LES MONDES PERDUS DE CONAN DOYLE, de Deubelbeiss & Tramaux
Roman graphique en 2 tomes
1. Le Mystère de Baharia
1. Le Royaume des Morts
Dessins de Patrick Deubelbeiss
Scénario de Laurence Tramaux
Librement inspiré des aventures du professeur Challenger, héros d’Arthur Conan Doyle dans le roman « Lost World »
Lorsqu’il apprend par les journaux qu’il a fait des émules en la personne du professeur Lempereur, égyptologue français, le professeur Challenger – tout content d’être devenu un « héros national » - entre dans une rage froide lorsqu’il lit la signature de l’article = c’est signé Edward Malone !
Comment ! ce jeune journaliste qui l’accompagna en Amazonie, a osé émettre de telles stupidités ?!
Quelles sont-elles donc ces stupidités = au risque des quolibets, le professeur Lempereur a décidé de se rendre en Egypte afin de vérifier une théorie comme quoi le peuple égyptien des pyramides aurait inventé les montgolfières. Cette théorie est basée sur une plaquette avec hiéroglyphes datant de l’Ancien ou du Nouvel Empire.
Challenger, un homme brillant mais qui est aussi un sanguin, se rend à la conférence, insulte Lempereur, se fait expulser de la salle de conférence, mais on ne va pas s’arrêter à si peu. Le voilà en qualité de passager clandestin dans la malle de Malone. Pauvre Malone, qui ne sait plus que faire. Bien sûr, vu son sale caractère, Challenger parvient encore à se battre avec Lempereur et fini le passager clandestin. Il se retrouve bel et bien en prison.
Lempereur, de son côté, a trouvé un commanditaire en la personne de Ismet Abouar, grand amateur d’art. Voilà la caravane composée d’un guide, du professeur Lempereur, du photographe Beaumont et d’Edward Malone en route vers les pyramides, pendant que le professeur Challenger est relaxé. Et se met immédiatement en route pour retrouver la petite troupe.
Ce n’est pas au centre de la pyramide qu’il faut chercher ce qu’ils ont tant envie de trouver ; lorsqu’ils se rendent compte qu’ils se sont trompés, Challenger surgit du ciel en montgolfière pour les tirer de là. Et comme Challenger, sous ses manières excentriques, est tout de même un savant des plus sérieux, il les mène au bon endroit.
Et là, ce qu’ils vont découvrir dépasse de très loin leurs plus grandes expectatives.
Je me suis complètement régalée avec ce superbe roman graphique (oui je m’obstine !) en deux tomes, aux très beaux dessins de Patrick Deubelbeiss, qui avait déjà proposé une adaptation très fidèle, paraît-il, du roman « The Lost World » de Conan Doyle = « Le Monde Perdu de Maple White », textes de A. Porot – et qui très malheureusement n’est plus disponible, ni éditée.
Ici, en compagnie d’un autre scénariste, Laurence Tramaux, il s’inspire du personnage pour créer une toute nouvelle histoire, qui louche un peu du côté du « Voyage au Centre de la Terre » de Jules Verne et toujours avec les personnages créés par Arthur Conan Doyle.
Comme je le disais plus haut, j’aime énormément les dessins – qui rappellent un peu la célèbre « ligne claire » - je regrette seulement qu’il ait à ce point transformé le professeur Challenger en bouffon de petite taille, cependant la personnalité de l’irascible Challenger est respectée.
Les dessins des décors en surface et sous la terre sont de toute beauté, le Caire, le désert, les mondes souterrains sont formidablement bien rendus. Un trait de crayon précis, des couleurs bien étudiées et une galerie de personnages très typés = le gentil reporter Malone qui tente de calmer les egos de Challenger et Lempereur, celui-ci très beau en contraste avec l’Anglais, mais assez poseur aussi, persuadé de ses charmes irrésistibles auprès des dames, le malheureux Beaumont qui ne rêve que d’être chez lui. Et une reine d’Egypte ressemblant (presque) à Monica Bellucci (un fantasme de notre dessinateur ?)
Une découverte – à la fois archéologique et littéraire pour moi – dont je suis enchantée, et je suis d’autant plus désolée que « Le Monde Perdu de Maple White » ne soit plus édité.