ERIK, IL VICHINGO, de Mario Caiano
Titre français = Erik, le Viking
Titre anglais = Erik, the Viking
Idée et scénario de Mario Caiano et Arpad De Riso, très librement adapté de la saga d’Erik le Rouge, découvreur de l’Amérique du Nord
Les Scandinaves doivent de plus en plus faire face aux attaques des Danois, qui veulent leurs terres et leurs richesses. Dans une de ces attaques sauvages, le chef de la tribu viking meurt et confie le commandement à son ami Torstein, également exécuteur testamentaire = son neveu Erik doit hériter à parts égales avec le fils du chef, Eyloff, peu courageux et très envieux.
Déjà il râle parce que son cousin hérite comme lui, alors qu’Erik est un « bâtard », fils de la sœur du roi mais ayant été violée lors d’une autre attaque et, comme le veut la loi, vivant en dehors de la communauté. Erik est enchanté car il a hérité des armes et du drakkar de son oncle, lui qui ne rêve que d’aller au-delà des mers, dans ce que le grand-prêtre nomme la « nuit noire », le royaume d’Odin.
Il n’y croit pas à cela Erik, pour lui la terre doit nécessairement être ronde puisque le soleil se lève et se couche de côtés différents et les oiseaux partent et reviennent chaque année. S’ils partaient vers la « nuit noire » ils ne reviendraient pas puisqu’ils seraient morts ! (un petit raisonneur, ça se voit tout de suite). Son amie d’enfance, Gudrid, convoitée par le cousin, aime Erik, qui continue à la considérer comme une sœur.
Erik, après une nouvelle annonce des Danois imposant encore plus de taxes sur les Vikings, estime qu’il est temps de se trouver une nouvelle terre. Aussi, ayant réuni un nombre de jeunes Vikings désireux de se lancer dans l’aventure, il part vers des contrées inconnues. Son faux jeton de cousin a donné de l’or à deux de ses hommes, dont le cruel Byarni, afin qu’il lui arrive un « regrettable accident ».
Et de fait, nos aventureux Vikings découvrent une terre accueillante, où il sauve la vie de la fille du chef – en récompense ils reçoivent des grappes de raisin. Angheropoulos, un Grec ami d’Erik, leur apprend à en faire du vin, bref tout le monde est content d’autant plus qu’Erik va pouvoir épouser Wa-Ta-Wa qu’il a sauvée.
C’est oublier un peu vite que Wa-Ta-Wa est déjà promise à un grand et fort guerrier ; Erik et lui se battent en duel et devinez qui gagne ? Evidemment, l’ex-fiancé déboulonné va chercher à se venger et il va trouver oreille attentive auprès de ce sale type de Byarni. Qui cherche par ailleurs à retourner les hommes d’Erik contre lui parce qu’il refuse de voler l’or des Indiens. (Quoi, vous n’aviez pas compris qu’il s’agissait d’une tribu indienne, avec plumes et tout ?)
Après encore quelques disputes et bagarres qui coûteront la vie à bien des amis, mais aussi à ce traître de Byarni (ouf ! les méchants sont vraiment punis), Erik retourne dans sa patrie refusant de divulguer sa découverte pour que les tribus paisibles ne soient pas envahies et massacrées (Colomb et quelques autres, bien plus tard, n’auront pas autant de scrupules). Bien sûr, il a encore un œuf à peler avec son faux jeton de cousin.
Inutile de chercher la vérité historique dans cette aventure d’Erik le Viking, que l’on n’appelle guère « Le Rouge » ici, alors qu’effectivement c’était son surnom dû à ses cheveux roux. Par ailleurs, Erik le Rouge n’a jamais découvert l’Amérique, mais par contre ce fut bien son fils Leif Ericson qui s’en chargea. Cette découverte sera celle du « Vinland ».
Deux ans après « Ulysse contre Hercule », que j’ai eu le plaisir de chroniquer tout récemment, cet « Erik le Viking » (qui inspira d’ailleurs Terry Gilliam dans les années 80) est un peu moins ridicule ; il semblerait que le réalisateur Mario Caiano ait pris quelque expérience en cours de route ; les dialogues sont moins idiots, et les acteurs jouent un peu mieux que dans le peplum – il est vrai que l’un des grands plaisirs des peplums est de voir à quel point les acteurs y jouent mal !
Giuliano Gemma apporte son charme et sa belle prestance au jeune Erik, tandis que son détestable cousin est joué par Lucio De Santis.
L’ignoble Byarni, véritable psychopathe quand il se bat (faut voir avec quelle cruauté il envoie une hache dans le crâne des autres, avec un rire réellement satanique – je sens que je vais encore avoir des difficultés à m’endormir après ça) est fort bien interprété par Gordon Mitchell, qui il faut le dire a la tête de l’emploi.
Cet acteur, gymnaste et bodybuilder, sera également souvent présent dans les peplums (comme dans l'illustration) et les western spaghettis.
Les rôles féminins sont tenus par Eleonora Bianchi (pour le film = Ely McWhite – il y a quand même du blanc dans son nom américanisé) – elle joue la blonde Gudrid qui refuse de se résigner à la mort de son amour de jeunesse. La mignonne Wa-Ta-Wa est interprétée très joliment par Elisa Montés. Wingar, son fiancé éconduit et avide de revanche, est joué par Alfio Caltabiano.
Le sympathique Grec Angheropoulos est joué par Aldo Bufu Landi, qui apporte une note humoristique au film.
Encore un « grand » moment d’anthologie cinématographique ! (qui m’a peut-être paru moins idiot parce que cette fois, j’ai eu droit à la version originale italienne, sans que les acteurs soient – mal – doublés).
Quant aux lieux de tournage, ce furent les îles et côtes d’Espagne (Andalousie, Malaga, Marbella) ce qui donne lieu à de beaux paysages.