EUX, de Juan d'Oultremont
(De l’usage du vouvoiement chez les amanites)
Mise en scène d’Alexis Goslain
Décor de Julien de Visscher
Un couple en attend un autre ; lorsque celui-ci arrive, la conversation est d’abord un peu difficile, on ergote sur un tableau choisi par Robert, un tableau d’un certain Michael Delange – représentant un loup ayant une biche sur les genoux. Mais comme l’observe très justement Judas, professeur d’histoire de l’art = ça ne peut pas être une biche puisqu’il a des bois, c’est donc un cerf !!
Le défi peut commencer. En quoi consiste-t-il ? nous ne le saurons jamais, même pas après un plat de champignons vénéneux ou pas, après une flèche tirée à travers la fenêtre, après avoir appris qu’un tigre s’était enfui du zoo où travaille Bob, le mari du couple qui reçoit. Entretemps Judas et Anna se seront barrés – et moi, j’aurais bien voulu en faire autant !
Heureusement, la pièce se termine peu après – et il était temps, je croyais que j’allais trépasser.
L’auteur, Juan d’Oultremont, aurait été mis au défi – lui qui se moque un peu du théâtre – d’écrire une pièce. Alors à mes yeux c’est très net = que Juan d’Oultremont ne s’obstine pas dans l’écriture théâtrale – sa vocation est ailleurs.
Où, je l’ignore, mais par pitié, qu’il s’abstienne d’écrire d’autres exercices de style comme celui-ci.
Dans cette pièce, la seule chose d’amusante est le titre. Lui il me faisait penser à quelque chose de déjanté et le déjanté j'aime bien.
Les comédiens Myriam Akheddiou, Fredéric Nyssen sont le couple qui reçoit ; Michel de Warzée et Julie Lenain sont le couple qui est reçu. Je suis sûre que ces comédiens ont fait de leur mieux, mais avec un texte bête à bouffer du foin, on ne peut pas faire du bon travail. Désolée pour eux, qui sont tous de très bons comédiens belges au demeurant.
Je sais que je devrai mourir un jour, mais j’aimerais bien que ce ne soit pas d’ennui.