SEX & THE CITY, de Candace Bushnell
Le livre qui inspira la série,
qui inspira le film homonyme,
tous librement adaptés du roman
En 1997, Candace Bushnell, alors journaliste-éditorialiste écrivit une série d’éditoriaux compilés en un roman publié pour la première fois et réédité plusieurs fois depuis, notamment en 2009 afin de célébrer le 10ème anniversaire de sa première sortie.
Cette « anthologie » reprend les éditoriaux que Bushnell se mit à écrire dès 1994 et qui parurent dans le New York Observer. Dès 1998, la télévision s’empare du sujet et la série qui en résultera s’étendra de 1998 à 2004, pour finalement devenir deux films (2009 et 2010).
Il y a des différences entre le roman et la série ; la narratrice – qui ne donnera jamais son non – est-ce « Carrie Bradshaw » ou non ? – ce n’est pas clair, d’autant plus que la narratrice parle de « Carrie » comme d’une bonne copine, une vraie peste cependant, à la poursuite de « Mr. Big ». Nous ne saurons jamais vraiment qui est la commentatrice des chroniques, découpées en petites tranches de vie, comme un saucisson qui se voudrait piquant mais qui rate un peu son coup tout de même.
Par contre, contrairement au roman, les bonnes copines de Carrie ont beaucoup plus d’importance dans la série et les films ; dans le roman, au contraire, on découvre une infinité de portraits souvent savoureux, mais qui se ressemblent tout de même assez bien.
Un moment de lecture, qui débutait de manière amusante, très caustique, mais qui m’a peu à peu lassée par ses redondances, par le même et sempiternel sujet récurrent = le sexe, encore le sexe, toujours le sexe - et le moins possible de conversation, on n'a pas de temps à perdre !
Oui je sais, le titre l’annonce « Sex & the City » (et non pas « Cendrillon à Manhattan »), mais à lire le roman on a l’impression que Manhattan est un énorme lupanar seulement fréquenté par des mannequins, des apprentis acteurs/actrices, des « preppies », des hommes d’affaires richissimes et totalement blasés à 39 ans ! Et toutes les femmes semblent courir après l'homme idéal (on ne leur a jamais appris que ça n'existe pas ?)
Le livre ouvre les portes sur le monde surprenant des « Rich & Beautiful people » de New York, tous à la recherche de l’amour, mais de préférence avec un portefeuille bien garni – on ne vit pas d’amour et d’eau fraîche à New York City !
On a comparé le livre de Candace Bushnell aux chroniques d’Amistead Maupin ; ne les ayant pas lues, je ne suis pas à même de juger, mais je ne pense pas que les « Chroniques de San Francisco » soient aussi superficielles – je sais que le but de Candace Bushnell était de dénoncer cet état de fait, mais à la longue j’en ai eu un peu assez de « regarder » vivre toutes ces créatures célibataires, rebelles, un peu folles, pleines de « glamour », terme si américain qu’il en est compliqué à traduire. Livre idéal pour les « fashionistas ».
Candace Bushnell, éditorialiste du « Manhattan by night » est l’épouse d’un danseur-étoile du New York City Ballet, fréquente les soirées de sa ville, fréquente régulièrement le célèbre « Studio 54 » - elle a donc l’œil rivé sur les nuits « hot » de Manhattan. Elle vient d’être sollicitée pour écrire deux romans pour adolescentes « The Carries diaries » (pourquoi ne liseraient-elles tout simplement pas « Sex & the City » ?).
On comprend mieux après cela que d’autres journalistes-écrivaines aient soudain eu envie de coucher leurs expériences professionnelles sur papier (Devil wears Prada, Nanny Diaries, etc.) et la réponse britannique de 1995 aux éditoriaux de Bushnell par Helen Fielding, dont « Bridget Jones » était paraît-il inventée pour se moquer des magazines américains (Cosmopolitan p.ex.) où les lectrices étalent leurs peines de cœur.
Et je ne suis nullement étonnée que la télévision et le cinéma se soient emparé du sujet. Quant à moi, je me console en me disant que « et un de moins dans la PAL, un ! »