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mon bonheur est dans la ville
10 août 2010

LA GRAND-MERE DE JADE, de Frédérique Deghelt

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Jade a décidé de « kidnapper » sa grand-mère, de l’enlever à ses filles (les tantes de Jade) parce qu’elles ont décidé de la mettre en maison de repos, après un léger malaise. Pour elles, plus question que leur mère reste seule dans cette maison où elle vécut avec Jean, son mari. « Jean & Jeanne », un couple simple, qui s’appréciait ; elle s’occupait de la maison, lui travaillait à l’extérieur pour faire vivre sa famille. Leur bonheur = offrir de l’ « instruction » à leurs enfants, s’occuper du jardin.

Jade, journaliste, bourlingueuse, essaie tant bien que mal d’écrire un roman ; Mamoune va tenter de l’y aider à sa manière, pleine de tendresse et de délicatesse.

Car Jeanne avait un secret, elle lisait en cachette ; qui donc s’en serait douté que cette femme douce, sans grande beauté – sauf la plus importante, celle de l’âme – avait un tel secret, comme si c’était quelque chose de honteux. Il est vr     ai que lire, dans les familles pauvres, était considéré comme une activité de « riche », une perte de temps, un gaspillage.

« La grand-mère de Jade » m’a émue au-delà de ce que je pensais, très souvent j’ai eu la gorge serrée.

Après avoir lu les billets de Manu & Cynthia, ainsi que celui des Jardins d’Hélène, je tenais à lire cette histoire d’une grand-mère, qui par certains aspects m’a fait penser à la mienne, autant de tendresse, autant d’envie de voir réussir sa petite-fille, une forte envie de vivre aussi, une force de caractère forgée par la campagne et les difficultés de la vie, qu’elle aura épargné à ses filles.

C’est exact que parfois l’histoire a un petit côté « eau de rose », mais croyez-moi, la fin vous fera rapidement oublier ce sentiment. J’en suis encore bouleversée.

Quelle jolie écriture en tout cas à deux voix (Jade et Mamoune), vocabulaire choisi, références littéraires aux lectures de cette  « Mamoune » à l’âme si belle que j’aurais aimé l’adopter moi aussi.

Elle n’est pas sans rappeler la « Margueritte – avec 2 T », de « La tête en friche ». Et puisque j’en suis aux comparaisons, il y a un peu de la « Renée » de « L’Elégance du hérisson », dans cette aventure de lectrice en cachette.

Le livre est une intelligente réflexion sur la vieillesse, qui n’a pas été sans me rappeler l’essai de Simone de Beauvoir sur le sujet (La Vieillesse, 2 tomes).

Alors que « j’avance en âge » moi aussi, la question d’une fin de vie dans une maison de repos – que la plupart des gens qualifient de « mouroir » (et il y a un peu de vrai là-dedans) – s’impose parfois à moi qui vit seule et qui aimerait tant rester indépendante le plus longtemps possible.

Dans le cas de la grand-mère de Jade, elle est valide, l’idée de la « placer » est donc d’autant plus poignante, mais lorsqu’on n’est plus valide, lorsque des soins sont requis d’une manière ou l’autre, on ne peut imposer cela à ses enfants qui ont droit à leur vie privée, à leur intimité.

Et les soins à domicile ne sont pas nécessairement mieux organisés qu’en maison de repos – j’en ai eu la preuve avec une connaissance ; c’est sa belle-fille qui a décidé à présent de tout assumer, mais à quel prix ! Plus aucune vie privée, rien. Non, je ne souhaite pas cela à mes fils.

Merci à Manu pour ce prêt. Son avis sur le livre ici

Les avis de Cynthia, du Jardin d’Hélène. Sans oublier toutes les autres lectrices de la blogosphère qui ont lu ce livre joliment écrit.

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Commentaires
N
tu as raison, la tendresse est rare dans les romans ces temps-ci ;)
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N
j'ai aussi dû faire face à ce problème avec ma petite belle-mère - ce fut très dur et effectivement pas "romancé" du tout, mais je pense qu'il faut voir le livre de frédérique deghelt pour ce qu'il est = un roman, joliment écrit, mais manu a raison, on réagit toutes en fonction de notre propre vécu.
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C
Et bien, c'est terrible : car tous les billets parlent de la fin du roman(sans en parler par peur du spoiler...), et je ne m'en souviens pas !!<br /> Quant à la question de la dépendance et de la vieillesse : Oui, moi qui ait eu à faire face à ce problème "dans la vraie vie", j'ai souvenir que le sujet était abordé de façon très "romanesque" !<br /> J'ai lu ce livre en 12/2009, pas de blog à l'époque, mais je ne lui avais même attribué 1 étoile sur mon petit carnet :-(
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S
Quelle coïncidence, je viens tout juste de terminer ce magnifique roman ! <br /> Et vraiment je ne lui ai trouvé aucun relent d'eau de rose, pour une fois que l'amour-tendresse est mis à l'honneur dans un roman, j'en redemanderais plutôt
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N
je pense qu'effectivement il y a eu des moments d' "identification" ;)
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