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mon bonheur est dans la ville
23 novembre 2010

DIX-HUIT FANTOMES, de Stanislas-André Steeman

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Une enquête de Désiré Marco, détective privé

« Le Collège de Mèrémont s’adresse aux familles désireuses de voir leurs filles s’épanouir, au rythme de solides études classiques, dans un cadre harmonieux », voilà ce qu’en dit la brochure publicitaire.

Seulement dans ce cadre harmonieux, au captivant parfum de roses, un crime horrible a été commis ; la jeune Vissia Berg a été retrouvée morte dans son lit, ligotée et étranglée avec ses tresses qu’elle avait fort longues. L'imposante Mme Felz, assistante de la nouvelle directrice,  a fait appel à Désiré Marco, trouvant la police officielle – à savoir le commissaire Broche de la brigade mobile de Toulon – beaucoup trop lente à débusquer l’assassin.

Plusieurs suspects possibles, vu la personnalité de la jeune Vissia, particulièrement précoce dans ses relations avec les hommes. Très jolie, elle usait de ses charmes à tout moment : avec son futur beau-père (pour faire enrager sa mère), avec le peintre Carnavon, avec le jeune jardinier Jeannot qui a créé une rose à son nom, avec le docteur du collège, bref avec tout le monde y compris le professeur d’art, la zézeyante « Airelle » Perse. Ne pas oublier non plus, dans la liste des suspects,  Madame Berg, qui détestait sa fille, mais héritera  tout de même de sa fortune.

Ce que Désiré Marco n’arrive pas à comprendre, c’est la raison pour laquelle les dix-huit autres jeunes filles du dortoir n’ont rien vu ni entendu le soir du meurtre, alors qu’il est pratiquement impossible d’entrer dans le dortoir sans réveiller tout le monde, il va en faire l’expérience et se retrouver sous 18 ingénues, pas si ingénues que ça !

Et à chaque fois, la petite odeur d’eucalyptus qui annonce que Broche est toujours là, sur ses talons. Car comme le dit Broche : « moi, je prends mon temps, je suis ceux qui se démènent, et au bout du compte je récolte ! ».

Désiré Marco reçoit l’aide, presque involontaire, d’une ravissante nouvelle élève, uniquement là pour les cours de vacances, mais pourquoi a-t-il l’impression qu’au lieu de collaborer avec lui, elle lui met aussi des bâtons dans les roues.

Ça va être lourd cette enquête, pour le détective, mais lourd ! et il en a vraiment marre de toutes ces gamines qui se fichent  à l’évidence de lui. Pourquoi a-t-il d’ailleurs l’impression que tout le monde sait qui est l’assassin mais ne veut rien dévoiler ?

Filmé par Henri Decoin sous le titre « Dortoir des Grandes »(avec Jean Marais en Désiré Marco, mais quelques modifications par rapport au roman), ce polar de S.A.Steeman a un réel petit parfum rétro qui m’a beaucoup plu. Cela se lit pratiquement en une seule soirée, non seulement parce qu’il n’y a pas énormément de pages, mais surtout parce qu’on s’attache aux personnages et qu’on a envie de connaître l’assassin après avoir couru, avec Désiré Marco, sur toutes les fausses pistes qu’il imagine.

Avec évidemment le commissaire Broche sur les talons.

L’humour caustique du roman ne se relâche pratiquement à aucun moment, il y a quelques scènes de bagarres assez épiques (je vous recommande celle avec les 18 Grandes !).

En dehors de ce ton très ironique, il y a quelques petites phrases bien senties sur les femmes, je pardonnerai ce machisme à l’écrivain, d’abord parce qu’il m’a bien faire rire, mais aussi parce que le roman a été écrit à une époque où les écrivains de roman policier trouvaient de bon ton de traiter les femmes par l’ironie, pas toujours du meilleur goût, on était encore loin du "politiquement correct" !

J’ai beaucoup apprécié par contre le début du chapitre 14, où notre détective se pose quelques questions sur la manière dont on écrit les romans « dits policiers », où l’on aligne les suspects dès le départ afin d’ouvrir les paris au lecteur, alors que la réalité pour un jeune détective bien de sa personne est toute autre.

Vraiment, un auteur à découvrir ou re-découvrir.

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Commentaires
M
A ton avis ? Gros !<br /> Mais cela dit, je pars avec un avantage car les auteurs belges étaient comptabilisés à partir de mars et j'en avais déjà lus trois :-)
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N
j'avoue que j'aimais bien cette couverture, c'est pour cela que je l'ai choisie plutôt que celle de mon livre de poche ;)
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J
J'aime bien ces vieilles collections ... heureusement qu'elles sont encore trouvables dans les foires aux livres car on a fini par oublier les auteurs publiés à cette époque !
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E
Nan, nan, nan, ne cherche pas d'argument supplémentaire, le coup du tout petit livre, je ne connais que trop bien :))
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N
c'est vrai que tu t'es inscrite au challenge belge, quelle catégorie as-tu choisi ? petit, gros ?
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