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mon bonheur est dans la ville
9 novembre 2010

UN PEU D'HISTOIRE DU CINEMA - 6 (1ère partie)

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Ayant la chance de suivre pour l’instant un cours d’initiation à « l’analyse de film » (complété par le très intéressant livre « Esthétique du film »), l’un des passages obligés fut par les films de D.W. Griffith, pionnier  du cinéma muet.

D.W. Griffith est considéré comme le metteur en scène ayant le mieux fait évoluer le cadrage et le montage cinématographiques, notamment ce qui est connu sous le nom de « plan américain » (le plan coupé à mi-cuisses, où le personnage apparaît plus proche, après un plan d’ensemble. (Plus tard cela évoluera vers le gros plan.)

DAVID LLEWELYN WARK GRIFFITH

(en abrégé D.W. GRIFFITH)

Griffith naquit en 1875 dans le Kentucky – son père fut colonel dans l’armée confédérée (sudistes) durant la guerre civile. Dans le civil, le père de Griffith était législateur ; il mourut lorsque son fils n’avait que 7 ans et la famille connut de très durs moments. Alors que D.W. Griffith était âgé de 14 ans, sa mère quitta la ferme familiale et ouvrit une pension de famille à Louisville qui hélas ne fut pas très prospère non plus. David abandonna ses études afin de soutenir sa famille, travaillant d’abord comme commis dans un magasin, ensuite dans une librairie.

d.W. Griffith commença par écrire des scénarios, hélas le succès ne répondit pas « présent » et il opta alors pour une carrière d’acteur, apparaissant dans pas mal de pièces. Griffith n’avait néanmoins pas abandonné l’envie d’être scénariste aussi s’en alla-t-il à New York, s’engageant aux Edison Studios. Son script ne fut pas accepté, cependant on lui donna un rôle important dans un film, rapidement il se met à la réalisation. En 1908 il accepta un job d’acteur auprès de la « Biograph » à New York City ; cet engagement modifia définitivement la carrière de Griffith. A la suite de changements de metteurs en scène qui n’apportèrent pas le succès d’un projet, Griffith reçut le poste et termina la mise en scène ; il tourna alors aussi son premier grand film « Adventures of Dollie ».

L’une des raisons pour lesquels Hollywood devint la mecque du cinéma est le fait que Thomas Edison, génie inventif, était aussi un homme d’affaires avisé, mais malheureusement qui ne s’encombrait guère de scrupules et avait des méthodes que l’on qualifierait aujourd’hui de mafieuses. Pour des jeunes réalisateurs, ne pas appartenir à Edison Studios était un réel problème aussi quelqu’un eut-il l’idée de partir vers la Californie, où travailler en plein air était une certitude de beau temps (ce qui réduisait les coûts) et où Edison n’avait pas la main-mise. Ainsi furent créés les premiers studios hollywoodiens. Biograph fut l’une des premières compagnies à réaliser des films à Hollywood.

D.W. Griffith, profondément influencé par le peplum italien « Cabiria » fut rapidement convaincu que les documentaires étaient passés de mode et que les films racontant une histoire avaient toutes leurs chances. Il réalisa et produisit « Judith of Bethulia » (1914), l’une des toutes premières histoires filmées, et pourtant la Biograph n’en fut pas plus convaincue que cela. Du coup Griffith quitta les studios Biograph, emmenant avec lui tous les acteurs ayant déjà travaillé pour lui. Il rejoignit la « Mutual Film Corporation », puis, avec le directeur des studios Majestic, il fonda les « Reliance-Majestic Studios » qui seront plus tard connus sous le nom de « Fine Arts Studio ».

C’est par ces studios qu’il put réaliser « The Clansman », que l’on connaît mieux sous le nom de « Birth of a Nation ». Après le controversé « Birth of a Nation », il produira « Intolerance », qui le ruina pratiquement compte tenu de la magnificence des décors.

Ce film signera la fin de l’association avec « Reliance-Majestic » ; il se joignit alors à l’équipe de « Aircraft » (partiellement Paramount Studios » et puis à « First National ». C’est également à cette époque qu’il fonda les studios « UNITED ARTISTS », avec Charles Chaplin, Mary Pickford et Douglas Fairbanks.

L’association avec « United Artists » ne dura pas longtemps pour Griffith, et bien que certaines de ses réalisations rencontrèrent un certain succès, le vrai succès – comme pour « Birth of a Nation » ou « Intolerance » - lui échappa souvent.

Charles Chaplin néanmoins surnomma D.W. Griffith « Notre Maître à tous », une reconnaissance partagée par toute l’industrie cinématographique ; des metteurs en scène tels qu’Alfred Hitchcock, Orson Welles, John Ford, le citèrent souvent dans des interviews comme source d’inspiration.

220px_Lillian_Gish_edit1Lilian Gish  fut la vedette principale de la plupart des films de D.W. Griffith ; avec sa bouche en cœur, ses grands yeux innocents, ses boucles blondes, elle ressemble à toutes ces charmantes actrices – telle Mary Pickford – interprétant les jeunes filles innocentes, jetées dans les tourmentes des hommes mais dont l’honneur est sauf à la dernière minute.

Bien que Lilian Gish fut son actrice de prédilection, il n’est pas certain qu’ils furent liés d’une autre manière que par l’amitié et un intérêt commun pour le cinéma.  D.W.Griffith succomba à une hémorragie cérébrale  en 1948, à l’âge de 73 ans.

Inutile de dire que je n’ai pu m’empêcher de ricaner tout au long de ces films muets – qui bien que faisant partie de l’histoire du cinéma, sont tout de même très caricaturaux. Il est vrai que les films racontant une histoire à l’époque viennent du théâtre, où l’effet mélodramatique était souhaité – voire exigé.

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Commentaires
D
Je m'en doutais ! Je suppose que ces cours te permettent d'avoir un autre regard - ou plus appronfi - sur les films que tu visionne et que certaaines choses qui t'ont échappé t'apparaissent.
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N
je suis dans l'écriture pour l'instant, et c'est amusant pour moi de constater l'influence qu'ont mes cours sur mes films du moment
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D
Je demeure stupéfait par la manière dont tu alimentes ton blog !! Je n'en serais pas capable !
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N
effectivement - c'est d'ailleurs pour cela que c'est intéressant de visualiser "intolerance" juste après, car là il en remet une couche sur les méfaits de l'intolérance<br /> bon, ceci dit, j'ai regardé ces films car ils entraient dans le programme du cours, mais cela m'a quand même beaucoup fait rire
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J
Les films muets sont tellement différents des films actuels ... tout devait être clair sans parole et suffisamment simple pour s'adresser à tous ! Mais justement, dans ce contexte, cela fait un peur de voir qu'il a réalisé "Naissance d'une nation" !!!
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