Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
mon bonheur est dans la ville
28 octobre 2010

PAUL DELVAUX - AUX SOURCES DE L'OEUVRE

187_a_1221223049

P_Delvaux

2192772_3361456

Après l’intéressante – bien que petite – exposition au musée des Beaux-Arts fin 2009, qui résumait la passion et la fascination du peintre Paul Delvaux pour le monde antique qui influence son œuvre, j’ai eu envie de découvrir une autre facette de ce peintre belge.

De plus l’exposition se situe au joli musée d’Ixelles – un réel petit bijou artistique dans un coin retiré de la commune où j’habite, et qui mériterait d’être mieux connu.

Paul Delvaux, né en 1897 et décédé en 1994, a peint plus de 300 toiles, dont l’exposition n’en reprend qu’un nombre limité (70) ; cette exposition est une grande première car les œuvres font partie d’un collection privée et n’avaient jamais été exposés.

Ce sont les œuvres du jeune Paul Delvaux, influencé par ses illustres prédécesseurs avant de trouver son propre courant.

J’ai donc découvert un aspect de Paul Delvaux que j’ignorais complètement – mais bon, je ne me targue pas non plus de tout savoir.

L’exposition est divisée en de multiples sections (7 selon certains articles de presse), toutefois à la vision de l’expo, il m’a semblé que le découpage recelait au moins 8 aspects différents des influences sur l’art de Paul Delvaux.

De 1920 à 1924, Delvaux est influencé par les peintres de paysages réalistes belges, comme Hippolyte Boulenger, Batiste Degreef, etc. Ensuite il aura une période Renoir et Cézanne. Vers 1930 l’expressionnisme de Permeke, De Smet, Van de Woestijne se retrouve dans ses influences, de même que l’imaginaire si particulier de James Ensor. La figure humaine prend alors une présence capitale dans l’œuvre.

La découverte de Giorgio De Chirico en 1934 sera une réelle révélation et dès lors, le jeune Delvaux s’oriente vers l’univers surréaliste. Il a trouvé sa voie.

Ingres aura aussi une influence sur Paul Delvaux avec qui il partage une fascination pour l’antiquité et l’idéalisation du nu féminin.

Il a trouvé sa voie, mettant désormais en scène la femme dans des décors de gares et des décors classiques.

Tout au long de l’exposition, le visiteur peut observer les tableaux de Paul Delvaux, exposés en alternance avec celui ou ceux qui l’ont influencé – grands tableaux, études au crayons, fusain, mine de plomb. J’avoue avoir beaucoup apprécié ces tableaux comparatifs.

Influence d’Ingres – une odalisque peinte, par Jules Flandrin – et celle peinte par Paul Delvaux, lui faisant face.

Le paysage réaliste – influencé par Hippolyte Boulenger, Batiste Degreef et quelques autres, au début de sa carrière picturale, Paul Delvaux peint quelques très beaux sous-bois et autres chemins de campagne, à la manière réaliste de ses illustres prédécesseurs. Il commence également à être influencé par Renoir et Cézanne ; son « Paysage Mosan » rappelle les vues du sud de la France que Cézanne peignait – et son « Nus dans la forêt » est nettement influencé par « Les Baigneuses de Renoir ».

En ce qui concerne les « Nus dans la forêt », la peinture témoigne de la distance que prend Delvaux avec les réalistes. Dans sa toile on trouve des références à Renoir et Cézanne – pommes – car les deux peintres peignaient souvent des natures mortes avec ces fruits. Delvaux s’est acheté un atelier et a adopté une palette plus chaude, très proche des deux peintres français.

On sent déjà dans cette peinture que Delvaux commence à se réfugier dans un monde imaginaire, il se détache du rapport au réel, sa toile ouvre la porte à l’interprétation de celui qui la regarde.

2192772_3357546Le surréalisme de Magritte – après la découverte de De Chirico, Delvaux s’intéresse au belge René Magritte ; comme lui, ses tableaux sont des scènes oniriques rapprochant des éléments hétérogènes. Au contraire de Magritte cependant, Paul Delvaux n’ a pas un esprit « iconoclaste » et ne partage nullement ses convictions politiques. Il refuse toute appartenance à un groupe défini ; il se sert du surréalisme par rapport au réel. Paul Delvaux reconnaît toutefois admirer l’œuvre de René Magritte pour son côté poético-mystérieux.2192772_3057032

picDelvauxblog_792498Les squelettes – ma partie préférée de l’exposition pour l’humour noir que l’on retrouve dans les toiles et dessins. J’ai toujours eu un faible pour les squelettes et plus particulièrement pour « Jules », celui de la salle du cours de sciences.

