BLACKPOOL, de Julie Anne Robinson

Ripley Holden est l’homme que vous aimerez haïr = propriétaire d’une salle de jeux sur la jetée de Blackpool, il rêve de construire un casino-hôtel à la manière de Las Vegas. Son objectif est de transformer Blackpool en Las Vegas UK.

Pour arriver à ses fins, Holden ne recule devant rien, il emprunte de l’argent à ses copains (son comptable, un chef de la police locale, un ami) et à son personnel, qu’il traite comme des esclaves.

Devant la porte de son casino, son nemesis : un pasteur qui lutte contre l’antre de perdition qu’est la salle de jeux et qui a l’intention de s’opposer de toutes ses forces contre l’implantation du casino-hôtel. Non content de rouler tout le monde dans la farine, Ripley Holden ne paie pas ses impôts et cherche des investisseurs pour son casino ; une partie de l’argent pour cette construction a servi à moderniser la salle de jeux - le but est donc de trouver les fonds pour le casino.

Dans sa vie personnelle, Ripley Holden n’est pas plus aimable : il traite sa femme avec sarcasme et indifférence affective – il préfère les faveurs d’une jeune prostituée, il s’insurge sur la nouvelle relation amoureuse de sa fille aînée et n’a pas plus de respect pour son fils, ado mal dans sa peau qui aimerait tant plaire à ce père « bigger than life » qui ment comme il respire, écrase tout le monde sans exception. Il va d’ailleurs poursuivre sur cette voie lorsqu’il reçoit Shyanne et son nouveau fiancé – qui est du même âge que le père Holden ! Imaginez le choc !

Un malheur n’arrive jamais seul : le lendemain de l’ouverture de la salle de jeux, après une nuit très arrosée en compagnie de ses 3 potes et quelques stripteaseuses, Ripley Holden fait l’ouverture de la salle de jeux et ô surprise, un cadavre se trouve sur les lieux ! Il s’agit d’un jeune gars, qui était venu à l’ouverture avec des copains et jeté par Holden parce qu’il trichait (je ne savais pas qu’il était possible de tricher aux jeux d’arcade !).

Arrivent pour mener l’enquête l’inspecteur Peter Carlisle et son adjoint le sergent Blythe ; Holden prend immédiatement ce Carlisle en grippe, ce qui est réciproque ; Holden devient le principal suspect de leur enquête et malgré son copain, chef de la police locale, rien n’y fait, Carlisle ne peut être démis de cette enquête. Qui va se compliquer terriblement par le fait que l’inspecteur va tomber amoureux de la belle Mrs. Holden, Natalie, une femme qui a oublié ce que c’est que d’être heureuse et tente, tant bien que mal, de sauver la face de sa famille.

En dehors de jouer à la parfaite épouse, Natalie Holden est bénévole dans un centre d’accueil – c’est là que Carlisle va la contacter mais sans lui dire qu’il est le policier chargé de l’enquête sur son mari. Quand on vous le disait que les choses se compliquaient !

On peut faire confiance à la BBC pour produire d’excellents programmes – « Blackpool » n’échappe pas à la tradition.

Cette mini-série en 6 épisodes de 55 minutes est de la même qualité que « State of Play » ; elle a obtenu quelques prix lors de sa sortie en 2005 et son succès se poursuit depuis via les dvd.

Les Américains qui, par manque d’imagination, adorent les remakes ont tenté de produire une mini-série similaire aux USA – qui fut arrêtée au bon de 2 épisodes non seulement pour manque d’audience, mais surtout pour manque de qualité !

Ce qui m’a totalement prise de court lors du 1^er épisode furent les numéros chantés et dansés, ce qui donne une impression de comédie musicale, mais en réalité ce n’est pas cela du tout, c’est au contraire une comédie dramatique policière – qui louche un peu dans le genre « noir », avec quelques clins d’œil caustiques de chansons connues de la pop music et qui apparaissent en cours de narration. C’est surprenant et amusant, mais pas du tout dérangeant, on entend la voix originale du chanteur sur laquelle chantent les personnages de l’intrigue.

On a droit – entre autres – à Elvis Presley, Nancy Sinatra, Kenny Rogers, Elvis Costello, The Clash, Queen, Sandie Shaw, et quelques autres. Les chorégraphies sont absolument parfaites et je les ai beaucoup appréciées.

L’intrigue policière est excellente et bien que l’on croit parfois deviner qui a fait quoi, il y ait toujours un  retournement  de situation. Si c’était un roman, ce serait un excellent polar.

En dehors d’une très bonne intrigue, il y a aussi l’interprétation :

David Morrissey (qui était aussi en vedette dans « State of Play ») est un Ripley Holden formidable – on le déteste d’emblée ; il ment, triche, se moque des autres, n’a aucun sens de ses propres responsabilités, ne recule devant rien pour arriver à ses fins et pourtant, vers la fin, on finit presque par avoir un peu de peine pour lui. Holden est le prototype de l’anti-héros et on marche à fond dans son caractère.

Sarah Parish, une actrice que je ne connaissais pas du tout, est une belle et sensible Natalie Holden, femme blessée sans beaucoup d’illusions, sauf celui d’un nouvel amour.

Interprété par David Tennant (le Dr. Who adoré de toutes les blogueuses) et comme on comprend que Natalie craque pour ce charmant inspecteur, à l’accent écossais craquant et qui lui dit ce qu’elle rêve d’entendre depuis longtemps – quitte à mettre son enquête en danger. Entre Holden et l’inspecteur se joue une vraie partie de bras de fer.

Son adjoint est joué par Bryan Dick, pas heureux du tout par la tournure des événements.

La fille du couple Holden est jouée par Georgia Taylor, son ado de frère est interprété par Thomas Morrison. Ils sont parfaitement crédibles en enfants gâtés, elle qui n’est pas particulièrement gentille avec sa mère, qui adore son père mais n’hésite pas à le braver/ Lui, petit dealer médiocre cachant un secret à ses parents, ami de la jeune prostituée, et prêt à tout pour obtenir un minimum de considération de son père.

Kevin Doyle, Steve Pemberton, David Hounslow, et quelques autres acteurs familiers de la BBC complètent la distribution.

Les extérieurs ont été filmés à Blackpool même, une station balnéaire britannique, très populaire auprès des touristes du nord de l’Angleterre ; on y trouve une « tour de Blackpool », réplique de la Tour Eiffel parisienne. La digue remplie d’attractions touristiques (salles de jeux, boutiques attrape-nigauds) et un parc d’attractions complètent l’ensemble !

J’ai réellement apprécié cette série, découverte grâce à eirian – series & fantasy (véritable mine d'or pour les séries britanniques, entre autres)

Comments

[niki]

mais quelle tentatrice tu es !
tu te rends compte que la médiathèque est fermée à cette heure-ci et que je n'ai qu'une envie m'y précipiter MDR
(soupir soupir)

[Eirian]

David Tennant est encore plus séduisant et craquant dans le rôle du Docteur !! ;o))

[niki]

merci à toi, surtout, d'avoir parlé de cette série sur ton blog - c'était vraiment excellent et je ne m'attendais pas à ne pas être "dérangée" par les numéros chantés et dansés - c'était vraiment bien à propos et mis au point !

[niki]

crois-moi, je comprends l'engouement pour david tennant car il est réellement craquant ! je suis sur le point de me précipiter sur le "dr who" ;)

[niki]

j'ignorais que cela devient une habitude dans les séries, mais je reconnais que ça ne m'a pas du tout dérangée