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mon bonheur est dans la ville
6 août 2010

THE SNARES OF DEATH, de Kate Charles

n65282

Le révérend Robert Dexter est enchanté d’avoir reçu la mission d’aller mettre de l'ordre dans  la congrégation de South Barsham dans le Norfolk. Car pour lui, il s’agit réellement d’une mission = aller mettre tous ces papistes de l’église anglicane au pas. Ils ont l’audace de polluer l’église de la communauté de statues de saintes et saints, d’icônes et autres « horreurs  papistes » de ce genre. De plus, comble de l’hérésie, cette communauté a bien l’intention de participer au pèlerinage annuel de Walsingham, lieu sacré pour les chrétiens britanniques, tant catholiques qu’anglicans.

Or, lui Bob Dexter vivant, son église ira à Walsingham pour protester, par pour l’honorer !

« Vivant » il ne va pas le rester longtemps, car non content de se mettre ses paroissiens et surtout paroissiennes à dos, le nouveau pasteur de South Barsham écrase de son mépris sa douce épouse et s’approprie complètement sa jolie fille Rebecca qu’il espère marier selon ses desideratas à lui, afin qu’elle ne le quitte pas. Que la jeune fille soit amoureuse de quelqu’un d’autre, ça lui est complètement égal au révérend.

Il y a encore un groupe de défenseurs de l’environnement et de la défense des animaux qu’il s’est aussi mis à dos – tant qu’à faire, inutile de faire dans la dentelle ! et puis c’est quoi ces gens qui osent prétendre que l’homme n’est pas supérieur à l’animal et qu’il n’a pas le droit de les tuer …

Quant à toutes ces « horreurs » qui défigurent son église, il a bien l’intention ou de les détruire de sa main, ou de les vendre au plus offrant.

Que le jeune pasteur ad interim le lui déconseille vivement ne l’intéresse absolument pas, lui Dexter est là pour remettre tout ce petit monde sur le droit chemin de la seule vraie religion.

Bref, vous l’aurez deviné : le révérend Robert Dexter n’est pas un homme sympathique et lorsqu’on le découvre assassiné, alors qu’il était sur le point de détruire à coups de burin la jolie statue de la vierge dans l’église, cela ne surprend guère David Middleton-Brown, un notaire spécialiste des églises anglicanes, habitué à leur restauration si les fonds le permettent.

En compagnie de sa sympathique compagne, Lucy Kingsley, David va jouer aux détectives, car en toute sincérité ce n’est pas le sergent John String, beau gosse, porté sur le whisky et les jolies filles, qui va résoudre quoi que ce soit. La drague et un bon scotch sont nettement plus intéressants.

David étant aussi avocat, il a décidé d’assumer la défense du jeune pasteur que la police a arrêté, car il est convaincu que celui-ci est innocent, l’ennui c’est que l’innocent n’a rien à déclarer pour sa défense !

Voilà un polar dont j’aurais pris grand plaisir à parler s’il ne s’était agi que de discuter de l’excellente intrigue et de la complexité des personnages.

L’ennui de cette série de romans policiers intitulée “Book of Psalms », située dans les alentours de Londres et dans la campagne anglaise, est qu’il est beaucoup question des problèmes au sein de la communauté anglicane – les anglo-catholiques vs. les  protestants. Et si on ne connaît pas du tout les inimitiés entre ces congrégations religieuses (comme c’est mon cas), on perd un partie de la compréhension de l’histoire.

Il s’agit de la sempiternelle querelle entre « High church » et « Low church »,  problèmes apparemment typiques de l’église anglicane, remontant à la dissolution sous Henry VIII et à la réforme. (Pour plus d’information reportez-vous à votre encyclopédie préférée, moi je n’y ai rien compris, sauf qu’ils sont tous convaincus d’être les seuls à avoir raison.)

C’est fort dommage, car ce roman policier (retrouvé en remettant de l’ordre dans ma PAL) m’intriguait – j’ai beaucoup apprécié la démarche des détectives amateurs, le notaire David Middleton-Brown et son amie, l’artiste Lucy Kingsley, ainsi que les multiples personnages qui les entourent, tous très complexes, ayant tous un secret  ou du moins quelque chose à cacher. 

Ce livre m’avait été donné il y a de longues années par une copine américaine, je ne vais donc pas poursuivre la lecture de la série, même si les personnages récurrents m’ont été sympathiques et si j’ai apprécié les descriptions architecturales des petites églises dans la campagne anglaise, ainsi que l’ambiance des  villages, de l’heure du thé avec les vieilles commères.

Kate Charles est née aux Etats-Unis mais vit depuis de longues années en Angleterre ; elle fait partie de ces romancières américaines comme Martha Grimes, Elisabeth George ou Deborah Crombie, qui parlent à merveille de l’Angleterre et y installent leurs personnages récurrents souvent riches en couleurs.

On a même comparé  le style de Ms. Charles à celui d’Agatha Christie, peut-être parce que le personnage qui se fait assassiner n’est pas sans rappeler le colonel Protheroe dans « Murder at the vicarage » ?

En tout cas, sachez-le = un « Vicar » n’est pas un vicaire, mais un pasteur – un « Curate » n’est pas pas un curé, mais un vicaire.  Déjà, à ce niveau-là, j’étais larguée – alors vous pensez, leurs querelles de chapelle me sont vraiment passée par-dessus la tête. Dommage, vraiment.

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Commentaires
N
c'est vrai que cela aurait pu être un épisode de barnaby :D<br /> et non, ce n'est pas traduit ;)
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N
pas traduit ! désolée
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M
C'est vrai que l'intrigue avait l'air intéressante et digne d'un épisode de l'inspecteur Barnaby. Mais ce que tu dis sur le côté religion m'intéresse autant que toi ;-) (de toute façon, j'ignore si c'est traduit)
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L
Je mets cela sur ma liste.<br /> Ma (LTLB)... Liste à trouver à la Biblio
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