Avec son ami Emile Salkin, Paul Delvaux se rend régulièrement au musée d’histoire naturelle de Bruxelles. Salkin et Delvaux restèrent amis jusqu’au décès de Salkin en 1977 ; dans les années 50, les deux hommes ont collaboré à la décoration murale de la Maison Gilbert Perrier.

Cette amitié et ces promenades au musée ont donné naissance à une « Danse des Squelettes » par Emile Salkin, un véritable bijou d’humour noir, de même que « La partie de billard » de James Ensor.

Paul Delvaux disait à propos du squelette = « On sent dans le squelette la présence de l’être humain. »

Le squelette est un thème « ensorien » par excellente et tout comme James Ensor, Paul Delvaux a souvent représenté le squelette dans des situations de comportement humain. Ce thème du squelette perdurera jusque dans les années 60.

L’univers de James Ensor – lorsqu’il s’éloigne du mouvement expressionniste, dont il ne partage pas l’engagement social, Paul Delvaux s’inspire d’Ensor – « Les Noces » est un grand tableau qui propose une galerie de portraits très jubilatoires – parmi la foule des personnes qui posent pour le photographe, tous raides et sérieux, on retrouve une touche d’humour = l’un de ceux qui posent a une tête à la Charlot de Chaplin, et d’un autre côté, parmi les personnages endimanchés, il y a une vieille dame très amusante, très décolletée et habillée de rouge ( !), semblant déjà avoir quelque peu picolé.

Ensor s’est toujours servi de la caricature pour critiquer la société bourgeoise de son époque, Paul Delvaux par contre a préféé y révéler son chagrin d’amour pour « Tam » (Anne-Marie De Maertelaere, 39 ans, résistante qui fut assassinée par les nazis). De toute façon, Paul Delvaux fut aussi fortement influencé par sa mère qui l’éleva dans la crainte du monde féminin.

L’engagement expressionniste flamand – dès 1929, les écoles de Laethem Saint-Martim influencent fortement Delvaux, avec leurs scènes de la vie quotidienne. Ici encore les œuvres de Constant Permeke, Gustave Van de Woestijne, Gust Desmet alternent avec les tableaux peints par Delvaux, influencé par ces œuvres. Comme il le disait alors : « J’étais un admirateur de De Smet et de la puissance picturale de Permeke ».

Gustave Van de Woestijne, dont les tableaux reflètent le mysticisme symbolique, évoluera quelque chose qui influencera Delvaux dans l’expression de la paix intérieure se reflétant sur les personnages.

Modigliani et l’art du portrait – le portrait est un moyen d’expression en peinture que Paul Delvaux ne maîtrisait pas. C’est aussi l’époque où il se cherche. Amedeo Modigliani, célèbre pour ses portraits très caractéristiques, aura aussi une forte influence sur le peintre belge en devenir.

C’est l’époque de ce tableau que j’aime beaucoup « Les Jeunes Filles à la campagne » - dont une partie a été choisie pour la reproduction de l’affiche – on y sent l’influence évident de Modigliani = visages ovales, longs cous, yeux en amande, bouches en cœur.

Comme Modigliani, Delvaux traduit une image toute personnelle, voire idéalisée, de la femme. Dans ce portrait de « Jeunes Filles » Delvaux laisse libre court à son imagination et on peut déjà y voir que la peinture sera pour lui un moyen d’évasion.

2192772_3281613

2192772_3281613___Copie 2192772_3281613___Copie__2_

2192772_3281613___Copie__4_ 2192772_3281613___Copie__3_ 2192772_3281613___Copie__5_

Une biographie complète sur Paul Delvaux sur le tek’site

(Cette chronique est inspirée des explications sur les murs de l’exposition)

Publicité
Publicité
Commentaires
N
ne t'en fais pas, je n'avais rien remarqué - d'ailleurs TU es mon correcteur attitré, pas le contraire LOL
Répondre
T
oui je n'ai pas pu m'empêcher ;)<br /> <br /> Et la FOTE d'orthographe que je viens de faire !!!<br /> <br /> "si les squelettes te plaiseNT ...."
Répondre
N
MOUARF ! j'adore l'expression en chair et en os, pour le squelette, trop drôle :o)))
Répondre
T
Si les squelettes te plaise autant, il faudra aller à Koksijde voir celui de Delvaux.Car il est exposé en chair et en os, enfin en os seulement ;)
Répondre
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 85 075
Archives
Derniers commentaires
Publicité