belge du Théâtre Loyal du Trac

Mise en scène de Pierre Ronti

Les enfants de Bézieux (petit « de » SVP) – 3 garçons, 1 fille – se sont mariés exactement le même jour, celui des noces d’argent de leurs parents. Hélas, en partant, les parents ont raté le virage et se sont tués.

Dix ans plus tard, les de Bézieux se retrouvent chez Léopold et Marion. Léopold est celui qui a hérité du domaine familial, en co-propriété avec son jumeau Albert, marié à Malou. Baudouin a reçu une villa dans le brabant wallon et Alice, la fille, une dot considérable. De plus Alice est mariée à Jan, un Flamand, gentil, jovial, qui aime tout le monde. Mais dont Léopold qui aime jouer à l’aristocrate se moque. Il est vrai que Jan est traiteur, alors que chez les de Bésieux on est médecin de père en fils.

Voilà donc Marion et Léopold, enfin surtout Marion, qui préparent la table à l’extérieur pour que cela fasse plus « convivial », en fait surtout pour masquer les travaux inachevés à l’intérieur du château, car Léopold qui aime tant son rôle de châtelain n’a pas pris soin de la demeure ancestrale ; de plus Léopold, froid et distant, aime prétendre que tous les manquements sont la faute des autres ; il charge surtout la sympathique Marion.

Arrivent Alice et Jan, qui a accepté de s’occuper du dîner – après tout c’est son job ! Alice, l’autoritaire fille de Bézieux, aimant mener tout le monde à la baguette, surtout son brave type d’époux.

Ensuite, c’est le tour de Baudouin, le psychothérapeute pompeux et Evelyne, petite épouse qui voudrait tant des enfants. « Enfant », un chapitre à ne pas aborder devant les nouveaux arrivants :  Albert et Malou qui reviennent d’Afrique ; ils se sont engagés à médecins sans frontière après le décès de leur petit garçon, cinq ans auparavant ; pour toute la famille, le fait que Malou soit rentrée deux mois avant Albert signifie que le couple est fini. Pourtant Malou a une surprise en réserve.

Léopold aussi d’ailleurs, et ces retrouvailles vont, au gré des petits et gros mensonges, mettre à jour les failles des couples, la tendresse des uns et  une certaine méchanceté chez les autres.

La troupe du Théâtre Loyal du Parc a écrit cette comédie dramatique qui n’est pas sans rappeler les pièces et scénarios qui ont rendu les JAOUI/BACRI célèbres = de la tendresse, des sarcasmes,  des situations tragi-comiques.

Bref ces retrouvailles tournent rapidement au psycho-drame, malgré les moments drôles suscités par le plus gentil de toute cette famille – où les conventions sont plus importantes que les relations vraies.

En collaboration avec le théâtre de l’Escapade, d’excellents amateurs qui régalent leur fidèle public d’un répertoire qui oscille entre  drames et comédies – ou la satire sociale comme ici.

Tout le spectacle est la création du théâtre Loyal du Trac (un sympathique et évident jeu de mots faisant penser au Théâtre Royal du Parc de Bruxelles) –  la troupe fut créée en 1985 par cinq comédiens sortant de l’IAD ; ils aiment mélanger l’absurde au grotesque, ainsi qu’ils le disent. 10 ans après, la compagnie a décidé de se lancer dans ce projet de « Noces de Vent », car ils souhaitaient mettre en scène des personnages à qui donner un passé, une façon de vivre, de bouger, de rêver.

Si certaines moqueries et railleries m’ont mise un peu mal à l’aise (je déteste la moquerie sous toutes ses formes, surtout le sarcasme), il est évident que le tragi-comique de la famille « de » Bézieux fait sourire et rire. Déjà visuellement = tous les enfants de Bézieux sont roux, très roux !

Ensuite il y a les blagues de Jan, qui n’a pas son pareil pour tenter de secouer les moments où l’ambiance se refroidit – Jan n’est pas dupe des grands airs des uns et des autres, il a réussi et est fier de cette réussite, sans pour cela se transformer en nouveau riche. Pour lui, la famille c’est sacré, la sienne et celle de son Alice.

Jan est interprété par Xavier Graindorge et Alice de Bézieux-Van Damme est jouée par Marie-Laure de Behogne.

Léopold de Bézieux est fort bien joué par Didier Milis, directeur du théâtre de l’Escapade ; il est parfait en faux gentilhomme mais vrai lâche qui se réfugie systématiquement derrière les autres pour masquer ses propres manquements. Son épouse Marion est interprétée avec sensibilité par Morgane Moriau, dont on sent les blessures au travers de sa volonté de maintenir les apparences.

Baudouin, le psychothérapeute pompeux est joué par Daniel Roels ; la manière dont il écrase Evelyne son épouse est parfaitement écoeurante et on aimerait qu’elle se rebelle enfin ! Elle est interprétée par Marianne Braconnier.

Restent encore le dernier couple, les MSF, Albert et Marie-Louise (Malou), les moins conventionnels de la famille, qui ont bien l’intention de donner une seconde chance à leur couple. Vincent Van Geem et Ana Cbanas sont leurs interprètes.

Très beau décor de Pierre et Didier (Pierre Ronti, le metteur en scène et Didier Milis, le directeur de l’Escapade), car à L'Escapade, tout le monde met la main à la pâte..

Un bon moment de théâtre, même si l’histoire de cette famille dysfonctionnelle laisse un petit arrière-goût amer. Ne pas oublier qu’il s’agit d’une troupe amateur, dont le niveau égale les professionnels du théâtre belge.

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Commentaires
L
J'ai comme l'impression que j'aurai aimé cette pièce!<br /> ... ... L'été prochain j'irai voir la cage aux folles
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N
8 en tout, et ça bougeait pas mal = entrées et sorties du jardin dans la maison, etc<br /> c'est vrai que depuis "la guerre de troie n'aura pas lieu", il y avait longtemps que je n'avais pas vu autant de monde ;)
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T
Ca en fait du monde sur scène ! Cela devient rare.
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