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mon bonheur est dans la ville
2 août 2010

LE PETIT HOMME DE L'OPERA, de Claude Izner

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9ème enquête de Victor Legris & Joseph Pignot, libraires-détectives amateurs à Paris

Dans un quartier pauvre de Paris, une vieille dame se fait étrangler par un homme en houppelande qui jette son corps dans le puits ; seul témoin, une gentille jeune femme qui donne des cours aux enfants des forains de la foire du Trône. Ce crime n’attire guère l’attention des policiers et le témoin n’ose guère les prévenir de peur d’être la suivante sur la liste de l’assassin.

Alors que ce crime est passé sous silence, un nain, un sale petit homme habitant dans un comble de l’opéra surnommé « compère Guilleri », lorgne les petits rats et râle avec méchanceté sur le monde qui l’entoure et se moque de lui. Sa rancœur est compréhensible face au mépris avec lequel on le traite, mais sa méchanceté est sans limites et redoutable. Ce nain a, jadis, sauvé des flammes de l’incendie qui détruisit l’immeuble de la rue Le Peletier, une apprentie-ballerine, Josette, qui ignore tout de lui et dont il continue à suivre l’existence, mais de loin.

Alors qu’il ne fut même pas invité au mariage champêtre d’une ancienne chanteuse, il assiste avec les autres à la noyade d’un clarinettiste, amant de l’une des premières danseuses. La noyade est considérée comme un accident, mais lorsque meurt un violoniste dans des circonstances étranges, l’intérêt de Victor Legris et Joseph Pignot est titillé. Peu après, Olga, la danseuse, est victime d’un étrange empoisonnement alimentaire, mais échappe heureusement à la mort. Par contre, celui qui n’échappe pas à son trépas est le marié de quelques jours auparavant ! Vraiment pas de chance ! Peu après, c’est l’épouse d’un riche quincailler qui décède après avoir mordu dans une friandise.

Ce qui met la puce à l’oreille de nos détectives-amateurs est que chacune des victimes avait reçu un petit cochon en pain d’épices, délivré par les bons soins du nain. Un aristocrate déchu, boursicoteur à ses heures, est également sur la liste des victimes probables ; il échappe de justesse à un coup de lame de rasoir, alors qu’il était en compagnie de Legris.

Cela ne freine pas Legris et Pignot, qui ne se rendent pas compte qu’ils sont suivis par un adjoint de ce faux-jeton d’inspecteur Valmy, bien décidé à récolter les lauriers des résultats de leur enquête, un inspecteur qui est toujours autant affublé de son TOC de la propreté !

Lorsque leurs familles respectives reçoivent des petits cochons en pain d’épices, nos libraires-détectives amateurs comprennent qu’il est grand temps de devenir prudents et de s’adresser à la police avant qu’il ne soit trop tard.

Un bien antipathique « petit homme » que ce personnage du roman, une créature haineuse, dont l’esprit mesquin et « petit » est directement proportionnel à sa taille. Il y avait longtemps que je n’avais pas eu une telle répulsion pour un personnage de roman, je l’ai détesté dès sa première apparition dans le roman et j’ai espéré de tout mon cœur qu’il fût le coupable car il en a réellement l’envergure d’esprit, mais pas la taille.

La trame du roman est fort bien tissée et si j’avais quelques présomptions quant à l’assassin, j’ai tout de même dû m’incliner devant les raisons que je n’avais nullement devinées.

Par contre, mise à part mon aversion pour ce « petit homme de l’Opéra », omniprésent dans le roman, j’ai beaucoup aimé comme toujours les descriptions pleines de vie et riches en couleurs des différents quartiers parisiens – dans ce cas-ci, un peu plus particulièrement la foire du Trône et le nouvel opéra, reconstruit après l’incendie qui ravagea l’opéra de la rue Le Peletier. Ce « Paris s’éveille » à la manière des sœurs Izner n’a rien à envier à celui de Jacques Dutronc.

Le langage populaire et l’argot utilisé par les personnages hétéroclites qui peuplent le roman m’ont fait sourire, surtout les expressions concernant la mort – très beaux exemples d’humour noir = « fermer son parapluie », « être exproprié », « déposer ses bouts de manche ».

A part cela, la famille Legris-Pignot-Mori est sur le point de s’agrandir sérieusement puisqu’un 2ème bébé est attendu chez Iris et Joseph, et un bébé va bientôt chambouler  les habitudes de Victor et Tasha.

Par contre, la complicité entre Legris et Pignot s’accentue fortement, particulièrement pour trouver des excuses afin d’enquêter et déjouer les soupçons non seulement de leurs moitiés respectives, mais aussi de Kenji Mori.

Cela devient un vrai sport qui les réjouit comme des gamins, même s’ils redoutent un peu les représailles conjugales ; leurs épouses liguées afin qu’ils abandonnent leurs enquêtes – qui présentent tout de même un certain danger, sinon un danger certain – se serrent les coudes et se sont jointes à elles les futures grands-mères, Euphrosine Pignot et Djina Kershon car face aux frasques de leurs « sales gamins » on n’est jamais assez nombreuses.

Un moment de lecture divertissante, où il ne faut guère réfléchir. L’idéal lorsqu’on éprouve une petite baisse de régime « lectures ».

Et comme toujours, la postface est un intéressant complément historique sur ce qui se passa l'année 1897. De plus, j'ai trouvé que ce roman-ci était un clin d'oeil au "Fantôme de l'opéra" de Gaston Leroux.

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Commentaires
N
il ne faut absolument pas avoir lu les autres romans de la série, chaque enquête est complètement indépendante des autres - la seule chose qui évolue au fil des livres est la vie privée des personnages récurrents, mais c'est sans influence sur les enquêtes
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K
Pour le clin d'oeil au Fantôme, je finirai certaimenet par le lire, je me connais!!! Mais bon, faut-il avoir lu les 8 enquêtes d'avant pour bien apprécier??
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N
ça se lit avec une facilité déconcertante !<br /> et c'est vrai que quand le moral n'est pas de la partie, rien de tel que rester vautrée dans un fauteuil avec un thé, des biscuits et un bouquin délassant ;)
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M
Tu n'as pas trainé dis donc ;-)
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